CHAPITRE 4

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« Qu'est-ce qui t'arrives, ressaisis toi, se cria-t-elle intérieurement ».

- Possédez-vous une paire de rechange à me prêter ? Sourit Manon en secouant ses chaussures sous son nez.

Elle entendit un rire rauque... très sexy, avant de se rendre compte que la silhouette se déplaçait vers elle. L'alcool était sûrement en cause car Manon était prise de vertiges lorsqu'il fût à quelques mètres d'elle. Elle pouvait très bien le distinguer malgré les lumières tamisées.

La première chose qu'elle remarqua était sa taille. Il était grand. Très grand. Un mètre quatre-vingt-dix ? Un mètre quatre-vingt-quinze ? Putain. Ses yeux d'un vert sombre, des cheveux coupés courts, un seul mot lui vint à l'esprit .... Dangereux. Pourtant elle ne pouvait détourner le regard, devinant des traits viriles et fins sous ce sourire magnifique.

- Je regrette mais je ne suis pas un collectionneur, sourit Carlo de plus belle devant la mine effarouchée de son interlocutrice.

- Oups ! Vous n'êtes d'aucune aide alors, piaffa Manon détournant finalement le regard.

- J'en ai bien peur...

Carlo ne pouvait détourner le regard de ce bout de femme. Malgré la faible luminosité de la salle, il avait accroché sur cette fougueuse danseuse à la crinière blonde. Sur la piste, elle avait complètement hypnotisé les regards particulièrement ceux du sexe opposé.

Assise là, on avait l'impression qu'elle n'en avait pas pris conscience.

- On se connaît ? Demanda-t-elle brusquement les yeux bleus brillants.

Les mains dans les poches de son pantalon, Carlo fit mine de réfléchir tout en la fixant plus intensément.

- Malheureusement non ! Dit-t-il d'un coup. Mais je penses qu'on va y remédier si vous voulez bien.

Son corps répondit pour elle. Elle devint toute rouge et sa bouche s'assécha ne laissant aucun son en sortir.

« Alcool de merde ».

- Je prends ça pour un oui, déclara Carlo avant de tirer une chaise en face d'elle. Pour commencer, je m'appelle Carlo Mancini. Il lui tendit la main comme pour sceller cette note.

Le regard de Manon erra du visage de ce dernier à sa main virilement tendue, elle hésita un instant mais au diable les paroles de sa mère : « ne fais jamais confiance aux inconnus ».

- Manon...Manon Beaugrand.

« Qu'est-ce qu'il est beau ».

         

Manon descendit les escaliers jusqu'au grand séjour. Elle entendit la voix de son mari de l'autre côté de la pièce et devina qu'il était dans son bureau.

Elle avait pris une douche et s'était vêtue d'une simple robe en bretelle. Elle pénétra dans le bureau de Carlo. Ce dernier était dos à elle, le regard vers l'extérieur où se dessinait parfaitement la plage peinte d'un sable blond immaculé et de palmiers verdoyants.

Trente jours.

Trente jours s'étaient déjà écoulés et Manon en profitait au maximum de ce privilège. Oui, elle se sentait privilégiée. Même ci elle était issue d'une famille de la haute élite parisienne, le luxe que lui offrait son mari était bien au dessus. Tout en haut. Elle avait eu droit aux garde-robes des plus grands artistes de la mode, des bijoux allant des rubis aux diamants, sans compter ces voyages dans son jet privé et de surcroît il était le parfait amant.

Oui, elle était privilégiée. Et ce n'est pas Clara qui en dirait le contraire, pensa Manon.

Ils étaient au milieu de nulle part, sur une île privée de son mari non loin de l'Italie, la terre ancestrale de ce dernier.

- Tu dois t'en occuper avant mon retour, coupa Carlo avant de raccrocher et de lui faire face.

- Désolé, amore mio, l'appel s'est éternisé, s'excusa celui-ci la mine sombre.

Manon le constata.

- Tout va bien ? S'inquiéta-t-elle.

Il s'avança vers elle, lui prit les deux mains et les embrassa à tour de rôle avant de déposer un baiser plein de sous entendu sur ses lèvres.

- Les affaires, cara, informa-t-il tout en se déplaçant vers l'énorme bureau qui ornait la pièce. Nous devons rentrer en Italie.

- Déjà ? Murmura Manon d'une voix qu'elle aurait voulu moins triste. Son mari posa sur elle un regard rempli de remords.

Il lui fit signe de venir s'installer sur ses genoux. Ce qu'elle fit.

- Cara, tu sais... commença-t-il, notre mariage a été précipité je n'ai pas pu mettre en ordre certaines de nos affaires qui requièrent mon attention. Il est vrai que je t'avais promis une lune de miel plus longue mais, je dois m'occuper de ces situations le plutôt serait le mieux. Tu me comprends ?

Bien évidemment elle était triste, mais elle avait eu la plus belle des lunes de miel donc pourquoi s'en plaindre. Toute chose a une fin.

Elle hocha la tête pour réponse et posa son front sur celui de son mari.

- Je me rattraperais, promis ce dernier. Avant de prendre fougueusement ses lèvres une fois de plus.

Deux heures plus tard, Manon se trouva embarquée par hélicoptère disant au revoir à son île de paradis.

« On reviendra je te le promets » avait juré Carlo voyant sa femme triste.

Lors de leur arrivée, un yacht était venu les déposer et avait rebroussé chemin aussitôt.

- A présent, tu es toute à moi, s'était extasié Carlo, la prenant dans ses robuste bras jusqu'à l'entrée de la villa.

Plus tard, elle avait appris que cette île appartenait à son mari et qu'ils y étaient tout seuls sur cette immense bout de terre perdue au milieu de l'océan.

- Et les pirates des mers ? s'en était-elle-inquiétée.

- Personne ne prendra le risque de s'y aventurer, rassura Carlo sachant de quoi il parlait.

Pour calmer son anxiété, il lui avait fait l'amour dans tous les recoins possibles de l'île, repensant Manon les joues toutes rouges.

Attendant le yacht, elle fut plutôt surprise de suivre des bruits d'hélicoptère. Questionnant son mari du regard, ce dernier bouclant la dernière valise.

- Nous serons à Venise en moins de trente minutes, expliqua celui-ci.

« Putain, tu as aussi un hélicoptère ? Voulut-t-elle crier ».

- D'accord.

Lorsqu'ils se posèrent sur un vaste domaine qui s'étendait sur des hectares de terrains parsemés de vignes, Manon prit conscience de la fortune de l'homme qu'elle avait épousé.

- Ce domaine est dans ma famille depuis plus d'un demi siècle. Elle se transmet de génération en génération, lui expliqua Carlo fier.

Une voiture les attendait sur la piste d'atterrissage. Un homme baraqué planté près de la voiture les ouvrit la portière et mis leurs bagages dans le coffre.

Pendant qu'ils traversaient le domaine, Manon admira les vignes qui s'étendaient jusqu'à où elle n'aurait su dire. Elle était émerveillée. Lorsqu'une grande bâtisse entra dans son champs de vision, elle ne pu s'empêcher de pousser un cri d'émerveillement.

On aura dit le château de Versailles, mieux que ça même.

- Carlo...

- Bienvenue, amore mio.

l'épouse d'un mafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant