Eden & Sebastian

Chapitre 6

Eden doute, alors ce n'est pas la première fois que ça arrive, mais là l'idée ne quitte pas son esprit. Dans quoi est-ce qu'il s'embarque? Est-ce une bonne idée? Il a déjà souffert, avant, dans le passé, et il ne veut pas réitérer l'expérience. Sans façon. Et Sébastian dans cette histoire, qu'est-ce que ce baiser représente pour lui? Eden a beau savoir que le brun n'est pas hétéro, il doute tout de même. Est-ce que c'était juste un baiser entre deux adolescents un peu bourrés, ou bien l'ambiance intimiste de la situation les a poussés à échanger un baiser.

Un baiser. Eden et Sébastian ont échangé un baiser, un autre, et encore un autre. Et si le téléphone du blond n'avait pas sonné, jusqu'où ils seraient allés ? Est-ce qu'Eden est prêt à être intime avec un homme à nouveau, après Paxton.

Est-ce qu'il a envie de Sébastian ?

Eden ne peut pas nier qu'il trouve le brun très attirant. Surtout quand un soir, il l'a attendu adossé sur sa moto, clope au bec. Eden l'a trouvé tellement cool à ce moment-là. Alors fumer à beau être une mauvaise habitude, encore plus à leur âge, cela donne tout de même un charme fou à Sébastian. Sans parler de quand il se penche en avant sur sa moto lorsqu'il démarre en quittant le parking du lycée . Mais le mexicain n'est pas qu'incroyablement attirant lorsqu'il enfile son costume de motard hispanique bad boy. Eden le trouve extrêmement craquant lorsqu'il mâchouille ses stylos en cours, concentré sur le tableau, ou tout simplement le regard dans le vide. Bien que quand il fait cette tête il a l'air un peu bête.

Est-ce seulement de l'attirance physique alors ?

Non. Parce que Sébastian est tellement plus que son physique. Bien que celui-ci soit avantageux. Qui ne voudrait pas d'un mec à la haute stature, avec une musculature évidente, et cet air viril sorti de je ne sais où? À dix-sept ans Sébastian a déjà la carrure d'un homme, alors qu'Eden a du mal à se débarrasser des marques de l'enfance. Ces joues sont encore un peu rondes et restent imberbes. Pourtant son père a ce qu'on pourrait appeler une belle barbe, quand il la laisse pousser. Il a bien eu sa poussée de croissance, mais semble un peu trop maigre sur son squelette. Ses bras et ses jambes restent fines. Il fait pourtant de l'exercice physique. Entre la course avec son père, les deux trois séances de muscu qu'il se force à faire, les cours de sport, il doit avoir son quota de soixante minutes de sport par jour. Sans oublier que le théâtre c'est tout de même physique.

Eden se voile un peu la face, il n'a pas vraiment hérité des traits génétiques de son père, si ce n'est qu'il fait un mètre soixante-dix-huit, alors que Sébastian fait dix centimètres de plus que lui. Il a tiré les caractères maternels. Il n'a pas sa santé fragile, mais son apparence semble avoir été récupérée pour en faire une version masculine. Si seulement il pouvait la revoir, ne serait-ce qu'une minute, lui dire qu'il est un peu perdu sans elle.

Lundi les questions n'ont pas de réponse. Par contre, ce n'est pas à quoi il pense en arrivant en cours. Il a retardé l'échappatoire en laissant son père l'emmener en voiture, mais là assis sur sa chaise dans le fond de la classe, il est seul alors que le cours a commencé depuis trente minutes déjà.

Où était passé Sébastian Mendoza ?
Cette question n'était pas seulement dans sa tête, il semble qu'elle soit aussi aux lèvres de toutes les personnes dans la salle de classe. A tel point que le professeur de littérature a demandé plusieurs fois le silence.

Si le bureau en fond de classe jusqu'à maintenant n'avait pas été anxiogène, en cette matinée, notre cher blond ressent toute la pression. De là où il est, il voit douloureusement les têtes tourner dans sa direction presque tous les quarts d'heure. Il ne se sent plus à sa place, pour la première fois depuis qu'il est arrivé. Et l'épreuve du réfectoire est arrivée, péniblement il a donc pris un plateau et est partit s'asseoir sur une table vide. Les remarques et les critiques ne l'empêcheront pas de manger. Mais il faut se l'avouer, devant son plateau ça le saoule d'être passé du mec sympa au mec qu'on ignore.