Chapitre 6 : une amitié plus forte que tout

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A peine ai-je franchi le pas de la porte de ma chambre que Lucas me saute dessus (au sens figuré, ne vous inquiétez pas ;) ).

"Idriss où étais-tu passée ? J'ai vérifié auprès des infirmières, et non, tu n'avais aucun rendez-vous ce matin ! Je répète, où étais-tu ?"

Il finit par se taire et me regarde d'une étrange façon :

"Mais... attends, où as-tu trouvé ce sweat ? C'est celui des pilotes de Ferrari !"

Je baisse mon regard et, en effet, le pull de Charles est toujours bien présent sur mes épaules. Je souffle :

"Longue histoire..."

Sans surprise, il ne fait qu'insister jusqu'à ce que je ne lâche finalement le morceau. Tout au long de mon récit, il ne m'interrompt pas une seule fois, au contraire : tantôt de la tristesse dépeint son visage quand il comprend mon mal-être, tantôt des étoiles brillent dans ses yeux quand on en vient à la conversation avec son idole. Il n'a jamais été aussi suspendu à mes lèvres. C'est bien l'une des premières fois que je le vois aussi canalisé. Néanmoins, ayant bien compris l'intimité de notre discussion, au sujet de son ami décédé, j'omets cette histoire tragique, qui ne concerne que le monégasque.

A la fin de mon histoire, il me prend dans ses bras et ne me lâche pas pendant de longues minutes. Ces minutes si précieuses pour moi, me font enfin me sentir entourée, soutenue par quelqu'un. La relation avec ma famille a toujours été compliquée, mais je n'aurais jamais pensé qu'ils iraient jusqu'à m'envoyer dans un hôpital psychiatrique pour se débarrasser de moi. Pas une seule fois ils n'ont pris de nouvelles de moi, c'est pour dire. Heureusement que j'ai rencontré Lucas.  Quand je lui ai parlé la première fois, il y a quoi, deux jours ?, je n'ai à aucun moment pensé qu'il serait un tel soutien émotionnel pour moi.

Quand on s'écarte l'un de l'autre, je distingue des larmes dans ses yeux. De joie ou de tristesse ? Je suis bien incapable de répondre à cette question. Le voir aussi ému m'apporte également les larmes aux yeux, et nous finissons finalement tous les deux en pleurs.

En fin de compte, nous rions de cette situation si étrange. Mais une chose est sûre : l'amitié qui est en train de se créer entre nous est unique et plus forte qu'aucune autre.

Des voix dans le couloir nous font nous retourner vers la porte de ma chambre où nous voyons entrer le fameux pilote de formule 1 accompagné d'un infirmier. Ce dernier s'exclame :

"Ah bah voilà ! Il s'est donc bien réfugié chez sa nouvelle amie ! Bon, je vous laisse entre vous ! Profitez bien !"

Une fois l'aide-soignant sorti, Charles se tourne vers nous, mais je parle en première :

"Encore toi ! Fais gaffe, on croirait que tu me suis !"

Il rigole en secouant la tête et réplique :

"-Ah mais si tu préfères, je sors hein !

-Non ! s'écria Lucas. S'il-vous-plait, restez !"

L'adolescent se tourna vers moi en me regardant comme si j'étais folle. C'est vrai ça, qui aurait le courage de rejeter son idole ? Eh bien... moi apparemment. L'attention de mon ami est finalement détournée par le pilote qui le corrige :

"-Pas besoin de me vouvoyer, tu sais. Je ne suis pas si vieux que ça !

-Bah 26 ans, c'est pas tout jeune non plus hein ! l'interrompis-je."

Face à mon énième pique, les deux garçons, d'un commun accord, récupèrent les oreillers et me les lancent dessus. C'est une bonne façon de détendre Lucas, qui était tout stressé d'enfin rencontrer l'homme pour lequel il est prêt à se lever au milieu de la nuit ou très tôt le matin afin de regarder les grands prix, et ce, depuis tout petit.

Nous passons une bonne heure tous les trois à rigoler, apprendre à nous connaitre et jouer tous ensemble. Mais nous ne sommes pas seuls dans cet hôpital, il reste encore beaucoup d'enfants qui souhaiteraient le rencontrer. Alors, Lucas et moi lui proposons une idée que nous avons eue ensemble :

"Et si tu continuais ton tour des chambres, mais qu'après, tous les enfants se réunissent avec toi pour faire un truc tous ensemble, comme un foot par exemple !"

Il acquiesce, enthousiaste, et nous promet d'en parler à l'administration de l'hôpital pour vérifier que ce soit bien possible.

Lucas et moi échangeons un regard malicieux : une bonne après-midi nous attend.

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Heyy, j'espère que vous allez bien ! Voilà un nouveau chapitre, j'espère qu'il vous a plu, n'hésitez pas à voter et laisser un commentaire !

                               A bientôt !!

your15girl



Ne me lâche pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant