Chapitre 18

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JOYEUX NOËL !!

Bon désolé c'est un peu triste, ça colle pas à l'ambiance du jour mdrr

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Les jours suivant furent très compliqués pour moi. J'étais plongé dans une sorte de déprime sans fin qui refusait de me quitter. Les fêtes de fin d'année y étaient pour quelque chose, l'incident au bar également et enfin, Thomas. J'étais complétement perdu face à lui. J'étais partagée entre mon envie d'y croire, de l'attendre en espérant qu'il finisse par revenir définitivement, et ma peur de l'abandon qui me répétait sans cesse de fuir pour éviter d'être blessé. J'avais peur de me faire des films, de croire les mots de Thomas pour qu'ils ne se réalisent jamais. Je refusais d'être encore déçu par quelqu'un, et pour cela, j'avais pris l'habitude de ne rien attendre des autres.

Pour autant, c'est difficile pour moi de renoncer à Thomas. Je me suis fortement attaché à lui en quelques semaines, il me fait ressentir des choses nouvelles qui me plaisent énormément. J'aime l'attention qu'il m'accorde, la manière dont il me regarde et la façon dont il m'embrasse. J'aime la douceur et les précotions qu'il prend lorsqu'il me touche, comme si j'étais quelque chose de précieux. Personne n'a été aussi attentionné avec moi jusqu'à présent. J'ai l'impression d'être spécial quand je suis avec lui.

C'est la première fois que j'ai l'impression de mériter d'être aimé.

Mais son attitude ambivalente me fait aussi beaucoup souffrir. J'ai mal lorsque je l'imagine aux côtés de Teresa, en train de l'embrasser comme il le fait avec moi. Je ne peux pas croire qu'il agisse ainsi avec une autre personne, pourtant, j'en ai eu la preuve. Je m'imaginais leur relation comme vacillante et peu sincère, je pensais Thomas indifférent vis-à-vis de Teresa, mais j'avais tout faux. Il est certain que Thomas est très attaché à elle malgré tout, au point de venir au foyer juste pour engueuler Gally. Plus j'y pense et plus mon cœur se sert.

L'image de Thomas dans les bras d'une autre revient en boucle dans ma tête.

Je repense aussi à ce verre que j'ai bu et l'angoisse dans lequel il m'a plongé. Si ça n'était qu'un verre, il a été suffisant pour me traumatiser. J'étais si mal, sans savoir si c'était réellement la boisson qui faisait effet ou simplement des traumatismes qui remontaient. J'avais l'impression d'avoir trahis quelque chose depuis, de m'être sali. Je m'étais juré de ne jamais boire, de ne jamais faire les mêmes erreurs que mes parents. Pour autant j'avais l'impression d'accumuler les échecs.

La période est déjà assez difficile comme ça pour moi, chaque Noël est une épreuve. Je revois toujours la scène de cette nuit-là, le soir où j'ai été emmené par l'ASE.

C'était un 23 décembre, j'avais 4 ans. J'étais dans le salon avec mes parents qui étaient morts sur le canapé, ils avaient bu toute la soirée. L'appartement où nous vivions était miteux, sale, en bordel, je n'avais même pas de chambre. Je portais des vêtements trop grands qu'on avait récupéré je ne sais où, ils n'étaient pas adaptés au froid hivernal et nous n'avions pas de chauffage. Je me souviens que j'avais très faim et soif, mes parents ne pensaient pas vraiment à me donner à manger.

Et j'ai entendu des coups à la porte. Je me suis levé et je suis allé ouvrir, parce que mes parents étaient toujours étendus sur le canapé. C'était deux dames. Elles ont été surprises de voir un gamin leur ouvrir.

« Bonjour, avait dit l'une d'entre elles, ton papa ou ta maman sont là ? »

J'avais hoché la tête et j'avais désigné le salon du doigt, elles étaient entrés et avaient vu la scène avec horreur. Elles ont essayé de réveiller mes parents, mon père était ivre mort et s'était énervé. J'étais parti me cacher dans un placard parce que je savais qu'il finirait par me frapper. Les dames m'ont cherché pendant longtemps, je ne voulais pas sortir, j'avais peur de lui.

Foyer - Newtmas [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant