III- Les faiblesses

4 1 0
                                    

Les Moretti prennent chacun le bras d'une de nous en arrivant au restaurant de l'hôtel. Leandro celui de ma mère, Lorenzo celui d'Agathe. Je ne comprend pas pourquoi tant de chichis alors je me dirige confuse vers la table avant que Ruben me coupe le chemin en me tendant son bras. Je le regarde d'un air méprisant et vais m'asseoir mais Ruben saute sur ma chaise pour la tirer à ma place.

- A quoi tu joue sérieux, je sais tirer ma chaise toute seule.

- Ce sont les codes Rose, j'ai été éduqué avec de bonnes manières à suivre en société moi.
Me dit il en me lançant une pique.

- Eh bien comme tu le vois je suis une fausse riche, en plus je porte de la marque tu as vu ? Lui montrant mon sac channel
Il n'y a bien que les faux riches pour faire ça, montrer leur fortune à tout le monde.
Il part s'assoir et je ne peut qu'entendre ma mère lécher les bottes de Mr.Moretti

- Vous êtes charmant ce soir Leandro le costume vous va si bien.

- C'est bon maman cesse d'en faire trop et laissons Mr.Moretti s'assoir à table, je pense que sa femme se charge déjà de le complimenter sur ses tenues tu ne crois pas ?
Elle me lance un regard noir, je ne comprend pas. Mr.Moretti se racle la gorge

- En fait ma femme nous a quitté il y a 2 ans maintenant, voilà.

Oh merde...qu'est-ce que je vient de faire, j'aimerais vraiment pouvoir disparaître maintenant et ne jamais revenir.

- Oh...je...je suis sincèrement désolé je..je n'avais pas imaginé cela, excusez moi.
Je me lève de la table gêné.

- Où va tu Rose ? Demande ma mère

- Je vais prendre l'air une minute si vous voulez bien m'excuser

Je m'en vais rabaissant cette robe courte que ma mère tenait tant que je porte qui ne faisait que remonter, j'ai toujours détester les robes courtes. Tout ce petit monde m'agace, ma mère essayant de se créer une réputation irréprochable nous obligeant à la suivre dans cet engrenage, m'agace. Les marques de luxes m'agacent j'ai l'impression d'être un mannequin de boutique de luxes déambulant. J'aime les choses classiques et simple je n'aime pas attirer l'attention.

Je me pose sur une terrasse accompagnée de la musique de fond du restaurant, au moins la musique est bonne.
J'admire la vue de nuit qu'offrait cette magnifique ville, malgré tout Monaco j'en rêvais même la nuit. Maintenant au moins je sais ce qui cloche chez Ruben, il n'a plus de mère et son comportement est typique d'un gars qui se sent seul, triste et qui a tout perdu. Il essai de paraître puissant et est égocentrique pour dissimuler ses faiblesses et sa souffrance. Mais ça ne fonctionne pas avec moi, avec le temps j'ai appris à voir les faiblesses des gens et à les utiliser contre eux quand ils se frottaient un peu trop à moi. J'en ai moi aussi comme tout le monde mais je ne les cache plus à la place je renforce mon mental, ainsi personne ne peut les utiliser contre moi.
Sa voix me coupe dans ma psychanalyse.

- Tu va bien ?

- Sérieusement je vient de faire la plus grosse gaffe à table et tu me demande si je vais bien ? Je devrais plutôt te retourner la question.

- C'est le problème quand on a une grande bouche.
Je le massacre du regard

- Tu a de la chance que j'ai de l'empathie pour toi parce que je t'en aurai mis une autrement.

- C'est pas grave vraiment, tu es juste un peu maladroite ça te va bien.
Je souris gêné

- Et pour tout te dire, non je ne vais pas bien depuis son départ alors j'essaie de ne pas montrer ce que je ressens. Personne ne se servira de cette faiblesse, pas comme ça.

- Tu es dans le contrôle de tes émotions comment veut tu faire ton deuil si tu ne laisse pas ces sentiments vivre avec toi ?

- Parce que je veut pas vivre avec la mort de ma mère dans mon esprit.

- Mais tu n'es pas coupable de sa disparition, ce n'est pas à toi de souffrir en silence et en refoulant tes émotions. Tu dois les laisser sortir pour t'en sortir toi aussi. Tu sais, si avoir des sentiments était une faiblesse l'humanité n'existerai pas.

- Tu as déjà connu un deuil toi ?
Je baisse la tête, je ne voulait pas me rappeller de cette période mais j'ai envie de l'aider à éviter ça.

- Oui...mais j'ai longtemps refuser d'accepter qu'elle puisse s'en aller alors j'ai finis par sombrer. Je me suis noyé parce que je n'allais pas bien mais je veut t'aider, parce que personne ne m'a aidé moi.

- Je suis désolé...

- Je ne veut pas que tu fasse comme moi, je ne veut pas te voir souhaiter tout arrêter pour la rejoindre, ils ne nous quittent jamais complètement je te le promet.

- T'es plutôt sympa finalement, me dit il.

- Tu m'as prise pas les sentiments, mais sérieusement ne fait pas de conneries s'il te plaît je sais que 2 ans c'est encore plutôt frais.

- Je te le promets.

Nous retournons nous asseoir, je le laisse tirer ma chaise et lui chuchote un "merci" pour une fois. Du Champagne venait d'être servie.

- Hum Leandro je voulais m'excuser pour tout à l'heure je suis parfois très maladroite.

-Ne t'en fait pas pour ça ma puce, ça arrive et ce n'est pas tabou tu peut en parler.

- J'éviterai à sa place, lance ma mère.

- Je n'ai aucun intérêt à en parler si ce n'est remuer le couteau dans la plaie, ça ne sert à rien d'en parler je sais à quel point ça fait mal.

- Je veut continuer de la faire exister, lance t-il

Trial PeriodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant