Mon cœur et moi

Chapitre 1

- Driiiiiiiiing

Il était temps ! J'allais justement m'endormir avant d'entendre la cloche retentir. Je savais très bien que me notes d'histoire géo n'étaient pas très bonnes, mais je n'arrivais simplement pas à écouter le cours si ennuyant de M. Fangold, ce que ma mère ne comprenait apparemment pas. Évidemment, pour elle qui avait eu son bac mention très bien avec les félicitations du jury, comme elle aimait bien le rappeler, c'était incompréhensible. Selon elle, toutes les matières sont importantes et servent dans la vie. Je me demande si elle a déjà utilisé le théorème de Pythagore dans sa carrière de dentiste. Ou le théorème de Thalès !

J'ai donc rangé mes affaires avant de me diriger vers la porte. J'avais si hâte de sortir, pourtant ce moment a été retardé. Lorsque je me suis retournée, j'ai aperçu sans surprise ma meilleure amie, Alice, encore assise à sa table en train d'écrire les devoirs probablement. Elle était, dans absolument tous les cours, la dernière à sortir de la salle et je ne comprenais toujours pas pourquoi, après toutes ces années.

Nous nous connaissions depuis la cinquième, où j'avais atterri dans un nouveau collège après la séparation de mes parents. Ma mère avait déménagé dans une grande ville, ce qui avait été un choc pour moi qui était habituée à la campagne.
Nous étions tout de suite devenues amies et nous ne nous étions plus jamais séparées, même si le fait qu'on veuille aller dans le même lycée lui ait causé de nombreux problèmes. Ses parents voulaient qu'elle aille dans un lycée privé. Pour moi, il n'en était pas question : je n'aurais jamais été admise avec mes résultats. Ses parents avaient finis par céder à ses caprices et nous avions pu être dans le même lycée.

Lorsqu'elle est enfin sortie de la salle, je lui ai demandé quel cours nous avions. Nous avions beau être à la moitié de l'année scolaire, je ne connaissais toujours pas mon emploi du temps. Je savais par contre qu'elle était incollable depuis la première semaine après la rentrée. "Physique" a-t-elle répondu automatiquement.
Génial. Au moins, je pourrais continuer ma sieste.

Nous sommes sorties dans la cour où un vent de février nous a accueilli. Puis nous nous sommes dirigées vers notre post d'observatoire habituel : le banc au coin de la cour, là où personne ne venait jamais. On pouvait ici voir toute la cour et juger les gens. C'était notre deuxième passe temps favori, après le "racontage de potins" comme nous aimions l'appeler.
"Il va y avoir un nouveau dans la classe apparemment, lança-t-elle.

- Ah ouais !? dis-je intriguée. Ce n'était pas courant qu'un nouveau arrive au beau milieu de l'année

- C'est ce qu'ils ont dit à la réunion délégué d'hier. Ils ont dit qu'il venait de Suisse. Tu t'imagines !? J'ai entendu dire que tous les suisses étaient hyper mignons ! Ça changera un peu des mecs de notre classe haha !"

Effectivement, les garçons de notre classe n'étaient pas forcément super mignons, contrairement à ce qu'elle s'était imaginée l'an dernier au collège.

Puis elle continua : " C'est peut-être une opportunité pour toi de tourner la page..."

Je n'ai pas réagi. Je savais de quoi elle parlait et je n'avais pas envie d'en parler à nouveau. J'ai donc essayé de changer la réponse à laquelle elle s'attendait.

"De toute façon je n'ai aucune chance" avec mes 1m61, mes yeux bleu, mes longs cheveux bruns lisses (dont j'étais quand même assez fière) et surtout mon nez à moitié crochu, c'était dire vrai. Alice avait beau me répéter qu'il n'était pas crochu et que je me faisais des idées, j'étais naïve et je complexais depuis toujours dessus.

"Arrête avec ça, tu es magnifique et au fond de toi tu le sais, tu veux juste pas te l'avouer. Je suis sûre que n'importe quelle fille de notre âge voudrait être comme toi.

- Même toi ? ai-je lancé en rigolant, car je savais très bien qu'elle disait ça pour me redonner espoir.

- Je t'avoue que parfois oui, souvent même !"

Alice avait de beaux cheveux blonds avec des yeux bruns et était grande : elle n'avait pas de quoi se plaindre, elle était magnifique. De plus, elle était vraiment intelligente mais se préoccupait beaucoup des cours. Peut-être même un peu trop parfois. Quand elle était absente, je devais lui raconter mot pour mot ce que les profs avaient dit.
La première fois que je l'avais vu, je pensais que c'était une intello. C'était vraiment une erreur de ma part, je l'avais remarqué dès la première fois qu'elle était venue me parler et qu'elle avait lancé, en découvrant notre prof de physique : " Oula ! Je crois qu'il s'est prit les doigts dans la prise " car, effectivement, le prof avait les cheveux très en pétard.
Nous avons ri jusqu'à ce que nous ne puissions plus respirer. À douze ans, c'était suffisant pour me convaincre qu'on allait devenir les "meilleures amies du monde" car je n'avais jamais eu d'amis avec qui j'avais autant rigolé dans mon ancien collège. Et puis qu'est ce que ça veut dire finalement, intello ? Pas grand chose

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Voilà le premier chapitre ! J'espère qu'il vous a plu, si vous avez des commentaires à faire, n'hésitez pas, je suis ouverte 😉

Milie ☺️