Chapitre 9

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C'est Jonas qui intervient le premier :

- Greg ! Calme-toi. Je vais t'expliquer.

- Mais tu n'as rien à m'expliquer, c'est clair comme de l'eau de roche. Le gars qui est venu l'autre jour, c'est pas toi qu'il cherchait, c'est lui. Et vu la ressemblance, c'était son père j'imagine et je suppose que ton minet n'est pas majeur. C'est pour ça qu'il venait le chercher. Tu n'as pas arrêté de me prendre pour un con mais je comprends tout Jonas.

- Oh non, tu ne comprends rien du tout et, pour être honnête, moi non plus, je ne comprends pas tout. Mais ce que je sais, c'est que je ne t'ai jamais trompé.

- Mais arrête de mentir, ça sert à quoi ? Que tu mentais quand on était ensemble, je peux comprendre mais maintenant que tu m'as viré...

- Mais je ne mens pas bordel ! Tu vas finir par m'écouter ?

C'est le moment que Jeffrey choisit pour prendre le bras de Greg. Un geste sans doute destiné à bien faire comprendre qu'il faut l'écouter mais Greg n'est pas du même avis. Il se détache en un instant de la faible étreinte et assène un coup de poing qui retombe sur le coin du nez de son opposant. Jeffrey fait deux pas en arrière et s'étale sur le dos. Jonas se précipite pour lui venir en aide.

Greg reste figé, le poing levé, prêt à recommencer sur le premier qui se présenterait à lui.

- Mais tu es complètement fou! Jeffrey ne t'a rien fait. Ca va Jef ? Montre-moi ton nez...

Alors que Jonas relève son ami, Greg continue ses invectives mais Jonas n'écoute pas, seul compte pour lui ce nez qui commence à gonfler mais qui, heureusement, ne saigne pas.

- Laisse-moi voir s'il est cassé.

- Je pense que non, il a frappé sur le coté mais c'est surtout ma joue qui a pris.

Celle-ci commence, en effet, à s'empourprer. Elle est traversée par une larme que Jeffrey ne sent même pas couler sur la peau gonflée.

- Bon, désolé mec... J'ai pas senti ma force. Mais, quelle idée de me prendre le bras. 

Puis, se tournant vers Jonas :

- Maintenant qu'on est plus ensembles, pourquoi tu continues à me mentir. Ce type était ton amant, j'étais en droit de me sentir trompé non ? Je t'aimais Jo ! Je t'aime encore. J'ai toujours été réglo moi, pourquoi tu m'as trahis comme ça ? Si tu ne m'aimais plus, pourquoi tu faisais semblant et tu me faisais cocu ? On aurait pu en parler.

- Te parler ? Non mais tu t'entends ? Pour ça, il faudrait que tu écoutes. C'est impossible de te parler. Tu es toujours plus que certain de tout savoir. Le doute, c'est un concept dont tu ne comprends rien. Te demander si ce que tu penses est à la réalité ou le fruit de ta paranoïa, ça t'est impossible. Non, monsieur est toujours plein de certitudes. Comme toutes tes théories du complot à la con que tu cultives encore plus depuis le Covid. J'ai essayé de t'expliquer mais tu n'écoutes rien. Jeffrey n'a pas été mon amant, je l'ai rencontré pour la première fois il y a deux jours et oui, on couche ensemble. Mais que depuis deux jours.

- Alors pourquoi son père était ici à le chercher alors ?

C'est Jeffrey qui répond :

- On ne le sait pas. On s'en est rendu compte hier soir seulement. On a trouvé une photo dans le grenier, sans doute tirée ce jour-là. On peut vous la montrer. Il se tenait sur le perron et souriait au photographe.

- Quel photographe, le mec était seul.

- Pourtant quelqu'un a bien tiré cette photo.

Jonas ne peut s'empêcher :

A temps pour NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant