Familles et train du 2

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Une fois arrivés, on les conduisit chacun dans une salle, séparément, pour attendre l'arrivée de leurs proches. Calico faisait les cent pas dans sa petite pièce, terriblement anxieux des réactions qu'auraient les membres de sa famille. Qu'est-ce que je vais leur dire ? Personne ne s'attendait à ce que je me porte volontaire ! Ils doivent tous être vraiment inquiets ! Il avait toujours été très proche de ses parents, ainsi que de sa sœur cadette, Tortie, âgée d'à peine huit ans, qui allait très certainement le supplier de changer d'avis et de laisser Cameron participer. J'espère qu'ils ne me feront pas la morale ! Même si Tabby ne va probablement pas se gêner pour le faire. Le tribut du 2 avait toujours eu des relations plus compliquées avec son autre adelphe, Tabby, qui avait environ deux ans de plus que lui. Iel lui ferait sans aucun doute une remarque sarcastique sur son choix de dernière minute, et cette idée fit pousser un soupir à Calico. Je suis déjà assez stressé comme ça, j'ai pas besoin d'essuyer ses commentaires... Angoissé, il s'installa sur l'un des fauteuils dispersés tout autour de la grande table, au centre de la pièce. À sa gauche, sur le mur opposé à l'entrée de la salle, se trouvait une petite cheminée qui, même éteinte, embellissait grandement la pièce. Je n'étais jamais venu ici... Soudain, la porte s'ouvrit en grand, ce qui fit sursauter le tribut, toujours en pleine contemplation de l'agencement des meubles autour de lui. Sa famille entra alors, et Calico ne put même pas essayer de trouver quoi que ce soit à dire que Tortie se précipitait déjà vers lui, s'écriant :

« Coco ! »

Le garçon de seize ans sentit son coeur se serrer en entendant ce surnom, et prit sa sœur dans ses bras. La fillette était en larmes, et comme Calico s'y attendait, la situation était un véritable déchirement pour elle. Je me sens coupable, maintenant... Je vais devoir les abandonner... Pour peut-être ne jamais les retrouver... Il écarta cette idée déprimante de son esprit, et prit la parole :

« Je suis désolé, je... Je pouvais pas laisser Porcia y aller seule...

- Savais-tu seulement qu'elle comptait se porter volontaire ? l'interrogea son père en s'approchant, l'air interdit.

- Non... » répondit-il, un goût amer dans la bouche.


Il baissa la tête, ne pouvant pas affronter les quatre regards des membres de sa famille. Comment je suis censé me justifier ? J'ai surtout réagi sous le coup de l'émotion ! Si j'avais été au courant plus tôt des intentions de Porcia, je serais sûrement resté silencieux, dans la foule ! Mais j'ai été pris par surprise...

« Pourquoi ne t'a-t-elle pas prévenu ? insista sa mère. Je pensais que vous vous disiez tout, pourtant.

- Je n'en ai aucune idée, admit Calico, d'une voix tremblotante. Peut-être qu'elle-même n'était pas sûre que c'était ce qu'elle voulait vraiment ? »

Il se rappelait du doute et de l'angoisse qu'il avait surpris dans le regard de sa meilleure amie. Elle avait l'air perdue... Au moins, ça veut dire que je serai là pour lui servir de repère, pendant les jeux ! Même si c'est à mes dépends... Pourtant, cela n'avait pas vraiment d'importance aux yeux du tribut du 2 : l'idée de savoir qu'il serait là pour Porcia le réconfortait un peu. S'il devait mourir, ce ne serait pas en vain. De toute façon, c'est pas comme si ma vie était très intéressante, sans elle... C'est ma seule amie. Si elle devait partir pour ne plus jamais revenir, alors je me sentirais coupable pour le restant de mes jours ! Calico en était un peu plus sûr, désormais. Malgré son anxiété, il avait pris la bonne décision. Même si ça aurait été largement plus simple que Porcia ne se porte pas volontaire... Il fut sorti de ses pensées par la voix de Tabby, qui prenait la parole pour la première fois :

Les 1ers Hunger Games IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant