Chapitre 9

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C'était la nuit. J'étais réveillée et je repensais à cette journée qui avait été magnifique. De l'autre côté, Alessya ne dormait pas non plus. La lumière de son téléphone me faisait mal aux yeux ; je pouvais voir au loin le nom de Cameron s'afficher. Je ne la comprenais définitivement pas.

Une heure plus tard, je ne dormais toujours pas. La fatigue ne me gagnait pas alors, en passant délicatement à côté d'Alessya qui était tombée de sommeil, je sortis de la chambre et traversai le couloir à pas de loup. Je me baladai dans les couloirs, dans le noir, en t-shirt et en jogging en écoutant les personnes ronfler ou grincer des dents. Je descendis les grands escaliers pour aller dans le restaurant afin de me servir à boire à la buvette, lorsque j'entendis l'ascenseur s'ouvrir. Je me cachai alors derrière une des portes du restaurant et espionnai l'accueil avec une boule au ventre. Je ne voyais rien alors je m'emparai d'un parapluie situé dans un vase et me tins prête pour attaquer - ce qui était une mauvaise idée car cet individu aurait pu être un professeur, un membre du personnel, ou encore un élève - ce qui me faisait peur. Je m'avançai doucement, à la recherche de l'individu...

Quelqu'un avait violemment plaqué sa main sur ma bouche pour que mon cri d'étonnement s'étouffe. L'individu avait enlevé le parapluie de mes mains et m'avait plaqué contre la porte derrière laquelle j'étais cachée. Je paniquai.

J'avais des difficultés à voir dans le noir mais une fois que l'individu prit la parole, je m'apaisai aussitôt.

- Qu'est-ce que tu fiches ici à 3h du matin ?

- Oh mon dieu, c'est toi. Tu m'as fait une de ces trouilles. J'ai cru que j'allais me faire dessus.

- Je suis désolé, je voulais juste boire et j'avais entendu un truc. J'espère que tu comptais pas m'assommer à coups de parapluie.

- En réalité, c'était exactement mon intention.

Nous rîmes en chœur à petite voix.

Nous décidions de parcourir les escaliers et les couloirs ensemble afin de rejoindre nos chambres respectives. Une fois devant la porte de la sienne située deux étages en-dessous la mienne, nous restâmes muets quelques instants.

- C'était marrant, dis-je.

- C'est vrai, bonne nuit Lea.

- Bonne nuit, Matthew.

Nous nous enlaçâmes et une fois sa porte ouverte, il dit par-dessus son épaule : « Tu peux m'appeler Matt. » et laissa un sourire s'échapper.

Je retournai dans ma chambre, le sourire aux lèvres.

Je l'aimais bien.

Le lendemain, je me levais et descendais les étages pour aller manger. Alessya se jeta sur moi et me mis à part pour me parler en privé. Elle avait l'air paniquée.

- Tu vas te fâcher, dit-elle avec son portable à la main.

- Quoi ? répondis-je, pas réveillée.

- T'as rendez-vous avec Cameron cet après-midi.

- HEEEEEIN ? criai-je dans tout le restaurant.

Elle sourit honteusement.

- Pourquoi tu me fais ça, putain ? renchéris-je.

- C'est lui qui a forcé.

- On sera genre que tous les deux ?

- Oui...

- Putain...

Je m'éclipsai et remontai les escaliers, énervée et m'enfermai derrière une porte inconnue.

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