Chapitre 4 : la malédiction du valet de cœur

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Severus marchait d'un pas rapide pour rejoindre le conseil de l'armée rouge, bien décidé à mettre fin à la partie de cette arrogante petite Alice qui menaçait de le rendre fou. Il repensa aux  gestes précis et sensuels d'Harry dans la bibliothèque et ne pu s'empêcher de penser à ce que le plus jeune pourrait réussir à faire avec ses doigts habiles... Non ! Il ne devait pas laisser son esprit divaguer de la sorte vers des pensées si lubriques concernant son élève ! C'était dégoutant. Et plus que ça : c'était largement inapproprié pour un professeur de fantasmer sur son élève, bien que celui-ci soit majeur ... Mais à quoi pensait-il à la fin ! Il avait plus du double de son âge ... Severus marmonna quelques jurons destinés à l'insolent Gryffondor qui lui rendait la tâche si difficile. 

Le son d'une voix l'arracha soudainement à ses pensées et il se dissimula précipitamment dans l'angle d'un mur épargné par la lumière lunaire. Avec ses cheveux noirs de geais et sa robe assortie, seule sa peau blanche pouvait le trahir. Il remonta le col de sa robe jusqu'au menton et attendit que les impertinents gêneurs arrivent à sa hauteur afin qu'il en évalue la menace. Les voix se firent de plus en plus claires et Severus sentit soudainement son cœur se serrer. Avant qu'il n'ait pu comprendre pourquoi, une Ginny Weasley hilare sortit de la pénombre, arborant un chapeau extravagant. Elle semblait tripoter de ses petites mains vicieuses la personne qui l'accompagnait. C'est alors que Severus aperçut Alice, enfin Harry, qui avançait, mains tendues. Le jeune homme avait le regard vitreux, et le visage empourpré. Le Maître des potions senti son cœur rater un battement lorsqu'il constata la tenue dont était affublée le plus agaçant  et obsédant de ses élèves. 

"Ridicule", siffla-t-il en murmurant. Il dut bien vite se rendre à l'évidence que son corps ne partageait pas le même avis que lui lorsqu'il sentit les pans de sa robe se soulever en des spasmes douloureux. Il commençait vraiment à faire chaud dans ce coin reculé de Poudlard...

"Ouuuh ma petite Alice chérie, laisse moi donc vérifier ce qui se cache sous tes jupons de petite allumeuse.", railla la rousse "Je suis sûre que tu as de quoi égayer cette nuit lugubre ... Allez, laisse moi toucher, je suis là pour te sauver après tout, je mérite bien ma petite récompense."

"Ginny, tu n'es vraiment pas drôle ! C'est déjà suffisamment humiliant que je sois affublé d'un costume si ... tendancieux, n'essaye pas de profiter de ma condition diminuée ! Vraiment je me demande ce que tes frères avaient en tête avec ce sortilège à deux francs six sous ! Par Merlin Ginny, enlève ta main d'ici, ce n'est pas correcte ! Et si quelqu'un nous voyait ?" 

Et justement, quelqu'un les voyait, et il fulminait. Comment cette impertinente sorcière roussie OSAIT-ELLE portait la main sur ce qui appartenait à Severus Rogue ? Elle et ses pensées lubriques allaient retourner d'où elles venaient en moins de temps qu'il ne lui en faudrait pour dire "Harry Potter". Sans plus réfléchir, Severus sorti de sa cachette se dressa devant  la plus jeune des Weasley et prononça dans un sifflement glaçant l'incantation qui mettait fin à la partie de Ginny. 

"Finis Ludus

Ginny senti tout son sang quitter son visage.  Effrayée par la vision d'horreur d'un Rogue plus furieux que jamais, elle fit volte face et couru aussi vite qu'elle pu abandonnant son petit ami aux foudres du Maître des potions.  Elle savait qu'elle avait perdu et que la partie s'arrêtait là pour elle. Sa fuite était sa manière de se résigner.  

Harry senti comme un voile se lever. Il ne ressentait plus cette attraction qui le liait à Ginny depuis le début du jeu et en fut largement soulagé. Ce lien était devenu de plus en plus pesant pour le jeune héro. Il avait l'impression que Ginny profitait de lui dans ses moments de faiblesses et ça le mettait profondément mal à l'aise. Il découvrit alors avec bonheur que sa vision lui revenait petit à petit. Cela ne pouvait vouloir dire qu'une seule chose : le valet de cœur les avait trouvés et avait mis fin à la partie de Ginny. Harry fut donc extrêmement surpris de ne voir personne dans les couloirs. Qui pouvait bien être ce fameux valet de cœur avec qui il devrait maintenant gagner la partie ? Harry soupira, il découvrirait cela plus tard. Pour l'instant, il avait terriblement sommeil et n'avait envie que d'une chose : retrouver son lit. Lorsqu'il ferma les yeux cette nuit là, le survivant sombra dans un profond sommeil, sans rêves. 

Effets secondairesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant