Chapitre 1: petite escapade

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Je viens de recevoir un message d'Angelo. Ils partent pour affaires sur le port ce soir, ce qui me laisse le champ libre. Je me prépare à sortir, mais mon reflet dans le miroir ne me plaît pas. M'a-t-il déjà plu un jour, je me le demande. Je recoiffe mes longs cheveux châtains bouclés, passe du mascara sur mes yeux clairs noisette au reflet vert, pince mes hanches un peu trop rondes à mon goût, mes bras que je trouve laids. Je regarde les photos de mes cousines et moi qui sont accrochées sur le miroir, elles sont toutes tellement magnifiques que j'ai l'impression de faire tache. Il faut dire qu'être ronde dans une famille de maigrichons ça laisse à complexer. Je dois avouer que je les envie, et ça me rend un peu jalouse. J'ai une faible estime de moi et je n'arrive pas à accepter les compliments quand on m'en fait. Mais je n'ai pas le temps de complexer. Je me maquille, choisis mon rouge à lèvres. Je dois dire que ça ressort bien sur moi. J'ai un teint clair au reflet doré, quand je prends un peu de couleur, j'avoue que je trouve ça joli. J'enfile un jean noir, un T-shirt un peu décolleté qui met ma poitrine généreuse en valeur, mes bottes et mon perfecto, et je me dirige vers la fenêtre qui donne sur le balcon de ma chambre, qui se situe au 3ème étage de l'immense villa qu'Antonio a fait construire. Avant de venir vivre ici avec ma mère et mon frère, on vivait dans une petite maison que ma mère avait rendue très chaleureuse. Elle a toujours eu un don pour rendre les endroits chaleureux et accueillants. En arrivant ici, tout était blanc et froid. Ma mère a réussi à rendre chaque pièce lumineuse et chaude malgré l'immensité de cette maison, et même après toutes ces années à y vivre, je suis sûre que ce serait plus facile de s'y repérer avec un plan.


J'ouvre la porte vitrée qui mène au balcon et me mets à descendre la balustrade collée sur la façade le plus silencieusement possible et sans me casser la geule. Arrivée en bas, j'envoie un message à Akio, un des hommes de mon frère mais aussi un de ses meilleurs amis d'enfance. J'ai grandi avec lui ainsi qu'Angelo.


Akio est japonais, venant d'une grande famille riche et puissante de la ville. Son père a fait fortune en vendant des armes aux différentes familles de mafia du pays. Akio est quelqu'un de très imbu de sa personne, je suis sûre que s'il pouvait s'embrasser, il le ferait. Quand je le vois arriver dans l'allée avec la grosse Audi aux vitres teintées, il est en costume et cravate comme à son habitude. Je monte dans la voiture et fais claquer la portière, ce qui le fait réagir de suite.

-Hey ! Vas-y mollo avec la portière !

-Oui, pardon. Démarre, grouille !

-Si ton frère l'apprend...

-Justement, dépêche-toi, et je compte sur toi pour la fermer ! (lui dis-je avec un clin d'œil)

-Il va te tuer, et moi avec !

-Aller, pauvre couillon, démarre !

-Pauvre quoi ! Je vais te le faire regretter !-

-Ah oui ? Montre-moi !


Il passe l'allée jusqu'au portail en un rien de temps. Arrivé au portail, il le passe et rejoint l'autoroute et se met à accélérer de plus en plus vite. Il se tourne vers moi pour voir ma réaction, mais il va être déçu, j'adore ! Les sensations fortes me donnent l'impression d'être vivante depuis quelque temps, surtout depuis que ma Nonna (grand-mère) n'est plus là. Une partie de moi est partie avec elle. C'était la seule qui me comprenait et me voyait telle que j'étais. J'aurais donné ma vie pour elle. Ces derniers temps, l'adrénaline me permet de rester éveillée et de ne pas sombrer. Je me sors de mes pensées en entendant la voix de Akio qui me dit :


-Alors, petite poupée, on a peur ? On fait moins la maligne.

-Passe-moi le volant, je vais te montrer ce que c'est d'avoir peur !

-Tu es folle ! Tu es presque aussi flippante que ton frère quand tu dis ça !

-Ne redis plus jamais ça ! Lui et moi n'avons rien en commun ! Sauf une partie de notre ADN !

Je tourne la tête vers ma fenêtre, énervée et choquée de ce que Akio vient de dire. Je sens son regard sur moi.

-C'est vrai, désolé, petite poupée.

-Je ne suis pas une poupée ! (lui dis-je d'un air agressif).

Il m'appelle comme ça car il dit que avec mes cheveux bouclés et mon teint clair je ressemble à une poupée de porcelaine.

-Si tu en es une ! Et au fait, c'est quoi ce rouge à lèvres et ce décolleté ? Ce n'est pas pour toi ce genre de tenue...

-Quoi ? Parce que je suis ronde, je n'ai pas le droit de bien m'habiller et de me maquiller ?

-Arrête de tout ramener à ton physique, tu sais très bien que ça n'a aucun rapport ! Si il te voit comme ça !

-Mamamia ! Akio, stop, tu me saoules avec lui !

-Ok, mais fais attention ce soir !

-Je risque rien, tu es avec moi. (lui dis-je avec un sourire)

-Oui, mais je n'ai pas envie de tuer des gens part ta faute ce soir.

-Ne t'inquiète pas, je serai aussi discrète qu'une poupée de porcelaine. (lui dis-je en clignant des yeux avec un air innocent)

On passe une petite rue avant de s'arrêter en face de l'Ice Blue. C'est un des night-clubs les plus branchés et les plus populaires de Mount-City, toutes les plus grandes familles de mafieux ainsi que les gosses de riches arrogants du campus s'y rejoignent le soir. Ce soir, c'est une soirée à thème et scène ouverte. Akio se gare et avant que je descende, m'attrape par le bras et me dit :

-Au fait, tiens ! Angelo m'a donné ça pour toi.

Il me tend un Colt et un masque argenté de loup pour la soirée à thème. Angelo pense vraiment à tout. Il sait que je m'entraîne en cachette au tir il dit que je suis plutôt bonne. Je le cache sous mon perfecto et mon T-shirt et m'apprête à descendre de la voiture.

-Tu lui diras merci ! C'est un ange.

-Hé ! C'est moi qui ai pensé au Colt !

-Ah bon ! Merci l'intello.

-Arrête de m'appeler comme ça !

Il n'aime pas que je l'appelle comme ça, car un jour il m'a dit que Akio signifie "Brillant" en japonais en se vantant comme à son habitude. Je m'en suis toujours servie pour l'embêter depuis ! Je sais, je suis un peu une peste parfois !

-Oui, aller bouge !

-Stella ! Attends !

-Quoi ?

-Pas de bagarre ! (d'un air un peu inquiet)

-Oui, promis, je vais essayer.

-Stella, reste près de moi ce soir, tu sais que toutes les familles sont là !

-J'ai 20 ans, Akio, je ne suis plus une gamine !

-Il y a des moments où je me pose la question.

-Ferme-la ! Et viens !


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