Féheries

Chapitre 13 : Montagne sinueuse

— Feychel, lève-toi !

La voix autoritaire de Jordan m'extrait d'un rêve qui était pourtant agréable. Un rêve défendu. Le genre de rêve que je n'ai pas l'habitude de faire, et cela concernait Shade.

Je suis transpirante, excitée et je me demande si je n'ai pas fait de bruit cette nuit ?

Je me hais pour ça.

Je ne pourrais pas faire ce genre de rêve avec Brett sérieusement ?

Mes bras s'étirent d'eux même et un bruit traverse mes lèvres. Je ne peux pas sortir dans cette tenue.

Et comme si ma supplication avait été écoutée par les seigneurs Kirin eux-mêmes, une combinaison se trouve au pied de mon lit.

Quelqu'un est entré dans la tente et a déposé ça ?

Qui d'autre que Shade ?

J'inspecte mon corps dénudé. J'étais sous la couverture, peut-être une jambe en sortait, mais je ne pense pas qu'il ait pu voir quoi que ce soit. Pas qu'il en ait envie de toute façon.

Il faut que j'arrête. Ma tête ne tourne pas rond.

J'enfile la tenue, satisfaite de voir que mes blessures ont toutes cicatrisé grâce à la potion désinfectante.

Une fois, la tête de l'autre côté du tissu, je remarque le groupe debout, en cercle qui discute avec une carte entre eux.

— Je pense qu'il faut aller par là.

— Et moi par ici.

— Mais non !

Je sors discrètement, et viens les rejoindre en attrapant une racine de réglisse posée sur le tronc.

— Tiens voilà notre gagnante d'hier, lance un des types de l'élément du feu.

— Je n'étais pas toute seule.

— Oui, bon la suite ? S'impatiente Jordan.

Alors qu'ils continuent d'essayer de se mettre d'accord, je cherche du regard Shade. En vain.

— Ok, on va donc par là-bas.

Je range la tente, qui est la dernière encore montée et prend le sac à dos sur mes épaules.

— Où est Shade ?

— Il a dit qu'il nous rejoignait en cours de route, me répond Chloé, la petite brune d'hier.

Nous avançons depuis une heure au moins, nos estomacs crient famine malgré les graines que nous avons avalées ce matin.

— Regardez ! Là !

Le garçon dont j'ignore toujours le nom lève le doigt vers un tissu rouge à l'autre bout de la côte abrupte.

— Facile ! Lance Chloé en sortant ses ailes et en commençant à trottiner vers le bout de la falaise.

— On ne peut pas les utiliser, tranche Jordan et la brune se stoppe brutalement en se tournant.

— Quoi ? Mais comment ?

J'observe le vide et la falaise en face de nous. Plusieurs mètres de vides nous séparent. Seule une falaise ronde avec quelques éléments de verdure se trouve en face, ainsi que le foulard accroché dans la roche beige. Un pont est accroché du côté opposé et se balance dans le vide. Je regarde les deux longues tiges de bois plantées du sol vers le ciel, des anneaux de fer sont vides et ont l'air plutôt solide malgré leur état de rouille, ce qui indique, que le pont existait il y a peu.