Sous le ciel de Pétra

Chapitre 8 : Amman

Ma nuit a été courte, cependant, malgré la fatigue, je me lève très tôt. Je boucle ma valise et range mes affaires, ainsi que la tente, puis je me rends à la tente cuisine où je déjeune pour la dernière fois avec l'équipe, dans un grand moment convivial où je reçois quelques souvenirs. Face à leur gentillesse, je me sens un brin nostalgique lorsque je repars à la tente, toutefois, je n'ai pas le temps de songer à quoi que ce soit, car le photographe que je remplace vient à ma rencontre.

Je le mets donc au courant de tout, lui fournissant tous les documents papier et les clés USB contenant toutes les photos que j'ai prises. Il semble satisfait de ce que j'ai fait, et nous nous quittons alors que Lisa vient me chercher. C'est avec elle que je vais partir dans la capitale, ainsi elle va en profiter elle va profiter pour passer au musée. Pendant le trajet, je ressasse tout cela. J'avais eu raison de me méfier depuis le début. Mes intuitions avaient été les bonnes. Cet homme n'était pas celui qu'il disait. Enfin, il était bien guide, je ne pouvais nier qu'il avait un certain professionnalisme dans sa façon d'agir et surtout dans la façon dont il a veillé sur moi dans le désert, toutefois manifestement ce n'est pas tout. Et puis, il y a tout le reste. Certes, il y avait ce qu'il se passait entre nous, mais il attisait ma curiosité depuis très longtemps. À un moment, je cesse de penser à tout cela pour profiter une dernière fois de ce paysage de désert, de rocher, avec ces couleurs si singulières. Tout cela a un côté assez captivant, et je grave cela dans ma mémoire. Puis nous arrivons dans la capitale, et là, le changement est brutal : place à la circulation au bruit, à l'urbanisme. C'est un vrai choc surtout après avoir passé un mois dans le désert. Et même si je suis une fille de la campagne, appréciant la verdure, les arbres, je regrette déjà le campement. Mais demain, je reviens chez moi, c'est une bonne chose également.

Nous parvenons très vite à l'hôtel où je dois passer cette dernière nuit. Avec ma cousine, nous allons déposer ma valise dans la chambre, puis nous redescendons, car Lisa souhaite que je l'accompagne au musée archéologique qui se situe en plein milieu des ruines historiques de la colline Jabal al-Qal'a (colline de la citadelle) se trouve le bâtiment du musée archéologique. Ici, s'il est assez modeste, ce pays y dévoile sa longue histoire. Et je suis fascinée par les célèbres statues en cire d'Ain Ghazal, considérée comme les plus anciennes statues anthropomorphes au monde, car datant du néolithique. Par celle d'Athéna également. Et bien sûr, les manuscrits de la mer morte. Je le visite pendant que ma cousine se trouve avec un collègue pour faire un rapport sur les dernières découvertes.

Puis nous retournons à l'hôtel, où nous déjeunons ensemble au restaurant. Alors que nous allons monter l'escalier, une des personnes de l'accueil vient vers moi :

— Madame Delattre ?

— Oui ?

— On nous a apporté ceci pour vous ?

Et elle me tend une enveloppe.

— Qui ?

— Un messager du prince

Nous échangeons un regard surpris avec Lisa, mais nous n'avons pas le temps déposer de plus amples questions que la jeune femme s'incline devant nous, puis s'éloigne assez rapidement.

Un seul mot vient à mes lèvres alors que je regarde l'enveloppe que je tiens :

— Prince...

— Oh bon sang ! s'écrie Lisa.

Je pousse un soupir :

— Montons, et voyons ce qu'il en retourne.

Elle opine du chef, et sans tarder nous nous rendons au premier pour aller nous installer sur mon lit.