Il y avait toujours ce garçon, mes yeux ne voulaient pas le quitter, ne serait-ce qu'une seconde. Je le croisais tous les matins et je le trouvais plus beau de jour en jour. Au début, je le trouvais banal, mais mon cerveau avait décidé de le mettre sans arrêt sur ma route et depuis, il ne se passait pas un seul jour sans que je ne pense à lui. Je savais que chaque matin, ce serait la même chose : je n'arriverai pas à ne serait-ce que lui adresser un mot, il m'intimidait.
Au fond de moi, je savais que cet amour serait à jamais à sens unique, je n'étais pas le genre de fille qu'on remarquait. Je rêvais du grand amour, celui qu'on ne vit qu'une fois, or, on était dans un monde où cet amour n'existait plus. Je ne connaissais même pas son prénom juste qu'on étudiait au même endroit. Il ne savait même pas que j'existais. Il apparaissait même dans mes rêves. Je rêvais qu'il m'attende devant l'université avec un bouquet de fleurs et qu'il me dise qu'il m'aimait et qu'il n'y avait que moi, qu'il n'y avait toujours eu que moi. Je rêvais de le prendre dans mes bras et de sentir son parfum.
Je rêvais que par un grand froid, il me prête sa veste, je lui aurai dit qu'il devait la garder sinon il tomberait malade et il m'aurait attiré à lui pour qu'on profite tous les deux de sa veste. Je savais que je devrais laisser tomber ce crush, car ça n'arriverait jamais. Il avait peut-être une copine ou n'avait peut-être même pas remarqué mon existence. On était déjà à la fin du trajet en bus, je devrai bientôt arrêter de rêver à un futur imaginaire, qui resterait imaginaire, mais qui était si beau, tellement plus beau que la vie réelle.
Ce monde qui me dégoûtait de plus en plus au fur et à mesure des jours, ce monde où quand on tombait amoureux on était sûr à cent pour cent de souffrir, et si je finis par craquer pour ce garçon je sais que je finirai brisé en mille morceaux car il ne ressentirait jamais rien pour moi ou alors il serait là seulement pour se foutre de moi, ou alors encore il finirait par m'abandonner comme tout le monde.
Le bus était arrivé à sa destination, je séchai rapidement les quelques larmes qui m'avaient échappé et je sortis, je lui décrochai un dernier coup d'œil comme si ça allait être la dernière fois que je le voyais, ça sera peut-être le cas. Au moins, ma dernière vision de lui aura été son sourire, ce sourire qui me fait totalement craquer. Son sourire était contagieux, un sourire commença à grimper sur mes lèvres, ma petite bulle descendit quand je vis ma meilleure amie arriver et derrière elle une fille courut et se précipita dans les bras de mon bel inconnu.