FELIX
Nous étions vite sortis à l'air libre, Changbin et moi. Je n'arrivais pas à me dire que j'attirais déjà les problèmes alors que nous n'étions que le premier jour. Moi qui avait su me faire discret pendant deux ans déjà, voilà que tout changeait en l'espace de quelques secondes, c'est quoi ce bordel ?
Rapidement, j'ai tiré mon meilleur ami vers les toilettes des garçons. Certes c'était pas très propre comme endroit, et carrément pas propice aux petite discussions sur ma santé, mais je n'avais pas mieux pour le moment. Aucun surveillant n'était présent à l'accueil pour pouvoir m'ouvrir un salle, c'était donc mon dernier choix. Je m'adosse au mur derrière moi avant de croiser les bras, le regard rivé au sol. Changbin savait qu'il n'avait pas besoin d'ouvrir la bouche, et tout sortirait à un moment ou à un autre. Et je lui donna rapidement raison puisque les larmes se mirent à dévaler mes joues, baignant bientôt le haut de mon pull. Toute l'eau que j'avais tenté de garder lorsque nous étions dans le self sortirent enfin, me libérant en quelque sorte d'un poids.
— J'y arrives pas, j'y arrives plus Bin.
La peine que je voyais dans les yeux de mon meilleur ami me fit plus mal encore que tout ce que je n'avais jamais ressentit. Je discernais aussi un peu de peur, et ce fut encore plus horrible à encaisser. De quoi avait-il peur au juste ? De mes pensées ? Du fait de me perdre un jour ? Ou bien de ne pas savoir comment m'aider ? Je pense qu'en fait, c'était un peu tout à la fois. Je le comprenais au fond. C'est vrai, quoi ! Son meilleur ami, moi du coup, était un peu trop proche du bord de la falaise. Il y avait de quoi paniquer, c'est sûr. Mais je n'allais pas tomber, du moins, pas maintenant. Sinon, ça voulait dire que je perdais, non ?
— Lix, respire ça va aller, shhh. Tout va bien d'accord ? Tout va bien, tu ne crains rien.
Je trouvais ça si courageux de sa part, de réussir à rester aussi composé et d'avoir l'air aussi sûr de lui alors qu'il savait très bien la portée qu'avaient mes mots. Il avait toujours été dans là dans les moments compliqués, mais c'était la première fois que je lui disait droit dans les yeux que je n'y arrivais plus. Normal qu'il soit angoissé, tout le monde l'aurait été. Ça me tuait de le voir dans cet état, alors même que malgré tout ce que je lui fais subir il reste là à me consoler...
— Au self, ils rigolaient en me regardant, et s'ils se moquaient de moi derrière moi ? Elle me l'a dit Changbin, elle m'a dit que, je ne pu m'empêcher d'étouffer un sanglot rien qu'en y pensant à nouveau, que vous me laisseriez tous, que vous aviez honte de moi. Que...que vous rigoliez sur moi, que vous vous moquiez de ma situation...
Je n'osais désormais plus le regarder dans les yeux. Anxiété devenait beaucoup trop présente dans ma tête, et lui aussi ça l'effrayait. Je pense que maintenant qu'il sait qu'elle me parle, il va me prendre pour un fou. En vrai, je crois que je l'ai toujours été. Après tout, qui se fie à une voix étrange sortie de nulle part qui passe son temps à nous susurrer qu'on ne devrait pas voir la lumière du jour le lendemain ? Une horreur, mais pourtant bien réelle dans ma vie.
Changbin est au courant, et je pense que ça le fait flipper autant que moi. J'envie son self-contrôle, moi aussi je veux l'avoir, ça me serait vachement utile au quotidien. Bref, cela étant dit, ça ne résout pas mon problème. Je vois que mon meilleur ami s'apprête à me répondre alors be le coupe.
— Écoute, je ne veux pas entendre que tout va bien une nouvelle fois. Rien ne va, et tu le sais aussi bien que moi d'accord ? La situation se dégrade de jour en jour, et je n'arrive pas à la sortir de ma tête. Je te promets que je fais mon maximum, mais je commence à simplement perdre les pédales. Il faut que tu l'acceptes, même si c'est dur ; elle est plus forte que toi. Plus forte que nous.
VOUS LISEZ
𝐀𝐧𝐱𝐢𝐞𝐭𝐲 - 🌼 ...;; 𝙷𝚢𝚞𝚗𝙻𝚒𝚡 [EN COURS]
FanfictionEt ces voix elles sont toujours là, À murmurer dans mon esprit ; "Felix tu ne devrais pas vivre" Dix sept ans et déjà l'envie de quitter cette terre. Dix sept ans et la seule amie qui ne m'a jamais quitté s'appelle Anxiété. Dix sept ans, et pas une...