Quand j'étais petite, pour mon anniversaire, j'avais souvent des chèques. Chaque fois qu'un membre de ma famille ne savait pas quoi m'offrir, j'avais un petit bout de papier signé à mon nom, avec une petite somme, entre vingt et cinquante euros, bien assez pour me faire plaisir, à cet âge-là, puisque je n'avais aucune notion de l'argent.
On me disais que j'aurai l'argent quand je serai plus grande, quand j'aurai dix-huit ans, que je pourrais m'acheter ce que je veux avec. Et j'y croyais, je m'imaginais, adulte, m'acheter des limousines avec mes pauvres dizaines d'euros, je ne connaissait pas leur valeur.
J'aurai pu les déchirer, j'aurai pu les jeter au feu ou à la poubelle, j'aurai pu les détruire à chaque instant. Bien évidemment, je ne l'ai pas fait, je n'étais pas idiote. Mais j'aurai pu, et cette idée me hante en permanence.
Je pourrais te bloquer. Je pourrais jeter mon téléphone dans un fleuve et ne plus jamais le retrouver, je pourrais arrêter de répondre à tes messages, pour toujours si je le voulais. Je pourrais te détruire, comme de l'argent, je pourrais mettre fin à ton existence dans mon monde et tu continuerais la tienne, nous n'avons aucune importance l'une pour l'autre, nous n'existons pas, nous sommes étrangères.
Tu n'es qu'une étrangère, une étrangère à qui je pense toute la journée, seulement pour rêver d'elle à la nuit tombée, une étrangère que je connais mieux que ses parents eux-même mais avec qui je n'ai jamais rien vécu, une étrangère à qui je me demande si je plairai lorsque je regarde dans le mirroir, une étrangère à qui je pense lorsque je lis un poème, et à qui j'en écrit même parfois, sommes-nous vraiment étrangères si je ne rêve que de tes bras ?
Un écran ou un océan, j'imagine tes bras au milieu de mes coussins pour mieux m'endormir, mes amis ont tous entendu parler de toi, et quand je souris à mon téléphone ma mère me demande si c'est à toi que je parles.
Tu m'es promise, je sais que tu m'aimes, mais comment puis-je savoir si tu seras un jour mienne ?
La patience est sans doute la clef, mais je ne l'ai que pas assez. Je suis jeune, je devrais profiter, aller à la patinoire, à l'arcade ou au karaoké, mais à quoi bon si ce n'est pas pour te tenir la main ?
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Jellyfish ~ Prose ☆
PoetryCeci est un receuil de prose que j'écris. Je suis débutante à la poésie, mais j'espère que ce sera quand même intéressant. Si jamais je fais des fautes il ne faut pas hésiter à le dire en commentaire. Disclaimer : je parle de sujets lourds donc si...