Un cœur brisé pour noël - Dramione

La magie de Noël (chapitre final)

Sans peur, Hermione se laissa faire. Le Serpentard qui avait l'intention de mener la danse, posa une main sur la hanche de la jeune femme et l'entraîna avec lui, un pas après l'autre.

Il garda le silence durant un moment. Il se concentrait sur ses pas et sur les mouvements de la robe de la gryffondor qui semblait voler tout autour d'eux et les envelopper dans un espace qui n'appartenait qu'à eux. Un espace pour ces deux inconnus qui cherchaient à s'apprivoiser. Doucement, Drago prit l'initiative de se rapprocher encore d'elle et Hermione sentit son souffle se couper l'espace d'un instant lorsque le bras du Serpentard la ramena un peu plus contre lui. Elle leva les yeux afin de fixer son homologue dont le regard était bien différent de ce qu'elle avait toujours connu. Il semblait absent, loin d'elle, et pourtant si proche. Il avait le regard apaisé et son silence ajoutait à cette étrange impression d'avoir un homme différent de celui qu'elle pensait connaître. Le fossé entre ce qu'elle pensait savoir et ce qu'elle ignorait se creusa encore. Elle sentit le rythme des battements de son cœur s'accélérer et sa respiration vint bientôt se calquer sur celle du Serpentard dont les mains tenaient les siennes avec douceur.

— J'ignorais que tu savais danser. Hermione brisa le silence.

— J'ai appris assez jeune. J'ignorais que tu dansais en dehors des bals de quatrième année Granger. Il lui sourit.

— J'ai une bonne mémoire. Elle rougit.

Drago fit tourner Hermione sur elle-même, puis en la ramenant vers lui, il prit la jeune femme par la taille pour la porter quelques secondes qui lui semblèrent une éternité. Le visage de Granger semblait irréel à cet instant. Ses cheveux giflaient son visage, pour lui donner un air faussement sauvage, ses lèvres étaient entrouvertes comme si elle cherchait sa respiration, et ses yeux brillaient d'une lueur qu'il aurait voulu garder pour lui seul. Ils se fixèrent comme si cette étreinte était la plus importante que tout ce qu'ils avaient connu et lorsque Drago reposa Hermione au sol, il espéra qu'elle ne puisse pas entendre comme son cœur battait vite.

Comme une soudaine envie de briser les années de haine.

Comme une envie d'approcher l'ennemie.

Sous les lueurs de Noël, Granger était si jolie. Mais ce qui la rendait encore plus belle, c'était son cœur brisé, sa tristesse et sa douleur qui donnaient à son regard ce quelque chose dont il était incapable de se détacher. Il glissa une main dans celle de sa cavalière et laissa serpenter son autre main dans le creux de son dos, ce qui ne dérangea pas Hermione qui se sentit frissonner d'une manière qu'elle ne connaissait pas. Leurs pas se complétaient l'un l'autre, leurs corps semblaient se fondre et ne faire qu'un. Ils se mouvaient comme une seule entité et avaient du mal à croire que c'était leur vrai premier contact. Hermione aurait voulu que cela dure toujours tant elle se sentait bien, même si ce n'était certainement qu'éphémère. Ils cherchaient juste à réparer leurs cœurs et une fois cela fait, à la fin de la soirée, ils repartiraient chacun de leur côté et la vie reprendrait.

Pendant ce temps, de l'autre côté de la salle, debout près d'une fontaine à champagne Astoria en était à sa seconde flûte brisée entre ses doigts tant ce qu'elle voyait la mettait en colère. Ron quant à lui, tentait de s'occuper en parlant avec Lavande, Harry et Ginny, mais il ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil vers la piste de danse. Drago et Hermione narguaient à cet instant la terre entière. Ils se parlaient doucement, se rapprochaient pour s'entendre, se répondre et se sourire, comme si jamais ils n'avaient connu la moindre animosité. Les autres qui les regardaient, médusés, n'existaient pas.

— Laisse tomber. Murmura Ginny à l'attention de Ron qui se mordait les lèvres.

— Je ne comprends pas... grogne le gryffondor.