Chapitre 6

681 71 57
                                    


Chapitre un ptit peu plus long

--

Arrivé devant l'appartement de Minho, celui-ci nous ouvre la porte et nous invite à rentrer. Ses yeux s'arrêtent immédiatement sur ma joue enflée et rougie par les gifles de l'homme rat. Papa poule va gueuler.

« Oh l'enfoiré il y est pas allé de main morte putain, il soulève mon menton pour mieux voir, j'vais aller lui tordre les couilles à celui-là ! »

Je souris et lui demande de se calmer. Si quelqu'un doit lui tordre les couilles c'est bien moi.

Je présente rapidement Minho à Thomas et nous rejoignons le salon ou se trouvent Alby et Sonya, deux amis de l'asiatique. Nous saluons tout le monde et le propriétaire des lieux me propose d'aller vite fait dans la salle de bain pour me soigner, Thomas m'y accompagne. Il me fait assoir sur le bord de la baignoire et me donne une poche de glace que j'appuie légèrement contre ma joue.

« Il a l'air très cool, souffle le brun en parlant de mon meilleur ami.
-Ouais, il l'est. Je le connais depuis quelques années et j'ai jamais rencontré quelqu'un comme lui.
-Il était aussi au foyer ?
-Oui, il y est resté deux ans. Paradoxalement ce fut la meilleure époque de ma vie mais aussi la pire.
-Comme ça ? il fronce les sourcils.
-J'étais avec Minho tous les jours, on était inséparable, je souris inconsciemment en y repensant, mais y'avait aussi Janson. Il nous faisait vivre un enfer, c'était violence sur violence chaque jour, on bronchait à peine.
-Et qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ? »

Je reste silencieux un instant et je vois que Thomas allait essayer de changer de sujet. Je le coupe rapidement avant qu'il ne le fasse.

« Il y a eu un incident un jour, j'ai été gravement blessé. Ca a été le point de non-retour pou Min' comme pour moi. On a décidé qu'il fallait agir, on a réussi à le faire renvoyer. Je me mords rapidement la lèvre et  reprends. Mais après ça Minho est parti, enfin il a pas eu le choix, d'ailleurs c'était mieux pour lui de quitter ce merdier.
-Tu es resté tout seul ? il me demande.
-J'étais pas tout seul, y'avait les autres.
-Tu peux être entouré de personnes et quand même te sentir seul Newt. »

J'ai presque envie de chialer. Je baisse les yeux et Thomas se pose à côté de moi pour me mettre de la crème sur la joue. Je frissonne et j'ai envie de croire que c'est parce que la crème est froide.

« Moi j'suis arrivé au foyer quand j'avais 12 ans, explique-t-il, les darons pas présents, le signalement au 119 enfin, tu connais le délire. »

J'hoche la tête pour l'encourager à continuer. Entre jeunes de foyer, c'est toujours délicat de raconter son parcours, souvent on décide de ne même pas vraiment le faire. On laisse l'autre comprendre la situation par assimilation des quelques bribes d'informations qu'on lâche sur le sujet. Alors ça me touche que Thomas me raconte son histoire.

« J'en ai voulu à la terre entière après ça, je tapais crise sur crise, j'étais un sale gosse hyper violent. J'me suis fait renvoyer de 3 foyers en même pas deux ans.
-Ah ouais, t'es pas un petit joueur.
-Non, j'étais un champion dans mon art si j'peux dire. Il rigole. Avant son décès, ma grand-mère à demander à me garder le week end, malgré tout. Elle disait que si j'étais aussi violent, c'est parce que j'avais besoin d'une vrai famille et qu'elle était prête à l'être pour moi.
-Ca devait être une femme bien.
-Oui, très, et elle avait raison d'ailleurs. Ca m'a apporté beaucoup de passer tous mes week end avec elle. Quand je revenais au foyer la semaine, j'étais beaucoup plus apaisé et ça se passait beaucoup mieux. J'ai fini par me stabiliser, je lui en suis très reconnaissant.
-Mais depuis que Janson a débarqué c'est redevenu compliqué non ? je lui demande timidement.
-Pas compliqué comme ça a pu l'être auparavant, mais oui, il a réveillé des trucs en moi que j'aurais préféré garder enfoui. Je déteste tout ce qu'il représente et inspire, sa violence, ses humiliations ... J'ai commencé à fuguer très souvent après son arrivée, pour l'éviter et quand je suis là en même temps que lui, ça se passe toujours mal.
-Comme aujourd'hui, je constate.
-Ouais, mais aujourd'hui c'était légitime, c'était pour te protéger. »

Foyer - Newtmas [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant