Down In The Dark

chapitre 1: petite escapade

On s'apprête à entrer dans le Ice, il y a Tom, le videur. Il a l'habitude de me voir ici, je viens très souvent et, étant la fille d'une des plus grandes familles de mafieux, pas besoin de faire la file. Je sens les regards mécontents qui attendent. Une fille en robe courte et rouge, aux cheveux lisses, me toise du regard. Je pourrais lui sauter dessus, mais j'ai promis à Akio de ne pas me faire remarquer ce soir. Mais je m'en fous de leur regard, être la sœur de mafieux a ses avantages, autant en profiter !

Tom se tient à l'entrée, sa silhouette se reflète par les néons bleus du Ice, ce qui le rend encore plus impressionnant. Quand il me voit, il me salue.

-Bonsoir, Mademoiselle Pericolo.

-Bonsoir Tom, mais je t'ai déjà dit de m'appeler Stella.

-Oui, made... Stella.

-Merci Tom !-

-Passe une bonne soirée, Stella."

Akio est derrière moi. Je me tourne pour être sûre qu'il me suive et je remarque qu'il lève les yeux au ciel en entendant ce que j'ai dit à Tom. Nous entrons dans le petit couloir qui est illuminé de néons et la musique commence à se faire sentir à travers mon corps. Le Ice est plein ce soir, l'odeur de la transpiration et de l'alcool me surprend avant même d'entrer dans la salle. J'enfile mon masque de loup et nous entrons.

Le plafond du Ice me fait penser à un plafond de glace, d'où son nom, éclairé par de gros néons sur le sous-plafond. À l'étage, il y a des balcons qui entourent toute la piste de danse et la scène, c'est le côté VIP où les plus grands clans de mafieux sont souvent installés. Face à l'entrée se trouve un bar qui imite des blocs de glace, avec en arrière-plan du barman de grands miroirs qui rendent le Ice encore plus grand. Au centre de la salle se trouve une scène surélevée avec un grand piano, entourée de la piste de danse. Chaque soir, c'est un thème différent. Ce soir, c'est bal masqué, d'où le masque à tête de loup en argent que Angelo a donné à Akio. J'observe la scène, ils y ont installé un micro. Peut-être oserai-je chanter ce soir après un verre ou deux, ou peut-être pas, car oui, je sais chanter, mais seulement dans ma chambre ou quand je sais que personne ne peut m'entendre. Le seul à m'avoir entendue, c'est Angelo. Je me retourne vers Akio et lui demande d'aller nous chercher des verres, car même si ils ne font pas vraiment attention à l'âge ici, certains barmen sont difficiles à soudoyer.

Akio:-Tu veux quoi, Stella ?

Stella:-Un mojito double dose de rhum et deux tranches de citron, s'il te plaît.

Akio:-Ok, mais ne bouge pas de là !

Stella:-Lâche-moi, Akio.

Il y a plus de monde que d'habitude aujourd'hui. Sur l'un des balcons, j'aperçois Gianny Scuro, le fils de Lorenzo Scuro, le plus grand chef de la mafia du pays, le Big boss quoi ! Son fils Gianny est un garçon ténébreux, le regard sombre malgré ses yeux d'un bleu gris clair profond, avec des cheveux mi-longs rasés sur les côtés, attachés en petit chignon à l'arrière, d'un noir profond, et à la mâchoire carrée. La barbe est toujours bien taillée. Il doit mesurer environ 1m85, très élancé et large d'épaules. Il porte très souvent des chemises serrées qui ne laissent pas de place à l'imagination et qui font apparaître ses abdos. Nous nous sommes déjà croisés sur le campus, et sa chambre a trois portes face à la mienne. Notre étage est réservé aux membres des familles mafieuses, à cause de notre influence sur la ville, notamment au développement du campus et aux parties que les différentes familles ont rénovées. Notre étage est mixte, c'est le seul à faire ça. Étant que deux filles dans tout l'étage, la testostérone est présente partout. Il n'y a pas vraiment de place pour des soirées pyjama ou pour faire des masques de beauté ou autres chichis du genre. Mais aussi, car les autres étudiants de la fac n'ont pas le droit d'y accéder, bien que même s'ils le pouvaient, je n'aurais personne à inviter. Je suis très méfiante envers les gens en général et pas très bavarde avec ceux que je ne sens pas ou les petites filles de riches qui traînent ici en général.

Ce qui n'est pas le cas de Monsieur Gianny qui lui ramène toutes les filles qu'il croise dans sa chambre ! Lui aussi a deux gardes du corps : Marcello Fernandez, son meilleur ami, et Pietro Scuro, son cousin. Je leur ai déjà parlé vite fait. Marcello est très discret et a l'air gentil, et Pietro est marrant. Ce soir, il accompagne Gianny. Je fixe le balcon où ils se trouvent quand j'entends la voix d'Akio derrière moi.

Akio:-Tiens !

Il me tend mon mojito et regarde dans la direction que je fixais.

Akio:-Oh NON NON NON ! Tu oublies tout de suite cette gueule d'ange échue de Gianny. Il n'est pas fait pour toi et avec ton frère comme ennemi, NON, tu oublies vite !

Stella:-Mais arrête de t'imaginer n'importe quoi, je ne le regardais même pas et en plus, il ne s'intéresserait jamais à une fille comme moi. Comme tu l'as dit, je suis la sœur de Roberto et tu sais à quel point ils se détestent. En plus, tu devrais voir les filles qu'il se tape au campus, on pourrait croire qu'elles ont un filtre de beauté constamment scotché sur la tronche, sans oublier le corps de rêve qu'elles ont ! Je ne suis rien comparée à elles, rassure-toi !

Akio:-Stella, ne te rabaisse pas comme ça. Tu es très belle comme tu es, peu importe ton physique. Ces filles n'arrivent pas à ta hauteur et même si elles essaient, tu leur collerais une droite dans leur nez chirurgiqué." (me dit-il  avec un sourire.)

Akio a toujours su me réconforter sur mon physique, mais même si ses mots sont réconfortants, je n'arrive pas à y croire et, comme à mon habitude, je préfère me rabaisser avant que d'autres le fassent à ma place.

Stella:-Oui, c'est ça, sublime même !" (Je lui dis sur un ton sarcastique en levant les yeux au ciel et en aspirant une gorgée de mon mojito.)

Akio:-Oui ! Et si tu répètes à quelqu'un que je t'ai dit ça, je te casse le bras !

Stella:-Ha ! Ha ! Aller, viens.