56. Chap 12 : 25 Janv, L'amour n'est pas un lien, c'est une révélation (Seiha)

27 4 19
                                    

Seiha avait beau le regarder encore et encore, elle ne savait pas quoi penser de cette sortie. Est-il intéressé par elle ou ses dires étaient véridiques ? Comme quoi il se sentait bien de sortir avec une Japonaise dans ce pays peuplés par grands nombres de Coréens. Tama avait beau dire qu'il voulait parler sa langue natale et qu'il connaissait aucune autre Japonaise que Seiha à Séoul, la jeune femme savait qu'il y avait quelque chose en plus de cette simple excuse. Elle ne savait pas non plus, quoi penser sur ses propres sentiments envers lui, elle ne pensait pas éprouver des sentiments d'amour, ni d'amitié, c'était ... comme l'inconnu, quelque chose d'encore indescriptible, en test. Tama était tellement distant par moment, et jovial, qu'il l'intriguait. Il n'était pas lunatique, non, il était juste ... différent. Différent de tous les autres. Il avait quelque chose en plus mais Seiha n'arrivait pas à mettre la main dessus.

— Fais attention à ne pas glisser avec tes petites chaussures, la prévint Tama.

Les deux Japonais se trouvaient en plein village folklorique dans la ville de Suwon. Quand elle avait rencontré le stagiaire au bar, la jeune femme lui avait conseillé de s'y rendre, ils avaient décidé d'y aller ensemble, et maintenant, les voilà. Le village était recouvert d'une fine surface de neige, la température se trouvant proche du zéro, Seiha avait enfilé une robe d'hiver, des petites chaussures, un collant assez épais, ne cachant pas pour autant ses jambes au teint clair, un petit gilet recouvrait ses bras, puis elle portait un bonnet et des gants d'une matière épaisse, aussi blanc que la neige. Tama avait opté pour un long manteau épais marine, à la mode Coréenne – ... pour un gars qui voulait retrouver sa culture – et des baskets noires, simples et confortables.

Ils étaient venus en métro jusque Suwon et s'étaient déplacés ensuite en bus jusqu'au village folklorique, ils n'avaient pas forcément beaucoup discuté durant le trajet, n'étant jamais seuls. Maintenant qu'ils se retrouvaient que tous les deux dans le village, Tama semblait être plus à l'aise afin d'étaler son accent Japonais.

— Nous sommes vraiment venus à la bonne période ... C'est très joli avec la neige sur les toits des petites maisons en paille, avoua Seiha en avançant doucement dans le parc.

— Tu es déjà venu pourtant ? demanda Tama, étonné de la voir admirative devant ces maisons.

— Oui, mais ce n'était pas un jour de neige, lui confia la blonde.

— Tu aimes l'hiver ? demanda-t-il en regardant les alentours, lumineux grâce au soleil qui reflétait sur la glace.

— Oui, j'aime beaucoup.

— Ah oui ? dit-il surpris.

— Le temps est plus calme, la vie est ralentie ... J'aime bien, avoua Seiha en boutonnant davantage son gilet.

— Hum ... d'accord.

L'étudiante laissa échapper un petit rire, Tama lui offrit un sourire en retour avant de demander « Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? », remarquant que la jeune blonde se moquait de lui.

— Tu n'aimes pas l'hiver toi ? dit-elle en levant un sourcil.

— Ah ... Hum ... réfléchit-il comme s'il ne voulait pas blesser Seiha. Pas vraiment, il fait froid et le temps n'est pas terrible.

— Même avec ce manteau Coréen tu as froid ? interrogea-t-elle, une lueur de provocation dans la voix.

Tama ne prit pas la peine de répondre et accéléra le pas pour tourner dans un nouveau chemin qui les emmenèrent près d'une rivière.

Seiha aimait bien taquiner le garçon, il avait une façon de répondre ou d'éviter certains sujets que la jeune femme se faisait un malin plaisir à engager. Elle devait avouer qu'elle était contente de sortir avec un garçon qui lui permettait de maintenir ses connaissances en Japonais. Malgré ça, Seiha ne le liait pas à sa vie du passé, et cela faisait du bien de pouvoir retrouver quelque peu ses origines sans pour autant retourner dans sa vie d'antan.

I Seoul UOù les histoires vivent. Découvrez maintenant