Le Mur (Kokonui & Rinzu)

Chapitre 9 - Akane & Seishu

Kokonoï était passé de l'autre côté du Mur depuis bien longtemps, et avançait maintenant sur un petit sentier bordé de végétaux de toutes sortes, avec des tas de papillons bleus qui virevoltaient autour de lui, insouciants.

Il ne prenait cependant pas le temps de faire attention à ces détail et était complètement dans sa bulle. Il avança, encore et encore jusqu'à ce qu'il lève le regard pour voir Inui, qui se tenait devant lui. Enfin, plutôt Akane..

« Seishu.. »  Murmura-il avec une voix presque brisée, avant de foncer avec Inui et de le prendre dans les bras.

« Je suis désolé, tout ça c'est de ma faute, je- »

Mais Inui repoussa Kokonoï doucement, le regard passif. Hajime le regarda avec incompréhension et choque. L'Elfe, celui a qui il était fiancé venait de.. repousser son étreinte ? Il le regarda avec incompréhension tandis que son cœur se serrait.

« S-Seishu ?
- Excuse-moi, Kokonoï.. mais, il y a quelque chose que j'aimerais te dire. »

Kokonoï regarda Inui avec inquiétude, Inui qui ne montrait aucune émotion. Il se sentait encore pire qu'avant.

« Je pense qu'il ne vaut mieux que nous ne nous voyons plus, Kokonoï.
- Quoi ? »

Kokonoï s'était arrêté de respirer. Il regardait Inui avec des yeux grands ouverts, incapable de faire quoi que ce soit tandis que ces simples mots avaient détruit toutes ses capacités de réflexion. Il ne pouvait tout simplement pas y croire ; c'était si soudain, si simple.

« T-Tu plaisantes ?
- Écoute, Kokonoï.. Je t'aime, certes, mais notre relation est impossible.. Je l'ai réalisé hier soir, et ce matin aussi. C'est bien trop compliqué, je ne veux plus te causer aucun tord.
- Mais Seishu, lança désespérément Kokonoï, détruit de l'intérieur, pourquoi maintenant ?! Je croyais que toi aussi, tu voulais, enfin.. tu m'aimais assez pour accepter cette vie, et-
- C'est justement parce que je t'aime que je fais cela. »

Il se tut et baissa le regard vers le sol. Mais alors qu'il allait de nouveau adresser la parole à l'Elfe qu'il croyait être Inui, ce dernier soupira. Kokonoï leva donc la tête et vit la chose qui le brisa définitivement : Inui leva sa main droite lentement, et vint enlever le Chrysanthème de la Lune de ses cheveux. Il le tendit ensuite à Kokonoï et le posa dans sa main frêle et gelée.

« Je te rends ceci. Merci, Kokonoï. À dieu. »

Inui se retourna dans la plus grande incompréhension de Kokonoï qui tenait toujours la fleur dans la main. Ce dernier n'avait plus de force, ni pour suivre l'Elfe, ni pour retourner en arrière.

Il tomba à genoux sur le sol, le regard vide, essayant tant bien que mal de traiter les informations qu'il venait de recevoir. Puis, une larme chaude coula.. puis deux.. puis un torrent dévalait ses joues..

Il se sentait comme percé de l'intérieur, comme si son cœur avait été prélevé et que sa conscience s'évanouissait peu à peu. Comme s'il mourrait. Oui, c'est cela, il avait l'impression de mourir.

D'un coup il avait froid, se sentait terriblement mal et dépourvu de force. Sa voix devenue frêle appelait Inui faiblement, mais en sachant qu'il ne reviendrait pas. Il lui avait même rendu le Chrysanthème, symbole de leurs fiançailles..

Kokonoï resta donc ainsi, dévasté, avant de se lever comme si son corps pesait une tonne et de s'essuyer les larmes qui continuaient de couler sur son visage, avant d'entamer le chemin du retour.
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« Dis, Sanzu. T'avais déjà fait ça avant ?
- Oui.. mais c'était pas pareil. »

Rindo et Sanzu étaient allongés, sous la couette du lit du Conseiller, et regardaient le plafond en parlant depuis un bon moment. Ils étaient nus et Rindo avait blottis sa tête au creux du cou de Sanzu, sur son épaule. L'Elfe avait passé sa main derrière lui et le tenait fermement contre son corps.