Chapitre 1.3 || RECRUT

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J'arrive à destination, et la patrouille n'est toujours pas revenue. Le centre est vide, il n'y a personne. Depuis la conversation avec mon père, je n'arrête pas d'y penser. Nous sommes venus nous réfugier ici pour commencer un nouveau départ. J'ai envie de me rendre utile, et il sait que j'en suis capable. Je soupire lourdement, puis cache mes mains dans les poches de mes jeans. Je touche quelque chose avec ma main droite. Plus je palpe l'objet en question, plus je me rends compte que c'est mon badge de mon ancien clan, les WLF. Je pensais avoir caché tout symbole des Wolf. Putain de merde.

Il ne faut surtout pas que quelqu'un le voit. Disons que les WLF ne sont pas très amicaux. Si des gens du village connaissent les Wolf, je pourrais avoir de gros ennuis, et mon père aussi. En attendant les autres, je me dirige vers les cibles, puis essaie de me changer les idées par rapport à mon badge. Je me souviens lorsque je l'ai obtenu. J'avais 17 ans. Isaac Dixon, chef des WLF, m'avait aperçu avec mon père m'entraînant au pistolet et au fusil. Suite à cela , je faisait partie du groupe militaire division A. Mon père était fier de moi. À sa manière.

Je commence à trouver le temps long. Je m'empare d'un pistolet et analyse chaque cible. Je dois me changer les idées. Repenser aux WLF et à Isaac me rend endiablé. Je brandis mon arme et commence à tirer comme si je me retrouvais devant un colosse. J'ai les traits du visage qui se crispent. Isaac est un salopard, et un jour, je vais le tuer. Je déteste être immunisé contre cette merde. Je n'aurais pas perdu ma mère et mon clan. Je les déteste du plus profond de mon âme. Je tire ma dernière balle et fixe les mannequins bondés de trous tandis que ma respiration est saccadée.

- Alors là... je suis impressionnée.

Je me tourne, surprise d'entendre une voix, et découvre un visage familier, Dina.

- Comment tu trouves ? Je lui lance en souriant.
- Tu veux rire ! Aucune balle n'a percuté la clôture derrière. Les mannequins ont pris cher.
- En effet, dis-je en riant discrètement.

J'ai le temps de déposer le pistolet qu'une autre voix se rajoute.

- Dina, tu aurais pu m'attendre.
- Désolé Jesse, j'étais déjà en retard pour retourner Lilianna. Jesse je te présente Lilianna.
- Enchanté Jesse.
- De même.
- Ne fais pas attention à lui, c'est un froussard.
- Tu parles de toi ?

Elle lui donne une tape sur l'épaule, et nous rions à l'unisson. Je les aime bien. Ils pourraient devenir de bons compagnons de patrouille.

- Où est Ellie ?
- Partie chez elle. Fatiguée de la patrouille. Elle va te rejoindre plus tard chez toi.
- Oh... bon d'accord. Lilianna, je n'ai pas besoin de voir ce que tu vaux. Tu l'as prouvé à l'instant. Je vais en parler au chef de patrouille et je te reparle demain.
- Pas de problème.
- Je dois y aller, mais s'il y a quoi que ce soit...

Elle prend un bout de papier et écrit avec élégance son adresse. Un charmant sourire illumine son visage, et elle disparaît avec Jesse. Je la trouve fascinante. Mon rictus refuse de disparaître.

- Fuck, ressaisis-toi.

Le soir commence à montrer son nez, et j'arrive enfin chez moi. Suite à ma rencontre avec Dina et Jesse, je suis allé explorer les environs pour connaître les lieux davantage et me familiariser avec les petits commerces. J'ai gardé mes mains dans mes poches toute la journée par peur de perdre mon badge. Mon passé doit demeurer dans le passé.

Je me dirige vivement vers mon sac à babioles et y dépose mon badge.

- Tu restes là-dedans, toi.

Cette journée épuisante mérite assurément une douche revigorante. Les événements de la journée résonnent encore dans mon esprit, en particulier ma rencontre avec Dina. Son charme et son impressionnante prestance hantent mes pensées, m'empêchant de me concentrer sur autre chose. L'eau chaude coule abondamment sur mon corps fatigué, créant une atmosphère apaisante dans la salle de bain. Mon esprit, néanmoins, demeure accroché à l'image de Dina, une jeune femme à la beauté saisissante et à la personnalité marquante. La chaleur de l'eau contraste avec le frisson qui parcourt mon corps en repensant à nos échanges. Mon entrejambe réagit d'une manière inhabituelle, révélant l'emprise irrépressible de l'attraction que j'éprouve.

C'est à ce moment précis, que je parviens enfin à recentrer mes pensées. Je m'efforce de chasser les divagations sensuelles et de replacer ma concentration sur les défis qui m'attendent.

Putain...

Je ne suis pas ici pour trouver l'amour. Je passe de l'eau froide contre mon visage et continue de me laver. Demain est une autre journée. Tout va aller pour le mieux.

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