36- Bataille

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Une énergie folle me traversa le corps. Ces simples mots de Valeryan venaient à eux seuls d'électriser l'air.

- Enfin, murmura Bellona.

- Avec la bénédiction de la Déesse, fit Valeryan, d'ici ce soir nous nous retrouverons. Nous briserons le règne des oppresseurs. Et nous nous relèverons.

- Que sa lumière nous guide, fit Arik en portant trois doigts à son cœur.

Les autres l'imitèrent en murmurant la phrase. Je n'en fis rien. Ne connaissant pas les mœurs je ne me sentais pas légitime à les copier sans en connaître les détails ou leurs significations.

- Nyx tu peux le faire, s'ensuit Valeryan.

- Bien sur, répondit l'intéressé en roulant des épaules.

- Crâneur, rit Bellona.

- A vos postes, lança Arik.

Nous nous regardâmes tous. Puis je reculai d'un pas et tournai les talons. J'allais rallier ma légion. Voilà mon rôle. Je descendis les marches, comme dans un état second. Des frémissements fourmillaient sous ma peau. Mon cœur battait si fort dans ma poitrine que je pouvais le sentir contre mon armure. Lorsque je poussai les portes d'entrée de la maison, je me fondus dans la foule des armées. En parfaite organisation, par légion, les soldats attendaient les ordres. Je dépassais Yaro qui m'adressa un signe de tête et toute sa légion. Puis, celle que Nyx allait venir diriger. Enfin, j'arrivais à celle de Bellona. J'avais dut mettre quinze minutes pour remonter l'allée de soldats juste sur cette avenue. Un long frisson me secoua l'épiderme. En rang, les guerriers regardaient droit devant, scandaient encore leur joie de partir, ou parlaient entre eux. Je m'arrêtais face à eux, ne sachant ou me positionner tout à coup. Mais une voix appela mon prénom. Bellona surgit derrière moi. Elle devait me suivre depuis déjà quelques minutes. Je la détaillai, admirative. Elle marchait avec une aisance particulière, au milieu des soldats. La plupart lui souriaient mais tout comme Nyx, tous sens exception la regardait avec respect. Elle s'arrêta devant moi.

- Accepterai tu de te tenir à mes côtés?

J'écarquillai les yeux, surprise.

- En première ligne ?

Elle hocha la tête. Ma gorge se noua. Chaque jour qui passait, cette femme me montrait un peu plus l'estime et l'affection qu'elle avait pour moi.

- J'en serai honorée.

Son sourire me retourna l'estomac. C'était bel et bien mon amie. Je marchai à ses côtés et nous remontâmes la colonne de soldats. Nous nous plaçâmes en tête et leur tournèrent le dos. Face à nous, Nyx et Valeryan conversaient. Je vis Arik allait derrière nous, sûrement pour rallier sa légion d'enchanteurs. Je n'avais pas vu le moment où les trois hommes avaient ralliés les troupes en contrebas. Sûrement avaient il pris des moyens magiques. Mais je voulais marcher afin d'arriver jusqu'ici. Peut être parce que cela me donnait encore un semblant de normalité. Un bruit de fond parvint à mes oreilles. Je me tournais pour voir les hommes de toutes les légions se tournaient face à nous. Face à leur roi. Valeryan se tourna et nous fit face. Nyx ouvrit les bras en grand. Je retins mon souffle. Une nuée d'ombre se profila devant mes yeux. La masse grandit. Je frissonnais, quand elle me rappelait brusquement celle dans laquelle je m'étais jeté enfant, alors que je fuyais mon acte terrible. Puis l'obscurité nous submergea. Le monde se replia sur lui même. Mon estomac se contracta et ce fut comme si mon corps entier se compressait dans les ténèbres. Je clignai des yeux et l'instant d'après, un vent violent me fouetta le visage. J'inspirai de surprise. Nyx venait de nous transporter a l'autre bout du continent. Lui et toute une armée entière. Bellona à mes côtés se frotta les mains. La détermination sur son visage semblait inflexible. Je regardai autour de moi. Nous nous trouvions sur une colline aux abord du Palais Noir. Sans être, dans la Forêt Sombre, nous nous tenions à sa bordure. Les tours et les remparts du palais, nous surplombaient. Tels des fantômes de la mort attendant de faucher nos âmes. Je promenai mon regard, en me tournant. Je tournai le dos au château pour observer, la marée humaine derrière moi. Notre légion était la première sur la ligne d'attaque. Je croisai le regard d'Ivy. Elle avait tressé ses longs cheveux en arrière. Son armure et ses armes bien en place. Elle m'adresse un hochement de tête. Sa mâchoire contractée, je vis combien elle avait attendu ce moment. Derrière elle, se dressait tout le reste des guerriers. Sur des centaines de mètres. Certains, disparaissaient même dans la forêt. Tous étaient silencieux. Un silence de mort pesait sur l'endroit, en contraste percutant avec le vacarme qui régnait dans Vaenira, quelques instants plus tôt. Je refis face au palais. Un tourbillon d'ombre se forma et Arik apparut aux côtés de Nyx et Valeryan. Se tenant côte à côte, ils firent face à leur tour à ce qui nous attendait. Leurs silhouettes se découpaient parfaitement sur le décor brumeux et sombre. Trois ombres saisissantes, vives et fugaces. Arik s'avança et Nyx en fit autant. Je ne savais pas très bien qu'elle était là suite des opérations. Hormis qu'une fois arrivés devant les portes du Palais Noir, ma légion aurai le rôle de forcer les portes. Celle de Nyx allait nous protéger. Le groupe d'enchanteurs d'Arik devait avoir aussi un plan bien précis. Je serrai les dents, regrettant de n'être arrivé que récemment. Tous, semblaient savoir avec précision ce qu'ils devaient faire.

Le Royaume perduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant