Chapitre 10 - Nos Moments Ensemble

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Rindo avançait dans les couloirs en direction des appartements du Prince, le plateau avec le repas de ce dernier dans les mains. Kokonoï n'était pas sorti depuis trois semaines et passait toutes ses journées dans sa chambre, soit à lire, à travailler comme un fou ou bien juste à dormir sur son lit à intervalles irrégulières.

Bien sure, le Conseiller s'inquiétait pour son ami et lui disait souvent de manger plus, d'essayer de dormir toute la nuit et de faire des activités distrayante le jour, mais il savait lui-même que c'était compliqué, d'autant plus depuis que le Prince avait été interdit de sortir du palais.

Rindo toqua donc à la porte et entra quelques secondes plus tard, sachant qu'il n'entendrait pas de 'oui' ou de 'entrez'. Il regarda dans la pièce, et vit que Kokonoï était allongé sur son lit, endormis, et serrait contre lui son oreiller. Rindo soupira et posa son plateau sur le bureau du Prince avant de commencer à le ranger en regroupant les feuilles.

Il fut surpris de voir que son ami était en train de faire les comptes des finances du palais. Kokonoï n'avait jamais voulu s'occuper de choses qu'un Roi devait savoir gérer, alors Rindo comprit immédiatement que s'il faisait ça, il devait vraiment aller mal.

Des tableaux avec des chiffres et beaucoup de factures étaient éparpillés, et le Conseiller les balaya vaguement du regard avant de se retourner après avoir entendu un gémissement de Kokonoï, indiquant qu'il se réveillait.

« J'ai fais des erreurs ? » Demanda-il à Rindo en se redressa, frottant ses yeux avec une voix encore endormie.

Rindo resta encore quelques instant avec une feuille dans les mains avant de la poser sur le bureau et de se rapprocher du lit de son ami après avoir repris le plateau dans les mains.

« Non, et c'est bien cela qui m'inquiète. »

Il s'assit sur le rebord du lit et tandit le plateau à son ami, sur lequel était posé un bol avec du riz fumant légèrement et des sashimis de saumons et de la sauce soja. Kokonoï prit les deux baguettes dans sa main droite, et regarda la nourriture avant de regarder Rindo de nouveau.

« Je n'ai pas faim, Rindo.
- Tu n'as rien mangé hier midi et seulement quelques algues hier soir, Hajime !
- Mais je n'ai rien envie d'avaler..
- Ah la la.. bon, alors je te pose cela sur la table basse. »

Rindo repris le plateau et le posa sur la petite table basse à côté du lit. Lorsque Kokonoï reposa ses baguettes à côté du bol, il se dit que c'est étrange.. Hajime est sensé être gaucher, non ?

« Hajime, tu prends tes baguettes de la main droite maintenant ?

Kokonoï regarda sa main : effectivement, il usait celle de droite pour reposer les baguettes. Il sembla réfléchir à la question avant que ses yeux ne s'écarquillent, sous le regard incrédule de Rindo. Le Prince venait de penser à quelques chose d'important, et son Conseiller l'avait compris et resta donc silencieux.

Kokonoï s'empressa de sortir de son lit, et il ramassa le Chrysanthème de la Lune qu'il avait laissé sur le sol. Ces yeux soulignés de cernes semblèrent chercher quelque chose. Rindo attendit patiemment jusqu'à ce que le Prince se tourne vers lui, une expression sérieuse sur le visage.

« Seishu est gaucher, j'en suis sûr, commença-t-il. Pourtant, il a enlevé le Chrysanthème de ses cheveux de la main droite. »

Rindo le regarda avec calme et compréhension, se concentrant sur ce que disait son ami.

« Mais surtout, reprit Kokonoï, il ne m'appelle jamais par mon nom. Il n'utilise que mon prénom, ou des surnoms. Jamais, même quand il est en colère, même quand nous nous sommes rencontrés il n'a utilisé une seule fois mon nom. »

Le Mur (Kokonui & Rinzu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant