Hiareth

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Quand j'étais petite, je déménageais beacoup. Je ne restais jamais longtemps dans la même maison. C'était toujours le même scénario.

On visitait des appartements, une maison serait trop chère. C'était facile de choisir, ils avaient tous l'air si beaux. On se partageait ensuite les chambres. Ma mère prenait la plus grande, ma sœur prenait la plus belle, j'avais celle qui restait.

J'avais ensuite mes premiers jours à l'école. Quand j'étais petite, c'était facile, j'allais vers la première fille que je voyais et lui demandait d'être mon amie. Et quand mon amie proclamée commençait à me trouver bizarre, ça s'arrêtait. Elle trouvait mieux que moi, je trouvais mieux qu'elle. Il se passait toujours de même, mais ce n'était pas dérangeant. J'avais l'habitude. 

On ne restait pas plus de trois ans, on s'habituait à peine aux lieux. Quand j'artivais, je faisais toujours un plan, pour me souvenir de la maison avant que l'on doive déménager encore. Je le perdais ensuite, et puis un jour, je ne me souvenais plus que de quelques détails inutils.

La dernière fois que j'ai déménagé, c'était juste avant ma rentrée en cinquième. Ma mère venait de se trouver un nouvel amant. Il avait des problèmes de colère, il faisait une dépréssion, il jouait de la guitare. Comme les autres avant lui. Il voulait une maison dans la campagne. On a pu la payer, puisqu'il était là.

Je n'avais plus envie d'essayer de me faire des amis, je m'étais lassée. Et je restais dans un coin de la cour, et je suivais les autres, et je faisais des tours, et je restais dans les toilettes. Parfois, des enfants de mon âge venaient me voir. Je leur parlais, mais je repartais vite dans mon coin.

Environ au milieu de l'année, ma mère m'a dit qu'on allait rester ici. Je ne l'ai pas crue, au début. Puis, j'ai décidé de réessayer. D'aller voir des gens. De me faire des amis.

J'ai trouvé un groupe d'amis. Ils étaient gentils. Ils m'ont faire rire à en pleurer, sur les tables à la cantine, j'en oubliais le bruit envahissant autour de moi. Ils m'ont fait des câlins, m'on réconfortée, ils m'ont écouté parler, ils m'ont fait les aimer.

Ils étaient assez. Ils étaient assez pour me faire rire, assez pour me faire me sentir aimée, assez pour me faire oublier mes problèmes. Ils étaient assez pour me faire oublier que je devais leur dire au revoir encore.

Jellyfish ~ Prose ☆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant