Chapitre 4

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Je cherchais Abby du regard et l'aperçus à quelques pas, tenant la main de Matthew. Malgré le bonheur que j'éprouvais pour eux, je ne pus empêcher une vague de jalousie de me submerger un court instant. Pourquoi elle avait quelqu'un et pas moi ? Mais quand je vis leurs sourires, je me sermonnais intérieurement. Abby se tourna vers moi et me fit de grands gestes. Je m'approchais d'eux.

- Coucou Ivy ! tu vas bien ? me demanda-t-elle.

- Ça va et vous ?

- Ca ne pourrait pas aller mieux, me répondit Matthew.

Ils échangèrent un regard complice.

- Salut les amoureux ! Salut Raven ! fit une voix derrière nous.

Raven -qui signifie corbeau en anglais- était mon surnom. J'avais les cheveux noir, je m'habillait en noir et comme le corbeau j'étais plutôt intelligente. On pouvait presque dire que c'était mon deuxième prénom !

- Bonjour Dayan... dis-je en baillant.

Il me regarda, l'air amusé.

- Tu as l'air en forme, ça fait plaisir !

Je ne répondis pas car j'avais l'habitude de ses remarques sarcastiques.

Aaron ne tarda pas à arriver, un livre numérique à la main comme à son habitude, suivi de près par Aden. A sa vue, mon cœur se mit à tambouriner furieusement dans ma poitrine, et j'avais l'impression d'avoir oublié comment respirer. Je ne comprenais pas pourquoi je ressentais cela, nous qui étions amis d'enfance. Je ne voulais surtout pas gâcher notre amitié : elle était si précieuse pour moi ! L'arrivée de la Directrice dans la cour me força à mettre mes pensées de côté.

Elle nous annonça d'aller en salle de rassemblement.

Durant le trajet, tout le monde parlait du concours Ying et du test pointu qu'il faudrait passer pour avoir une chance d'être sélectionné. Aaron et Matthew discutaient avec ferveur : de notre groupe, c'était ceux qui voulaient le plus cette place au Conseil. Les lourdes portes vitrées s'ouvrirent, menant à une grande salle remplie de rangées de sièges métalliques. Un micro avait été installé sur l'estrade.

Tout le monde s'installa et lorsque qu'une silhouette apparut sur la scène, le silence se fit immédiatement. Georges Ying était moins impressionnant qu'à la télévision : son costume paraissait moins éclatant et sa taille était modeste - certains élèves de dernière année devaient facilement le dépasser - mais il dégageait une autorité naturelle qui faisait facilement oublier ces petits détails.

- Chers élèves, bonjour, commença-t-il avec gravité.

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Comme je m'y attendais, notre dirigeant fit un discours interminable en nous rabâchant que le concours était vraiment difficile et qu'il faudrait travailler dur pour espérer être sélectionné. Drôlement réussi pour un discours d'encouragement ! On nous laissa par la suite quelques minutes pour réviser notre choix d'inscription. Pour ma part, mon choix était déjà fait.

- Je pense que je vais m'inscrire.

J'avais dit ça avec spontanéité, sans vraiment m'adresser à quelqu'un en particulier, mais j'espérais que cette phrase parviendrait aux oreilles de mes amis, occupés à se chamailler comme toujours. Ils se tournèrent vers moi, et, pensant que je blaguais, ils se mirent à rire. Je fronçais les sourcils pour leur faire comprendre que j'étais sérieuse sur mon choix, mais ils continuèrent à rire. Je serrai les poings sentant la colère monter : pourquoi mes meilleurs amis ne me croyaient-ils pas ? Puis je sentis la main d'Aden sur mon épaule. C'était le seul qui ne rigolait pas.

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