Chapitre 3 : Nuit sombre

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Qu'est-ce qu'un bon journaliste ?Je le résumais à peu de choses, vraiment : une insatiable curiosité conjuguée à la volonté irrépressible de révéler au grand jour les secrets les plus sombres. Avant même de penser à écrire dans une maison de presse, je venais de me dégoter le sujet de recherche idéal. Mon instinct me démangeait de résoudre le mystère de la malle et de son contenu. L'indice ultime, presque laissé là pour être découvert, était l'inscription d'un sanatorium.

Au fil des clics et des recherches, je découvris sur internet ce que recouvrait ce mot.

Un site de férus d'architecture historique relatait le passé des sanatoriums et de leur origine. Un premier clic dévoilait en titre « les sanatoriums sont des instituts médicaux spécialisés pour le traitement de la tuberculose.

Autrement nommée la peste blanche, la tuberculose fut à l'origine de millions de morts au XIXème siècle, en raison des conditions de logement et de surpopulation des lieux de travail. »

Puis plus loin, l'on pouvait lire : « La construction de sanatoriums a été l'un des principaux investissements publics consacrés à la lutte de la maladie. Cette méthode de cure reposait sur des principes fondateurs par la cure d'air, de lumière et de soleil, mais également l'isolement des malades.

Les sanatoriums ont été considérés comme des trésors d'architecture et de construction, qui suscitaient l'admiration des professionnels de santé par ses vertus thérapeutiques. »

Piquée de curiosité, je désirai en apprendre davantage. Sur mon écran, de nombreux bâtiments en pierre, en toit de chaume ou encore contemporains défilèrent. Les photos indiquaient leur localisation en Allemagne, Suisse et aux États-Unis, mais également en France qui en avait construit près de 250 entre les années 1900 à 1950.

- Comment se fait-il que ces bâtiments soient tombés dans l'oubli ? soupirais-je mentalement.

Troisième clic. Quatrième clic. Au fur et à mesure que je visitai les pages internet, je forçai mes yeux se fatigués à suivre les indications de l'écran de lumière.

La soirée passa sans que ma curiosité ne tarisse. J'appris que la majorité de ces établissements avaient été reconvertis en hôpitaux à compter de la découverte et diffusion massive d'antibiotiques qui mis un terme à la propagation de la tuberculose. D'autres complexes malheureusement, ont été contraints de fermer brutalement leur porte.

J'étais assez triste à l'idée que ces immenses bâtiments à l'allure fier, croisement de génie des sciences médicales thérapeutiques et d'architecture, témoin du modernisme d'époque n'aient pu être préservés.

Je m'interrogeai donc sur leur attrait à l'époque. Ces bâtiments novateurs, avaient dû apparaître comme porteurs d'espoirs et de lumière. Je trouvai regrettable de voir la succession d'établissement tombés dans l'oubli, à l'état de ruines.

J'espérais que leur fin n'était donc pas encore totalement écrite, et que Délirium existait encore.

Une fois passées les explications historiques et scientifiques, d'autres sites relataient la visite clandestine de ces lieux abandonnés. Majoritairement, il s'agissait d'amateurs de paintball qui se réunissaient pour des parties à plusieurs ; d'autres étaient amateurs de frissons. Un nouvel article Esprit Urbex apparut soudain sur mon écran.

« Les sanatoriums sont des endroits idéaux pour les explorations urbaines. Pour les plus curieux et aventuriers, nous vous invitons à visiter ces lieux hantés et oubliés afin de le découvrir sous un jour nouveau, celui de la renaissance des esprits qui l'y habitent. »

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