Le soir même, Katsuki convoqua une réunion d'urgence à laquelle Izuku fut surpris de participer. La première fois, Mitsuki était venu le chercher pour lui poser une question bien précise, la deuxième fois, il avait été considéré comme membre de la famille à qu'il fallait mettre au courant au même titre que Katsuki de la mort de ses parents et de ce qui était arrivé au couple de dirigeants. Pour cette réunion, Izuku ne savait pas trop ce qu'il faisait là, mais décida de rester discret, Katsuki le prit par la main pour le placer sans rien lui expliquer à ses côtés alors qu'il prenait l'ancienne place de Masaru Bakugou.
Et la discussion commença.
- On ne peut pas communiquer avec eux, commença le plus vieux du groupe, mains jointes et un air de souris attristé sur le visage.
- Et c'est bien pour ça que nous sommes partis ! ajouta en ronchonnant Sorahiko.
- Je ne compte pas discuter avec les meurtriers de mes parents, tonna fortement la voix de Katsuki.
Cela eut le mérite d'imposer un silence extrêmement lourd, à 16 ans, le fils de Masaru avait déjà une aura d'homme qui les impressionnait et imposait le respect. Aucun d'entre eux ne fera l'erreur de le sous-estimer, ne serait-ce que par respect pour la mémoire du couple de dirigeants. Katsuki posa son regard brûlant sur chacun d'entre eux en attendant une autre suggestion, tout en réfléchissant lui-même à la meilleure manière de réagir.
- Je ne veux pas la guerre et je ne vais pas supplier la paix à des meurtriers.
Katsuki l'avait déclaré calmement et sans agressivité, il tourna la tête vers Deku pour savoir ce qu'il en pensait. Izuku pencha la tête sur le côté et se mordit la lèvre. Katsuki était attristé de ne plus sentir son parfum, mais il n'en avait pas besoin pour comprendre que l'oméga de son cœur avait une chose à dire, il hocha la tête et Izuku prit la parole.
- Vous ne gagnerez pas une guerre...
Izuku le savait mieux que tous ceux réunis ici. Le monde était vraiment grand, vraiment puissant, les guerres qui s'y déroulaient étaient d'une autre dimension, aucun d'entre eux ne se rendait compte du ridicule de cette idée.
- Il... il y a... commença Izuku en hésitant.
- Sens toi libre de t'exprimer Midoriya. Tu es un membre important et notre meilleure source d'informations, insista Aizawa.
- Il y a... des rumeurs sur cette forêt... beaucoup de gens en ont peur.
- Pourquoi ? Demanda Katsuki.
- Les gens parlent de fantômes qui arracheraient le cœur de ceux qui s'y aventurent trop loin.
- Des... fantômes ?
Izuku hocha lentement la tête en souriant légèrement. Il se souvenait que la seule manière qu'il avait pensé efficace pour enfin libérer son cœur des deux lances qui l'emprisonnaient, était qu'on le lui arrache. Masaru-san ne l'avait pas fait et lorsque le chef était apparu dans cette grotte, il s'était découvert une dernière étincelle de vie. Une étincelle qui l'avait fait se débattre pour rien et qui lui a prouvé une fois de plus que... tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir.
- Oui ceux qui vivaient à côté de la forêt quand j'y étais, parlaient même de cannibales, agressifs qui ne laissaient derrière eux que des os.
- Leur faire peur ça pourrait suffir Deku ?
- Peut-être... peut-être pendant un petit moment mais pas définitivement.
- On ne sait pas faire la guerre Deku, on chasse, on cueille, on cultive le peu qui nous manque et on travaille un peu le métal, le bois. On récolte autant de coton, de laine ou de lin qu'on peut pour le fil de nos tissus, mais on ne sait pas tuer, expliqua Katsuki avec sa rudesse habituelle.
