Confessions

Ennemi à héros ?

Destiny 

Je suis tiré de mon sommeil par un bruit métallique assourdissant. Comme si quelqu'un cogner deux casseroles entre elles.

J'essayais tout d'abord de m'orienter, car je ne reconnaissais pas cet endroit, puis un éclair de clarté me traversa l'esprit.

J'étais chez Liam évidemment

La simple perspective de devoir le confronter me déprimait

- sept heures et demie. génial. Maugréais-je en frottant mes yeux encore fatigués.

Les premiers rayons de soleil filtraient à travers les rideaux opaques éclairaient la pièce d'une lumière douce.

Pourquoi ai- je accepté cette putain de cohabitation !

C'était une très mauvaise idée et je le savais.

Et s'il découvrait la vérité ?

Et le loyer ? On était en colocation après tout.

Est-ce que j'avais assez d'argent pour ce mois ?

Je pourrais toujours demander une avance à mon père ?

Ah non, c'est vrai, il a rompu tout contact avec moi.

On peut déjà oublier ma mère , c'est à peine si elle me souhaitait mon anniversaire.

Peut-être que je pourrai vendre des photos de mes pieds.

Non. Il me faut une avance.

Qu'est-ce que je vais dire à mon patron ?

Il refusera, c'est certain.

Je n'arriverai certainement pas à accomplir la tâche qu'il m'a confiée.

Et si j'échouai ?

Un souffle quitta mes lèvres alors que je fermais les yeux en espérant m'endormir.

Mais un autre bruit sourd et horriblement désagréable m'empêchait de me concentrer sur mon sommeil.

C'étaient du punk qui agressait mes oreilles

Liam avait mis le volume de l'enceinte au maximum, ce con.

Oui j'ai compris, tu me détestes. Ne t'inquiètes pas, ça devient réciproque .

Je fulminai d'impatience en remontant le drap jusqu'à la hauteur de ma poitrine et pris le coussin pour l'écraser contre mes oreilles.

Je jurai dans ma barbe quelque temps avant de me diriger vers la salle de bain.

Je me postai devant la vasque et croisais le reflet de mon visage amaigri et fatigué dans le miroir. Je pris une grande inspiration en m'appuyant sur les rebords du lavabo. Ma nuit avait été ombragée par ce même cauchemar qui tournait en boucle dans ma tete.

Je fermais les yeux et essuyais une larme solitaire qui coulait le long de ma joue.

Mon bras tremblait légèrement lorsque je sortis le flacon de xanax de mon sac.

Bien que je n'aie jamais consommé de drogue - ou très peu- cet antidépresseur agissait sur moi comme tel.

Depuis adolescente, j'ai une relation étroite avec l'anxiété. Elle s'est installée en moi, apportant avec elle toutes ces ruminations qui finissent par me peser, par m'envahir. J'ai dû apprendre à l'accepter. Car après tout, elle seule pouvait me comprendre. J'ai toujours voulu fuir et certaines circonstances ont anticipé ma chute. J'étais ma propre ennemie et un démon à leurs yeux.