Destin fumant

3. Juste pour un joint ....

Aly

Après ces deux mots, mon monde s'écroule. Ma tête ne réfléchit plus mes jambes ont pris le relais.
Je me mets à courir.
Je ne regarde pas derrière moi. J'attrape comme une hystérique la porte d'entrée . La poignée reste dans mes mains, je la jette de toutes mes forces derrière moi au cas où je serais suivie. Et je cours sans m'arrêter .
Je n'ai pas le temps d'atteindre  le trottoir qu'une masse imposante me tombe dessus . Je m'écroule au sol. Ma tête heurte violemment les graviers et la terre s'infiltre dans ma bouche. Je sens ma pommette qui gonfle déjà .j'ai la tête qui tourne tant le choc fut brutal ma respiration est laborieuse. Le goût de sang me vient je pense que j'ai la lèvre éclatée.

On m'attrape sans ménagement, et on me traîne jusqu'à un gros 4x4 . Je suis projetée à l'intérieur.
Ma mère me suit de près. Elle tombe sur le siège à mes côtés . Une des armoires à glace l'y a jeté pour ensuite s'installer côté conducteur .le patron quant à lui s'installe côté passager . Il se retourne pour nous regarder . Un masque de dégoût se forme sur son visage en regardant ma mère puis il se tourne vers moi, après quelques minutes il ajoute « que vais-je faire de vous mes petits chatons »
et sur ces mots la voiture démarre en m'emmenant je ne sais où...
Je vois ma maison s'éloigner de plus en plus ... les rues défilent sous mes yeux et le silence reste pesant dans l'habitacle.

Je devrais dire quelque chose. Je devrais demander où nous allons.ce qu'ils comptent faire de nous je devrais me battre mais je suis là assise sur la banquette arrière, figée dans mon silence. La vérité c'est que je suis morte de peur . Personne ne viendra nous chercher . Ma mère est échouée, défoncée à côté de moi je ne sais même pas si elle a compris ce qu'il se passait ....

Au bout d'une heure et demie de route, des rues entourées d'arbres ,puis les forêts ont laissé place au bitume, à la grisailles, aux immeubles.
Les piétons sont partout accompagnés des cyclistes. Sur la route il y a une marée de taxis vite repérables à leur couleurs significatives.
Je n'en peux plus mon stress et l'angoisse sur mon devenir prennent le dessus.

- qu'allez vous faire de nous ?

- je vais vous déposer chez mon cousin qui a un business sympa je suis sure que vous allez vous y sentir comme chez vous.

Les deux hommes se mettent à rire. Mais tout cela me donne la nausée. Je ne pense pas au contraire que je vais aimer .

- pourquoi faites vous ça ? Si c'est juste pour un ou deux joins que ma mère vous doit je peux peut être vous rembourser ?

De nouveaux, ils s'esclaffent de rires .

- un ou deux joint ?!!! Ta salope de mère me doit des kilos de shit et de crack... il te faudrait plusieurs vies pour me les rembourser. J'ai autre chose à faire qu'attendre que tu me rembourses . Je ne fais pas dans la charité et je ne suis pas réputé pour être un homme patient. Mais ne t'inquiètes pas vous allez me rembourser d'une autre manière et ça ira bien plus vite ....

La voiture ralentit mais mon coeur quant à lui bas à un rythme infernal . Je suis à la limite du malaise. Nous sommes dans une rue très passante. Les néons des magasins illuminent de milles feux. De nombreux piétons se bousculent sur les trottoirs. Mais bien sur personne ne s'arrêtera pour nous aider. Les hommes qui nous retiennent sont plus qu'intimident . Personne ne souhaitent attirer leur attention.

Les hommes sortent de la voiture tout comme ceux de la deuxième voiture qui nous ont suivi tout au long de la route.

le patron ne se retourne pas et file dans une boîte de nuit.
Ses gorilles entourent la voiture et nous font sortir. Ma mère en profite pour se réveiller et leur crie de m'embarquer et de la laisser partir qu'elle ne dira rien à personne. Dans quelle galère elle nous a mise et comment peut-elle réagir comme ça je ne suis visiblement rien pour elle .