34- L'arène

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J'esquivai le coup d'épée qui était sur le point de me decapiter.

- Bien joué, me lança Yaro en reculant faisant tourner son épée sur elle même.

Je lui souris largement. Mon épée tournoya à son tour et je l'attaquais. Il para. Nous nous engageâmes dans un ballet de d'acier et de force, riant avec bon cœur.

Voilà maintenant trois jours que je m'étais endormie dans les bras de Nyx. Je m'étais réveillé le lendemain dans son lit, seule, recouverte de couvertures. Une vive déception m'avait étreint le coeur mais je l'avais refoulé. Nyx avait des obligations. En regardant pas la fenêtre j'avais vu combien le soleil était haut. Il devait entraîner ses armées. Je m'étais levé, avait partagé un repas avec Valeryan et Arik qui parlait de stratégies de guerre. Je n'y avais rien compris. Puis, je m'étais à nouveau rendu sur l'île. Tout comme hier et comme ce matin. Je n'avais plus fait de cauchemar aussi violent. Je ne m'étais pas réveillé en pleine nuit. Et je n'avais pas rendormit avec Nyx. A peine l'avais je croisé le lendemain que mes joues c'étaient empourprées. Mais il m'avait simplement demandé mon état avant d'aller coordonner une légion. Je ne l'avais pas vu de la journée mais j'avais sentit au plus profond de moi, les moments où il m'avait observé. Comme un fourmillement dans ma nuque. Le soir, durant le repas nous avions à peine échangé trois mots. De même pour la journée d'hier. Une partie de moi était soulagée de ne pas avoir à l'affronter. Mais une autre déplorait notre relation durant notre voyage. Peut être était elle conflictuelle mais je me rendais compte à présent combien ces coups de colère qui me prenait me soutenaient.

L'épée de Yaro vint me prendre sur mon flanc à découvert. Je bondis sur le côté. Nous nous trouvions non pas dans les bois qui bordaient les camps mais directement dans un des énormes bâtiments au pied de la montagne. Celui où nous étions renfermés un énorme espace circulaire, ou du sable était répandu sur toute sa surface. Je virevoltais et attaquai de nouveau. Mon pied jaillit et je l'envoyai droit dans l'estomac du lieutenant en face de moi. Il grogna et riposta aussitôt. Il ne me ménageait pas. Il avait cessé de le faire quand il avait compris que je n'en avait guère besoin. Je vis sa main libre tomber sur son flanc. Je bondis en avant et portai une estocade sur son bras libre. Je compris alors qu'il allait se saisir d'un de ses couteaux cachés dans sa ceinture. Je me laissai tomber au sol, au moment où son bras frappa. La lame passa en sifflant. Nous n'avions pas peur de nous blesser. Leurs méthodes de guérison étaient magiques. Dans tout les sens du terme. Tous ici étaient des enchanteurs de lumière. Beaucoup s'entraînaient avec nous mais la plupart formait une armée à part, intégralement basée sur leur magie. Les guérisseurs pouvaient refermer des plaies d'un simple toucher. Hormis la douleur, rien ne pouvait nous blesser durablement. Je roulai pour m'éloigner de lui. Mais je n'avais pas encore l'habitude de me battre avec une si grande arme. Mon épée était simple, petite et assez légère. Mais bien plus encombrante qu'avait put l'être mes dagues pendant que je chassais. Je ne parvins pas à me relever à temps. Le pied de Yaro frappa mon épaule et je partis en arrière. Ma tête heurta le sol et hébétée, je clignai des yeux. La pointe de l'épée vint me piquer la gorge. Je m'immobilisai, haletante.

- Toujours le même défaut, me lança le jeune homme en souriant.

Il me surplombait, ses cheveux trempés de sueur, le corps parcourut d'une respiration saccadée. Sa stature me cachait le soleil. Je souris en retour. Nous nous entendions vraiment bien. J'avais vite compris que Yaro était très apprécié tant pour son statut de lieutenant du Grand Commandant et sa rigueur que pour son physique. Je pouvais déjà abandonné l'idée de compter sur mes seuls doigts de la main, le nombre de femmes se retournant sur son passage dès la première heure de la journée. Mais il restait d'une simplicité constante et ne se vantait presque jamais. J'allai lui répondre quand une sensation me pris. Le picotement sur ma nuque. Je me figeai et analysai la sensation. Je savais ce qu'elle signifiait. J'en étais persuadée. Il était là quelque part en train de nous observer. Je l'avais déjà vu déambuler pour regarder les méthodes des soldats, se renseignait sur certaines personnes. Rien d'étonnant à ce qu'il vienne ici. Pleins d'autres gens nous entouraient. Mais c'était nous sur qui ils venaient de poser son regard, à cet instant précis.

Le Royaume perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant