Le jour où la police créa son plus teigneux malfrat

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Hello!

Pour le nouveau défi du PINK LOCK, il fallait vous faire voyager...

Voici donc ma participation apprenti0auteur

Bonne lecture !

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LONDRES, 5 février 1870, 18H

Son manteau volait derrière elle, virevoltant au gré de ses pas. Sa marche était si rapide qu'elle semblait flotter, et elle n'entrevoyait même plus les bâtiments alentour. Pourtant, elle évoluait au milieu des omnibus hippomobiles, des trams tirés par des chevaux puants et des hommes en costume. La nuit tombait déjà et les falotiers allumaient les réverbères à gaz.

Mais ce spectacle habituel ne retenait pas son attention, car sa cadence n'était que la médiocre imitation du rythme effréné de ses pensées.

LeLouche et Coiny s'étaient occupé du bon acheminement des bateaux jusqu'au dock. Les frères Jack avaient déchargé les marchandises et Ssilly avait récupéré les colis à l'aide de deux marmots.

Tout s'était bien passé, en somme.
Jusqu'à ce que ce damné d'inspecteur Dawley foute tout en l'air.

Heureusement que Lizzie était pas loin et qu'elle l'avait prévenue. Ça allait se régler en street fight. Le problème étant le colis. Pas question de le laisser tomber aux mains de la police. Deux cents kilos d'opium. La plus grosse commande depuis six mois.

C'est alors qu'elle déboula sur les pavés discontinus de la place de la Tamise ou T'amuse comme ils la surnommaient, et manqua de percuter Coiny.

— Jo-Joey ! Chef ! Sept hommes à trois heures, l'inspecteur est à onze heures, nos gars en opération tortue sur eux mais, mais on n'est que trois, bafouilla précipitamment le voyou.

— Qu'est-ce que tu fous à courir dans l'autre sens alors ! Sale chien ! beugla Joey.

— J'vous cherchais, chef, on a b'soin d'vous...

Sans prendre la peine de répondre à une telle absurdité, Joey le prit par la manche et courut vers le centre de la place. Son cœur battait la chamade. Quelle ironie du sort... Il ne fallait pas que Dawley la voit... Il ne devait surtout pas comprendre son secret...

Prends ma gauche, prép' commando, attaque à quatre à effet explosif ! s'égosilla-t-elle en prenant soin de parer sa voix du ton le plus grave possible.

Son ordre fut suivi d'une exécution immédiate et les quatre voyons fondirent sur les bobbies londoniens. Ils tournoyaient autour d'eux et malgré leur insuffisance numérique, parvenaient à leur infliger des coups précis dans les articulations et surtout celles qui défendaient sans succès le colis. Ce n'était pas pour rien que le groupe était surnommé les Toupies Machiavéliques. Rien que ça.

Malgré tout, les policiers étaient bien entraînés et ne voulaient certainement pas laisser passer la nouvelle bande de contrebandiers qui sévissait dans l'East End. Il fallut une minute à Joey pour comprendre que le seul objectif de leurs opposants était de les contenir en attendant des renforts. Elle changea donc de stratégie :

— On récupère le matos et on s'casse ! ordonna-t-elle.

Les gars mirent quelques secondes avant de digérer l'information, car ils avaient pour habitude de ne pas laisser de témoins qui puissent fournir leurs apparences physiques aux forces de l'ordre. A fortiori s'il s'agissait des forces en question.

LeLouche tenta un coup de pied retourné dans la gueule de celui qui protégeait le plus le colis et Joey se précipita pour soutenir Coiny et Ssilly qui tentaient de soulever rapidement la cargaison.

RecueilOù les histoires vivent. Découvrez maintenant