Le réveil a été difficile et le bus une horreur. La matinée ne s'est pas mieux passé. Sébastian ne veut même pas chercher un potentiel commentaire à faire sur le fait d'être présent dans le self. La salle de restauration grouille de monde, tous les regards sont braqués sur lui. Cela ressemble à un lundi merdique. Sébastian a une sainte horreur de ça: les regards en coin et les murmures sur son passage. Tout ce bruit parce qu'il est un Mendoza. Habituellement il prend un plateau après l'heure de pointe, et se terre dans le fond de la salle, dos à l'assistance, engloutit son repas, musique à fond dans les oreilles, vide son plateau machinalement et quitte les lieux pour le calme évident de la bibliothèque. On ne peut pas changer les habitudes qui font le caractère de chacun. Et c'est bien ce qui fait Sébastian, qui le pousse à vouloir partir loin, très loin d'ici, en emportant au passage Eden de préférence. Quoi que peut-être pas, après tout c'est lui qui l'a mis dans cette situation.
Il devrait sans doute préciser qu'il passe un mauvais moment, non?
A la sortie de leur dernière heure de cours de la matinée, Eden l'a attrapé par le bras, sans rien lui dire, et l'a traîné de force. Et d'ailleurs quelle force ! Il a tenté de se dégager, sans violence, et s'est pris un regard noir à vous donner la mort sur place. Il l'a donc suivi docilement. Et en moins de temps qu'il en faut pour le dire, il s'est retrouvé assis à une table, avec un plateau devant lui, Eden à sa droite, et Rosa à sa gauche. En face de lui se trouve Elliot, fin il lui semble mais il n'est pas sûr, il n'a pas vraiment pris le temps d'enregistrer les noms des personnes de sa classe. Ce dernier à l'air près à l'évisserer. Il se croirait prisonnier de guerre. Ou plutôt à son procès. Tout le monde présent autour de la table le dévisage au moins une fois toutes les cinq minutes. Mince ! Il savait qu'il devait manger avec le blond, mais Eden n'était pas obligé de rameuter une bonne partie des têtes populaires avec lui. Il est tellement mal à l'aise qu'il ne cherche pas à savoir ou est l'autre partie.
Et si de prim abord sa place semble le protéger, c'est tout le contraire. Eden l'a jeté dans la cage aux lions et Rosalie l'ignore royalement. Il est même probable qu'elle se soit assise à ses côtés car c'était la seule place de libre lorsqu'elle est arrivée. Ce n'est pas le pire dans l'histoire. Les deux nouveaux amis discutent sans se soucier de ce qui est, rappelez-vous, entre eux. Mendoza fulmine, il va certainement commettre une bêtise, le mieux serait donc qu'il parte vite de là. Il ne veut pas blesser Eden. Pas physiquement, car il ne le fera jamais, mais dire quelque chose de méchant un de ses amis présent autour de cette table, ou déclencher une bagarre avec le premier qui lui lance un regard ... Ça peut vite arrivé et indépendamment de sa volonté. Aller, il peut prendre sur lui dix minutes de plus, juste dix minutes de plus.
Il se lève pourtant tout à coup, coupant le brouhaha ambiant de leur table. Les paires d'œil présentes à table se posent sur lui. D'autres regards par delà la salle se tournent vers eux. Voilà ce qu'il voulait éviter, attirer encore plus l'attention sur lui. Eden le regarde légèrement inquiet, lui demande si ça va.Il pose sa main sur la sienne essayant de le retenir, malgré la douceur de ce geste Sébastian le repousse. Il regrette vite son geste à la mine d'incompréhension qui pointe sur le visage du blond. Leur interaction n'a duré que quelque seconde, pourtant il est sûr que tout le monde a cette foutue table à capter que quelque chose n'aller pas. Vite une solution ! Sinon il va devoir s'expliquer avec la plupart des gars des équipes sportives du lycée ici présent, non pas qu'il ne sait pas se servir de ses points mais il n'est pas masochiste pour autant. Il souffle un "toilette" marmonné plutôt que parler. Et sort ou plutôt s'enfuit précipitamment, vraiment un lundi de merde.
Il continua d'avancer sans regarder devant lui, cherchant à rejoindre les toilettes du lycée les plus éloignées du réfectoire. Fuyant sans regarder en arrière. Il ne capte pas les pas effrénés derrière lui d'une petite tête blonde, sur ses un mètre soixante-dix-huit qui cherche à le rattraper. Il n'a pas le temps de s'enfermer dans une cabine, il y est poussé.
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Eden & Sebastian
Lãng mạnEden suit son père policier dans le Michigan après que ce dernier soit muté. Il y voit l'occasion de partir sur de nouvelle base solide en ce début d'année sous la neige de Détroit. Quittant sa Californie natale pleine de mauvais souvenirs. Il fait...