CHAPITRE 3

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Le Paradise Beach était bien à la hauteur de ses étoiles ; alcool à flot, des Dj mondialement connus, des clients autant riches les uns des autres et de surcroît de la bonne musique.

Voilà presque deux heures qu'ils étaient confortablement installés au carré VIP. Carlo avait une vue paranomique sur toute la boîte.

Venu sur cette île pour une heureuse occasion, Carlo voulait à présent s'en échapper. Bien sûr, il était heureux pour sa petite sœur et son meilleur ami, mais ce bonheur n'était pas à son paroxysme à cause de ses démons. Il balaya d'un regard la piste de danse, avant de laisser s'éclairer sur ses lèvres un sourire à l'intention de son fidèle ami qui ne cessait de le taquiner. L'une des rares personnes qui en avait le droit sans en avoir peur de se faire briser les membres à mort.

- Tu devrais faire honneur à cette gente féminine de ton immense présence sur mes terres.

- Tu sais très bien que je ne suis pas ici pour cela.

- Bien sûr. De toutes les façons aucune ne sera assez bonne... sourit Gabriel sachant son ami insatiable.

- Ton sarcasme finira par me donner des hauts de cœur à force.

Gabriel haussa les épaules désinvolte sirotant son verre de cognac.

La piste de danse bondait comme à chaque fois qu'il y était de passage. Il en avait l'habitude des foules en masse et s'en délectait de cette ambiance ; pourtant, il avait cette vague impression que cette soirée changera sa vie à jamais.

Accoudé sur la vieille bâtisse, Carlo tira une autre bouffée de chaleur lui laissant une sensation de bien-être se propager dans sa cage thoracique. Delà, il pouvait observer ces corps en sueur se prélasser au rythme de la musique. Son regard fut attiré par deux silhouettes se déhanchant sur la piste de danse de manière assez provocante attirant ainsi le regard du public.

Manon s'accrocha au rein de Clara et se déhancha au rythme de « roulette de Katy Perry ». Son corps vibrait, l'adrénaline pulsait dans ses veines, elle avait l'impression d'être la reine de la place lorsque son regard fut attiré un étage plus haut de la salle ; à travers les lumières multicolores qui fusaient, elle pouvait le distinguer froid, perçant et dangereux.

                 Un mois plus tard.
Manon émergea tout doucement de son sommeil; un doux sommeil tel un cygne, elle rayonnait, elle était heureuse, comblée, et subjuguée par tout ce bonheur qui lui était offert.
Nue, et encore vibrante d'extase de la soirée passée auprès de l'homme le plus magnifique qui lui a été donnée de voir. Elle ouvrit les yeux et deux fentes perçantes l'observait.

- Bonjour mia moglie, murmura l'homme en face d'elle.

- Bonjour mon mari, sourit Manon en s'étirant.

Manon était mariée, voilà déjà un mois. Elle vivait son conte de fées, elle avait visité les pays les plus beaux les uns des autres juste en quelques semaines. Son rêve.

Elle n'aurait jamais pu rêver d'une meilleure lune de miel.

- Je suis heureuse ! Confia-t-elle.

- Faut avouer que je m'y attarde assez bien à la tâche, taquina son mari.

- Carlo, s'écria cette dernière en le frappant au niveau du torse.

Stopper d'un geste brusque, Carlo empoignant ses poignets avant d'imposer ses lèvres aux siennes.

Manon gémit.

A présent, la seule chose qu'elle arrivait à faire, gémir, de toutes les manières, un mois déjà.

- Nous devrions nous lever, miaula Manon entre deux baisers.

- Hum...

- Car....lo...

- Je sais ! Rétorqua son époux, mais avant, j'ai une idée plus jouissive.

Ce dernier la plaqua contre le lit, l'embrassa farouchement ne lui laissant aucun moyen de répit.

- Tu aimes ça ? Grogna Carlo entre deux baisers.

- Ou...i...oui !

Faire l'amour avec son mari était pour elle une source de jouissance et une découverte à chaque fois.

Carlo la tint plus fermement, relâchant la pression au niveau de ses mains. Écartant ses jambes dénudées à l'aide de sa cuisse virile, il entra en elle d'un geste brusque lui arrachant un gémissement sourd qui traduisait le plaisir mêlé à la douleur qu'elle avait ressentie. Ensemble, ils dansèrent au rythme de leurs gémissements jusqu'à l'atteinte de l'orgasme qui laissant Manon toute tremblante.

- J'aime te faire l'amour amore mio, et je ne m'en lasserai jamais, chuchota Carlo.

- J'aime quand tu me fais l'amour et je ne m'en lasserai jamais, sourit Manon resplendissante.

- Tu es tellement belle...

La sonnerie de son téléphone dernier cri tira Carlo de son élan. Il tendit la main vers le chevet et prit l'engin après un bref coup d'œil, il posa un furtif baiser sur les lèvres de sa femme avant de se lever majestueusement dans son plus simple appareil.

- Ne bouge pas delà, ordonna-t-il en l'endroit de Manon d'un signe du doigt avant de décrocher.

- Sergio, tonna-t-il avant de sortir de la chambre.

Manon se roula et se remua sur leur lit conjugal en balequin pouvant accueillir même six personnes en plus.

Carlo tarda à venir, Manon se leva enfin de son cocon amoureux et alla prendre une douche.

Pendant que les fouets aiguisés de l'eau caressaient son corps endolori par le plaisir, elle repensa à sa vie deux mois plutôt.

Saoules et euphorique, Manon décida de sortir pour prendre un peu d'air.

- Tu veux que je t'accompagne, avait proposé son amie plus bourrée qu'elle. Elle n'avait jamais su tenir à l'alcool mais ne s'en passait pas quand l'occasion se présentait.

« Sacré Clara ».

- Non, non. Ne t'inquiète pas, avait crié Manon avant de la laisser au bras de Rio.

Elle finit par se freiller un chemin au milieu de la foule endiablée. D'un effort surhumain, elle atteint la terrasse, sombre et éclairée de lumières tamisées et d'où à son plus grand bonheur la musique se faisait moins entendre.

Elle avait chaud, très chaud même. Cela s'aurait-t-il dû au climat de l'île ? A la température de son corps ou au regard brûlant qu'elle avait senti sur son corps. L'esprit embrouillé, elle pouffa. De plus l'alcool n'arrangeait en rien sa situation bien au contraire.

Un pas vers l'autre vers l'autre de manière maladroite, Manon avança vers la balustrade pour mieux admirer la petite ville et profiter de cette fraîcheur.

Dans son élan, elle fit un faux pas qui lui arracha un cri.

- Merde !!! Il ne manquait plus que ça.

Le bout de sa talon venait de lâcher.

Elle retira complètement ces dernières et continua son chemin pieds nus. Tirant une chaise, elle décida de se poser et de contempler la vue les mains tenant sa paire de chaussures.

Le contraste était tellement flagrant, à quelques mètres d'elle, il y'avait un monde fou qui s'amusait et là, un calme olympien.

- Besoin d'aide ? Entendit-t-elle venant de pénombre.

Elle ne distingua qu'une haute silhouette. Mais pourquoi elle pouvait ressentir ce regard perçant sur elle.

l'épouse d'un mafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant