Le lendemain marquait le début d'une vie assez étrange, sous le signe de l'intéressement et du mystère.
Dès l'aube, Prem fut réveillé par des bruits étranges. Comme si des cambrioleurs se trouvaient dans la maison du vampire et qu'ils essayaient de paraître discret tout en faisant un boucan pas possible. Des murmures retentirent de partout. Le pauvre garçon avait une migraine affreuse. Était-ce là les effets de ses nouveaux dons ? Il aurait préféré autre chose pour éviter d'avoir un mal de crâne aussi féroce.
Quand un objet assez lourd tomba sur le sol, produisant un bruit sourd, Prem se leva d'un bond et sortit de la chambre pour aller voir ce qu'il ce passait.
Il n'avait pas tort en disant que des cambrioleurs étaient dans la maison. Des personnes cagoulées s'étaient infiltrées dans le domaine du vampire et l'avaient réveillé.- Je peux savoir ce qu'il se passe ici ? gronda-t-il, torse nue, en pantalon de lin sombre, baillant tellement il était épuisé.
- He ! Y avait quelqu'un ! s'exclama un des hommes. Donne nous tous ce que t'as de précieux.Le regard de Prem s'alluma d'une lumière violente.
- De pauvres mortels en perdition, entendirent-ils juste derrière Prem.
- Maître ? Vous devriez remonter, lui dit Prem.Bien qu'il savait que Boun était un vampire surpuissant, il ne voulait pas sentir encore cette odeur de sang autour de lui.
- Je m'en occupe, lui promis le loup, inclinant légèrement la tête.
Boun recula d'un pas, s'appuyant contre l'encadrement d'une porte, bras croisés sur sa poitrine et le regarda faire. Prem souffla, à demi rassuré d'esquiver un nouveau bain de sang. Il se tourna de nouveau vers le groupe avant de détecter une certaine odeur.
Des adolescents !
- Non mais sérieux... soupira le loup désabusé. Vous avez que ça à faire de vos journées ?
- Hein ?
- Qu'est-ce qu'il nous veut lui ?
- Donne nous les objets de valeurs ! Allez, grouille toi !
- Ouais ou on s'en prend à l'autre !Boun pouffa, Prem poussa un long soupir. Il s'approcha du premier qu'il assomma d'un coup sur la nuque, le deuxième reçu un coup de poing dans l'estomac, le faisant tomber à terre, lui coupant la respiration. Les deux autres tentèrent de se défendre, mais le loup était trop rapide et trop fort pour eux.
- Ce sont des adolescents, expliqua Prem à Boun qui l'avait regardé faire, impressionné par la rapidité et la minutie avec laquelle il avait réalisé son action.
- Que font des adolescents humains ici ? gronda le vampire peu heureux d'avoir eut sa maison envahis par une odeur qui lui piquait le nez.Prem s'accroupi près des quatre garçons au sol et en prit un pour le secouer légèrement afin de le réveiller.
- Pourquoi vous êtes venus ici ? Vous ne saviez pas que vous alliez tomber avec ses habitants ?
- Cette maison est luxueuse ! gémit celui qu'il tenait par le col.
- Et ? Parce que ça brille vous imitez les pies ? demanda Prem effaré par cette logique bancale.
- Occupe toi d'eux, ordonna soudainement Boun très lasse. Je retourne me coucher.
- Pas de soucis.Même s'il ne comprenait pas trop ce que voulait dire Boun par "occupe toi d'eux", il attrapa les quatre ado par le col et les tira derrière lui jusqu'à l'extérieur du domaine. Il les traina jusqu'à un arrêt de bus assez bien éclairé et leur dit :
- je vais être sympas je vous laisse ici. Ne vous avisez pas de revenir sur ce terrain, vous risqueriez bien pire. Mon employeur est une personne généreuse mais il n'est pas connu pour ça. Si vous avez à ce point envie de mourir, je vous conseil de revoir vos plans.
- Qu'est-ce que ça peut te foutre ? gronda un des quatre, toussant.
- Je te sauve la vie crétin, gronda Prem excédé. Mais si je vous revois ici, j'agirai différemment.Il les laissa là, complètement sonné avant de repartir vers la grande grille du domaine, mais l'un d'eux se leva pour tenter de courir vers Prem et s'en prendre à lui, mais le loup lui colla un nouveau coup dans l'estomac, par simple réflexe d'auto-défense.
- J'avais prévenu, souffla le loup.
Mais avant que quoi que ce soit ne soit fait, Prem sentit son cœur se serrer. Son maître appelait et il devait obéir. le loup balança le gosse contre l'arrêt de bus, percutant ses amis avant de disparaître derrière la grille et de ne plus laisser aucune trace dans l'esprit des adolescents qui s'évanouirent l'instant suivant.
De retour dans la grande maison, Boun l'attendait.
- C'est fait, déclara simplement Prem.
- Va te laver, tu pues l'enfant.Prem d'abord surpris, éclata de rire.
- Qu'est-ce qui t'amuses ?
- Rien, rien. J'y vais.Le loup monta à l'étage où se trouvait sa nouvelle chambre, pour pénétrer dans une cabine de douche assez moderne et y passer un moment agréable avant de retrouver Boun dans la grande salle à manger où l'on servait déjà le petit déjeuner.
Pourtant, il était encore trop tôt, mais sans doute les vampires avaient-ils besoin de s'alimenter à des heures totalement différentes des humains ou de ce que l'on pouvait lire dans les légendes. Prem étudia l'homme avec attention, le voyant boire un verre de ce liquide qui lui courrait dans les veines, pour l'ingurgité comme si c'était un bon vin fruité. Mais le visage dégouté qu'il afficha ensuite étonné Prem.- Quelque chose ne va pas ? demanda Karsiel, inquiet.
Oh ! Prem se souvenait d'avoir lu quelque chose sur les pactes des hybrides quelque part. Qu'est-ce que ça disait déjà ?
Le loup se figea. Allait-il réellement le faire ? Mais il ne pouvait pas faire ça tout le temps... si ?
Ce pacte allait le tuer à coup sûr... Pourtant, résolu à rendre la pareille à ce vampire qui avait sacrifié sa tranquillité pour sauver un pauvre fils de chasseur transformé en loup, Prem se attrapa son couteau et se trancha le poignet, pris le verre du vampire et y laissa couler son sang, pressant sa peau pour aider le sang à remplir le verre puis le rendit à son nouveau maître.Il se lécha la plaie pour aider à sa cicatrisation qui fut relativement rapide. Un des effets de la transformation en un être surnaturel comme les loups. Karsiel adressa au garçon un regard suspicieux, mais Boun ne sembla pas s'en soucier, ce qui l'inquiétait le plus était de devenir dépendant de ce goût masculin et fort qui lui donnait une puissance infinie.
- Tu es sûr de toi ?
- Je ne ferai pas ça tout le temps, le prévint simplement Prem. Ou alors il me faudra beaucoup de viande rouge...Boun pouffa.
- Avoir un loup c'est déjà suffisant, grommela Karsiel.
- Suffit, soupira le vampire. Merci Prem.Ils le regardèrent déguster avec délice ce nectar d'hémoglobines qui le firent gronder d'appréciation. Mélangé à celui qui se trouvait déjà dans son verre, Boun pouvait aisément faire la différence entre les deux et ainsi noter celui qu'il préférait. Le majordome n'en revenait pas, et voulait tuer ce loup pour pouvoir revoir cette expression de plaisir intense sur le visage de son maître, mais une réflexion en amenant une autre : s'il tuait la source, alors il ne pourrait plus voir cette expression... Tout compte fait il ne le tuerait pas, du moins... pas dans l'immédiat.
- Retrouve moi dans trois heures dans mon bureau, annonça Boun au loup qui le regardait avec fascination, déguster son sang.
- Pour quoi faire ?
- Nous parlerons de ce qui t'attends à partir de maintenant.
- Hmm... d'accord. Je peux remonter me coucher ?
- Oui. J'enverrai quelqu'un te réveiller. annonça Boun en faisant un signe de la main pour lui signifier qu'il pouvait partir.Prem salua son employeur comme il était de coutume en Thaïlande de faire, puis remonta à l'étage pour se remettre au lit et s'endormir comme une souche.
- Maître...
- Ce loup est le fils du clan qui vit en bordure.
- C'est un ennemi ?!
- Non. Sa famille oui.Boun se leva, si pour lui aussi Prem était une énigme, il ressentait l'envie d'en savoir plus sur lui et de pouvoir le voir évoluer. Goûter son sang avec un prix et l'éternité était aussi courte que la vie d'un insecte si on se privait de sang, aussi devait-il faire très attention. Mais quelque chose changeait déjà en lui depuis ce pacte : son cœur se serrait.
***
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La Morsure d'Argent [TERMINÉ]
Fiksi Penggemar- Trouvez le ! Il ne doit pas être très loin ! Dans une nuit ou la lune était haute dans le ciel, éclairant une clairière dégagée, un garçon était pris en chasse par les siens. - As-tu envie d'être mon familier ? Lui demanda une voix suave et calm...