Je marche sur un chemin de gravillons, un sac au dos, la verdure régnant autour de moi. A chaque pas que je fais, je soulève un nuage de poussière qui vient s'accrocher à mes vêtements. Je suis essoufflée et cette chaleur torride n'arrange en rien mon état. Je suis épuisée. Je décide de bifurquer vers un mur de briques rouges contre lequel je prends appui pour m'asseoir. Je ferme les yeux un instant, et une nuée de bruits assaille mes oreilles : ma respiration hachée et laborieuse, les battements de mon cœur, rapides, puissants, les oiseaux qui s'égosillent dans les rares arbres qui parsèment le paysage, et le bruit reposant d'une cascade, l'eau se jetant sur des rochers en contrebas. Je laisse ces bruits m'envahir un instant, je me sens bien. Je rouvre les yeux et soudain, un homme d'une trentaine d'années est debout à côté de moi. Il me sourit et me dit qu'on est arrivé. "Arrivé ? Mais où ça ?" En me levant, j'aperçois un enfant dans ses bras. Nous nous regardons dans les yeux, fixement puis il s'approche lentement vers moi. Seulement quelques centimètres nous séparent quand l'enfant se met à pleurer.
Je me réveillai en sursaut, essoufflée, mon cœur battant la chamade et mes habits trempés de sueur. Désorientée par ce rêve, je m'assis précipitamment dans mon lit, avant de me rendre compte que Celio mon petit frère pleurait dans la chambre au fond du couloir. Je traversais la maison endormie pour aller le rejoindre. Après quelques paroles rassurantes, mon frère replongea dans le sommeil. Je restai un moment à le regarder dormir : il était si mignon avec ses cheveux bruns en bataille et ses grands yeux verts, comme les miens, que nous tenions tous les deux de notre mère. Il ressemblait tellement à sa sœur jumelle, Chiara, qui elle, possédait les mêmes yeux que mon père, marrons comme le chocolat.
Je me sentais toujours perturbée par mon rêve, il m'avait paru si réel ! Et surtout, détail encore plus troublant, j'avais l'impression de connaître les personnes qui en faisaient partie.
Je consultai l'heure et je décidai d'aller prendre mon petit déjeuner.
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Comme tous les samedis matin, lors de la période de Pause, je rejoignis mes amis Abby, Matthew, Dayan et Aaron au parc de l'Amérique. Je les vis assis dans l'herbe, à l'ombre des arbres, car malgré l'heure matinale il faisait une chaleur écrasante. Je m'approchai et les saluai. Nous commençâmes à discuter des vacances prochaines. Nous prévoyions d'aller dans le quartier de l'Amérique chez Abby pour se détendre après une période intense d'examens. Abby mit de la musique sur sa montre holographique. Je sentais les rayons du soleil sur mon visage, les brins d'herbe me chatouiller les jambes et le vent faisait voler doucement quelques mèches échappées de mon chignon. J'écoutais distraitement la discussion entre mes amis, plus intéressée par la coccinelle qui grimpait sur mon bras.
Je commençais à somnoler tandis que mes amis se taisaient progressivement, eux aussi plongeant dans cette douce paresse qui accompagnait généralement la chaleur du soleil.
ZAP !
"C'était quoi ce bruit ?" me demandai-je, réveillée en sursaut. "J'ai peut-être rêvé". Les cris et les éclats de voix qui me parvinrent me convainquirent rapidement du contraire.
- Hé ! le Magnetic s'est arrêté, s'exclama Mathew
- Ma montre aussi ! pesta Abby
Je promenai mon regard autour de moi et j'avais l'impression d'être témoin d'une sorte de scène apocalyptique : partout, les gens couraient, se bousculaient, râlaient... Je ne comprenais pas trop ce qui se passait mais il me semblait néanmoins que tout ce qui fonctionnait avec de l'électricité s'était arrêté. Autant dire que c'était toute La Ville !
- Je crois qu'il y a une panne d'électricité, annonça Aaron qui était visiblement arrivé aux mêmes conclusions que moi. Je n'ai jamais vu ça !
- Je croyais que la ville avait plusieurs systèmes de secours ! ajoutai-je, étonnée.
- Moi aussi... C'est vraiment fascinant ! me répondit-il.
Aaron était l'intello du groupe, alors je n'étais pas étonnée de sa réaction, tout comme celle d'Abby qui râlait toujours. Elle était assez... caractérielle !
Je me levai, curieuse, et commençai à marcher dans le parc. Une atmosphère étrange flottait dans l'air. Je suivais un sentier bordé de galets quand soudain quelque chose entra dans mon champ de vision. Un arbre. Il était magnifique avec ces couleurs marron et vert, constitué d'un matériau que je ne reconnaissais pas : ce n'était ni du métal ni du ni plastique... c'était une matière inconnue. Et le plus troublant était que j'avais déjà vu des arbres comme celui-ci dans le rêve que j'avais fait cette nuit. J'étais fascinée. Je m'approchai pour aller le toucher et l'admirer de plus près, mais d'un coup il disparut. Cela me sortit de ma torpeur et je courus rejoindre mes amis. Aaron comme toujours agaçait Abby en lui faisant la leçon. Il lui disait qu'elle ne devait pas s'énerver, que la panne de courant les stressait tout autant qu'elle... je n'écoutai pas la suite : je savais que cette discussion allait finir en querelle. Alors je leur coupait la parole :
-Vous avez vu ?
- De quoi tu parles ? De la coupure de courant ? répondit Abby. C'est vrai que c'est étrange...
- Ouais... confirma Dayan en levant les yeux de son livre.
Ils avaient un air un peu inquiet.
- Non ! je ne parle pas de ça. Je parle de l'arbre qui est apparu là-bas, dis-je en pointant du doigt l'endroit où je l'avais vu.
- Tu sais qu'on est dans un parc, donc c'est normal ! me taquina Aaron.
- Je sais qu'on est dans un parc, mais je parle de l'arbre avec un tronc marron recouvert d'un feuillage vert...
- Oh là là, tu nous invente quoi encore, me coupa Aaron. On a plus dix ans !
- Arrête Aaron. Je sais ce que j'ai vu, dis-je exaspérée par sa réaction. Enfin je crois ?
Mais plus je m'enfonçais dans mes explications, plus j'avais l'impression d'avoir rêvé.
Ils riaient tous de moi. De ce que j'avais vu. De ce que j'avais cru voir. Quand Aden laissa la petite fille qu'il était en train de rassurer pour nous rejoindre, il ne comprenait pas pourquoi tout le monde riait. Matthew lança que je devenais folle en voyant des arbres magiques apparaître partout autour de moi.
J'avais tellement honte que je cachais mon visage dans mes mains pour éviter les regards et un regard en particulier. Abby mit une petite tape sur l'épaule de Dayan et ils s'esclaffèrent en me regardant. Aden me regardait, lui aussi en souriant, mais amicalement. En fait, il avait l'air un peu soulagé. De quoi ? Je ne le savais pas. J'avais toujours trouvé qu'Aden était le plus gentil des quatre garçons : il avait toujours été compréhensif et à l'écoute des autres. J'avais toujours aimé regarder ses yeux bleu azur, ses cheveux dorés un peu trop longs qui lui donnaient un air rebelle.
Il se rendit compte que je l'observais et il me fit un sourire si craquant que je dû détourner la tête pour ne pas être rouge comme une tomate. Même si mes amis étaient moqueurs et qu'ils adoraient me taquiner, je les aimais car c'étaient mes amis d'enfance et c'étaient aussi mes cinq meilleurs amis. Alors je me mis à rire aussi.
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Le soir dans mon lit, je pensais toujours à cet arbre étrange que j'avais vu. Il n'était pas comme les arbres que je connaissais. Dans la Ville les arbres sont en fer, donc tous sont gris et pas aussi grands que celui que j'avais vu aujourd'hui. Plus j'y pensais, plus ça me rendait dingue. Je passai toute la nuit à me poser des questions :
"D'où venait cet arbre ?" et "Pourquoi avait-il disparu d'un coup ?" Quand le matin arriva je n'avais pas fermé l'œil de la nuit. J'avais besoin de réponses et j'étais déterminée à les trouver
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Languor
Science FictionDans un monde divisé en Quartiers, où la population est soumise à des règles strictes et où la liberté n'existe plus, un dirigeant tyrannique protège de lourds secrets.