Mon Ange [Izana Kurokawa]

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Mes cheveux portés par le vent laissaient exposer ,à ce rude hiver, la fine peau de mes oreilles

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Mes cheveux portés par le vent laissaient exposer ,à ce rude hiver, la fine peau de mes oreilles. La vitesse à laquelle je déboulait dans Tokyo n'y remédiait pas et le torrent de pluie qui s'abattait sur moi ne faisait qu'encore plus les refroidir. Phalanges givrés et lèvres gercées étaient également de mises, mais cela n'avait que peu d'importance.
Seul mon corps physique persistait à m'amener près de lui, pendant que mon esprit convergeait et que mon coeur s'éteignait.

Le moteur de ma moto produisait des rugissements forts et douteux, dont la cause devait être facilement perceptible en apercevant le compteur défiler follement.
À l'approche de ma destination, la tension se faisait de plus en plus intense, me tordant les tripes de peur. A l'extérieur, le monde changea subitement, de manière à impressionner plus d'un. La pluie se faisait de plus en plus moindre, se gélifiant progressivement en petits flocons de neige.
Pourtant, aucune cellule de mon corps ne fit fasciné par ce spectacle, car devant moi se trouvait une toute autre image.

L'hiver n'était plus et les températures glaciales inexistantes. Juste des regards qui en disaient longs, un silence époustouflant et un cœur meurtri.
Jamais je n'aurais cru à un tel désastre.

Les jambes molles, je descendis de mon véhicule. Le pieds à terre mais la raison envolée, j'avançai vers ce cauchemar.

Si il était possible de décrire ce qu'il se passait à cet instant, je n'emploierai pas les mots règlements, gang et acharnement à cette tâche.
Mais j'userai plutôt de ceux qui venaient inlassablement  de me déchirer le cœur.

Ma vision se voila d'un brouillard. Tout devint blanc et apaisant. Puis un souvenir refit surface.

Ce jour là, le soleil était au rendez vous et le ciel reflétait la couleur de l'océan. Les enfants riaient et vagabondaient dans les jardins. Les oiseaux se synchronisaient et nous offraient une merveilleuse mélodie.

Jeunes et insouciants, on se rendit ensemble près d'un point d'eau, là où la chaleur était plus supportable. Kakucho et toi étiez les premiers à plonger dans le lac.
Vous voir vous amuser en essayant de vous couler ou de faire la course était agréable à regarder.
Pourtant, je m'interdisait de venir vous rejoindre.

« -Tu viens? Me demanda le noireau.

-Non, je n'ai pas envie d'être mouillée. Répondis-je. »

Le mensonge traversa mes lèvres, semblant satisfaire mon ami. Je souhaitais me rafraîchir mais il m'était impensable de me dévoiler devant vous, faible que j'étais . Mon corps asymétrique et ma peau tracée de traits n'étaient pas la facette que je voulais dévoiler.
Je manquais cruellement de confiance et j'avais besoin d'être rassurée sur ce fait.

C'est alors que mon regard tomba dans le tient. Tes pupilles violettes semblaient insatisfaites de la situation. Sans rompre ce précieux contact, tu sortit de l'eau et te dirigea vers moi. Mes sens se mirent à réagir, mais anxieuse de ce que tu allais faire, je ne sus me dévier de la trajectoire de tes yeux. D'un pas félin, tu te faufilas derrière moi.

Etais-je entrain de rêver?

Le toucher froid et humide de ton corps contre le mien me reconnecta avec le présent. Tes jambes encerclant les miennes, tes bras m'enveloppant ma taille et tes cheveux mouillés dans le creux de mon coup m'envoyèrent un violent frisson à travers l'épiderme. En un instant, je sentis mon corps voyager entre sensations inconnues.

« -Ça va mieux comme ça, t'as moins chaud? »

Le son de ta voix ne fit que rajouter de l'huile sur le feu qui grandissait imprudemment en moi.
Je sentais mon coeur se réchauffer à ton contact.

« -O-Oui. Répondis-je incertaine. »

Il me regarda perplexe mais ne souleva aucune question. Je profita de ce moment de répit pour m'installer plus confortablement dans le creux de son torse.
Je ressentis un flux d'émotions, difficilement contrôlables. Malgré ça, je me relaxa près de lui. Lui qui sut m'apporter le réconfort et la confiance qu'il me manquait. Lui qui lisait en moi comme un livre ouvert. Lui qui était mon tout.

Pourtant lorsque je rouvris les yeux et que ma conscience reprit contrôle, celui qui était à présent mon tout n'était désormais que néant.

Gisant sur le sol enneigé, ton corps reposait sur le champ de bataille. Je me rua à tes côtés, refusant d'accepter cette vérité. Les larmes dévalaient mes joues mais mes gestes restèrent précis. Je traçais sur ton torse tout mouvement pouvant te réanimer. Le bruit de tes cotes se brisant sous mes impulsions résonnaient à travers ce lourd silence. Mais cela m'importait peu, je voulais juste changer cette réalité, celle où tu n'étais plus là.

Les secondes et minutes défilèrent, sans aucune esquisse de ta part. Ton corps devenait de plus en plus rigide et ton teint pâlissait à vue d'œil, pourtant je ne m'arrêtais pas. Ma voix perçait les horizons, tentant vainement de t'appeler.
Ce fut seulement lorsqu'on me tira pour m'éloigner de toi que je fus contraint de me stopper.

Un hurlement d'effroi fondit l'air, suivit de pleurs interminables. Le cœur en miette, je te regardait impuissante.
Je tremblais d'une émotion que je n'avais jamais ressenti. Celle de la peur d'être loin de toi, sans toi et de vivre dans un monde où tu n'existera plus.
Mon coeur s'abandonnait peu à peu à ce désespoir sans fin, à ce monde sans bonheur et amour.

Désormais, ton corps enseveli de neige ressemblait à un ange.

À un ange qui allait rejoindre le paradis.

Fin.

Mon Ange

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Mon Ange

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 08 ⏰

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