Little bear's cafe [NCT Mark, Donghyuck, Jisung]

4 - Jumperskirt

Profitez bien de ce chapitre, je sais pas quand j'aurai le temps d'écrire le prochain...

*

Dans la chambre de Mark, la scène est comme figée.

Jisung tient encore fermement la couverture entre ses doigts, et Mark semble pétrifié dans sa tentative d'arrêter son ami.
Seule la musique, qui joue toujours depuis l'arrivée de Jisung, témoigne de l'écoulement du temps. Le rythme calme et régulier de la chanson ne cesse de faire sentir à Mark qu'il devrait dire quelque chose. Il ne peut pas laisser son regard glisser indéfiniment entre Jisung et sa robe. Pourtant, ses lèvres sont comme scellées, et il ne parvient à exprimer aucun son.

« C'est à toi ? » Finit par demander Jisung, sans quitter des yeux les bijoux éparpillés sur le matelas.

Mark ne sait pas quoi répondre. Il est un peu tard pour nier l'évidence, mais il ne peut pas se résoudre à dire oui. La perspective de laisser voler en éclat son amitié le paralyse.

« Mark... murmure Jisung, si t'es pas prêt à m'en parler... »

Mark sent bien que son ami cherche à capter son regard, mais la honte et la culpabilité l'envahissent, et ses pieds sont bien plus rassurants que l'air inquisiteur qu'il pense trouver sur le visage de Jisung.

« Je comprends pas trop, poursuit Jisung. Je suis pas certain de pouvoir ignorer ça... mais si t'es pas prêt...

-S'il te plait, coupe Mark dans un chuchotement étouffé, dis rien aux autres... »

Il a enfin relevé les yeux vers Jisung, qui y remarque sans peine la détresse de son ami.

« Oh... ouais, bien sûr. Je dirai rien. » Le rassure-t-il.

Mark prononce un petit « merci » presque inaudible, et Jisung hoche la tête, hésitant à ajouter quelque chose. Il amorce un pas vers son ami, puis deux, et quand il comprend qu'il ne le repoussera pas, il l'attire vers lui dans une étreinte maladroite.

Le geste de Jisung est doux et précautionneux, et se veut le plus rassurant qu'il soit, pourtant, même dans ses bras, Mark ne se détend pas complètement. Il sent les larmes lui monter aux yeux.
Il enserre à son tour le corps de Jisung, s'agrippe fermement au tissu de son pull. La laine est douce entre ses mains, mais l'humidité causée par ses pleurs la rend rugueuse et irrite ses joues.

Jisung a toujours su que Mark était un garçon sensible. Il se vexe quand on oublie de lui dire bonjour en arrivant en classe, déteste qu'on ne l'attende pas pour aller à la cantine, il a même pleuré quand ils ont regardé La Reine des neiges avec la petite sœur de Donghyuck. Pourtant, jamais Jisung ne l'a vu dans un tel état. Habituellement, Mark prend à cœur des broutilles, puis oublie rapidement, il suffit de lui dire qu'on l'aime ou de le chatouiller un peu pour qu'il se remette de ses émotions. Aujourd'hui, Jisung sait que l'objet de la tristesse de Mark est plus sérieux que jamais.

Il repense à la photo qu'il a prise une semaine plus tôt, et à la réaction pas si naturelle de Mark, et relie progressivement les informations qu'il a en sa possession. Il ne peut pas s'empêcher de faire des hypothèses, il imagine le pire et le mieux, il sait qu'il serait préférable d'en discuter, mais les légers soubresauts de Mark contre son épaule le laissent supposer que ce n'est peut-être pas le moment idéal.

Mark reste dans les bras de Jisung si longtemps que l'album qu'il a lancé se termine, plongeant la pièce dans le silence. Dehors, le soleil est presque couché. Il n'y a que leurs deux corps enlacés, dans l'obscurité qui s'installe. Quand Mark rompt l'étreinte, il fait assez sombre pour camoufler ses yeux bouffis, ce qui, même si Jisung a l'épaule encore humide de ses larmes, est un peu rassurant.