Vampire Consultant 3

5 - For the Damaged

Coucou ! Comme je ne sais pas attendre avant de poster des chapitres que j'ai écrits, voici la suite ! (Oui, vérifiez que vous avez lu le chapitre 4 avant pour ceux qui le liront ASAP ;-) )

Merci !

Sea

*

Radu Draculea

Radu rouvrit les yeux. Il se trouvait toujours dans cette chambre sommaire, presque aseptisée. Les limbes. Mehmet était absent. Le père Masuma aussi. Et Traian... Les larmes montèrent aussitôt aux yeux du strigoï qui se sentait toujours extrêmement faible.

Un mouvement attira son regard sur sa droite : une créature dont il n'aurait su décider du sexe se tenait debout, dans une posture militaire. Radu se demanda un moment, dévisageant l'inconnu, s'il ne s'agissait pas là d'un Vane – il en avait vu si peu ! – mais restait incapable de décréter si son hôte était un mâle ou une femelle.

— Est-ce là vraiment tout ce qui te tourmente ? fit l'inconnu d'une voix ferme mais douce comme s'il avait lu les pensées du vampire. Oui, ajouta-t-il avec sérieux. Je connais toutes tes pensées.

— Je ne vous connais pas.

— Je te connaissais avant même que tu ne sois créé dans les entrailles de ta mère, rétorqua l'inconnu toujours aussi grave.

Radu sentit une envie de vomir le saisir, comme un profond dégoût et fit un effort pour se détourner de l'inconnu, basculant sur son côté gauche. En fermant les yeux, tentant d'ignorer la nausée qui le taraudait, il répéta, les dents serrées :

— Je ne vous connais pas.

Il crut que l'étranger était parti comme il était venu, car le silence s'établit durant plusieurs minutes, mais des pas feutrés retentirent dans son dos et l'inconnu se pencha sur lui :

— Tu me connais.

Draculea sursauta et voulut se replacer sur le dos, mais une grande faiblesse le saisit. La nausée augmenta et sa bouche se remplit de salive, précurseur d'un vomissement. Deux bras puissant le saisirent et lui permirent de se redresser et un spasme le traversa, lui tordant le ventre. L'inconnu, malgré ses vêtements d'un blanc immaculé, ne recula pas et passa son pouce droit sur le front de Radu, qui sentit aussitôt la nausée le quitter. Couvert de sueur, il s'abattit plus qu'il ne s'allongea sur l'oreiller, la main de l'étranger posée sur sa tête.

— Dites-moi votre nom, éructa-t-il à l'adresse de celui qui prenait la place d'un garde-malade.

Ce dernier secoua la tête, impassible :

— Mon nom n'a pas à t'être révélé. Tu me connais.

— Si vous étiez véritablement celui que je crois que vous êtes, articula le strigoï qui ne parvenait pas à garder le regard sur celui de l'inconnu sévère, vous auriez d'ores et déjà quitté mon chevet.

— C'est donc que tu me connais fort mal. Que l'on t'a fort mal renseigné à mon sujet.

Radu sentit des larmes chaudes couler sans cesse sur ses joues et il ne fit rien pour les arrêter. Le temps sembla s'étirer à l'infini sans qu'aucun d'eux ne prenne la parole. Une heure ? Deux ? Dix ? Radu ne le savait pas. Il revoyait des étapes de sa vie. Il repensait à des choses atroces qu'il avait commises. Qu'on lui avait fait commettre.

Ou qu'on avait commises sur lui.

— Si tout cela n'est pas un rêve... si vous existez vraiment et que vous êtes celui que vous prétendez être... finit par dire le strigoï d'un ton hésitant. Alors pourquoi ne pas m'avoir... Pourquoi m'avoir laissé...