3- Cerf-volant

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James : Bonjour. As-tu passé une bonne matinée, Jenny ?

Je sursautai et le rare soleil d'hiver se couchait quand je vis ces quelques mots apparaître sur l'écran habituellement noir. Pourtant, je n'avais pas oublié ce garçon, James.
Hier, j'avais essayé de l'imaginer. C'est bête je sais.
Mais je n'allais quand même pas directement lui demander une photo de lui. Il m'aurait trouvé trop bizarre.
Presque louche peut être. Et la dernière chose que je veux est qu'il se méfie de moi. Une attirance s'est créée je ne sais comment, mais si c'est arrivé, c'est qu'il y a une raison.
Je ne crois pas au hasard. Ni au destin d'ailleurs. Si une chose arrive c'est parce qu'il y a une logique, une suite d'événement qui fait que c'est comme ça, et que j'ai rencontré James. Et vous me direz, je le sais, que ce n'est pas pour rien que je suis policière.

Ou je me fait tout simplement une illusion et cet homme va disparaître comme il est apparu.

Jenny : À vrai dire, je n'ai pas fait grand chose. Mais dans l'ensemble, oui, on peut dire qu'elle était "bonne". Et la tienne ?

James : Je pourrais répondre la même chose que toi.

Jenny : Es-tu encore de passage à Londres ? Tu ne m'as pas dit combien de temps tu prévoyait d'y rester.

James : Oui je le suis encore. Je pense que nous allons partir dans peut-être une ou deux semaines. Mais sûrement pas plus.

Jenny : Tu es accompagné ?

James : Oui, pourquoi ?

Jenny : Ah. En amoureux ? Et comment s'appelle-t-elle ?

James : Eh ! Doucement. Je ne suis pas à Londres avec ma copine. J'y suis pour le travail. Ça va te paraître étrange mais, je loge dans un hôtel quelques semaines avec des amis.

Je savais qu'il allait répondre ça. Si il avait eu une copine, il aurait été distant avec moi, ou alors me l'aurait simplement dit. Quoique.

Seulement pour ne pas que je puisse me faire de faux espoirs. Je pose toujours la question, pour les surprendre aussi, je dirais. Les gens ne s'y attendent pas souvent, mais la réponse est bien sûr différente selon les personnes.

Je n'avais pas peur qu'on me prenne pour quelqu'un de chiant et jaloux, comme je l'ai déjà dit, mon métier est de résoudre des affaires, et logiquement, de poser des questions.

Jenny : Tu as de la chance de pouvoir travailler avec tes amis.

James : Les tiens habitent loin de toi ?

Jenny : Je ne sais même plus vraiment où ils habitent. C'est vrai que chacun est partie de son côté, faire sa propre vie et une nouvelle carrière. Je ne les vois plus, et je pense que si jamais je les croisais, je ne saurais pas les reconnaître.
Du coup, je prends comme une chance le fait que tu les vois.

James : Mais tu as l'air d'être heureuse. N'as-tu pas d'amis à ton travail ?

Jenny : Oh, je suis un peu la nouvelle, même si je suis la depuis déjà quelques mois, et avant, j'enchainai les stages banaux.

James : Pour ça, j'avoue que j'ai la chance de travailler avec mes amis. Et je ne me cache pas vraiment d'être très heureux pour ça !

Jenny : Hum, d'accord. En quoi consiste ton boulot ?

James : C'est assez compliqué. tu risquerais de ne pas tout comprendre si j'employais les mots exacts et techniques. Sauf si tu étudie beaucoup les sciences.

FarawayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant