Chapitre 13 :

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Et voilà. Je suis de retour dans le bureau du Dr Vatel, ma psychiatre. Devant moi sont étalées des brochures de cliniques anglaises spécialisées dans les troubles du comportement alimentaire.

"Idriss, nous t'avons laissé sortir de l'hôpital en pensant que tu serais bien entourée et que c'était peu-être cela dont tu avais besoin. Il est clair que c'était une très mauvaise idée vue ton système immunitaire qui se retrouve si faible qu'il ne peut plus se protéger contre un rhume. Donc, voilà ce que je te propose : on suit le plan initial. C'est-à-dire que dès que Lando Norris est en capacité de t'héberger, tu vas vivre avec lui en Angleterre, et là-bas tu seras suivie par une clinique qui sera plus à même de t'aider. Qu'est-ce que tu en penses ?"

Je hausse les épaules, sans conviction. Depuis mon réveil à l'hôpital, mon moral a chuté et Dr Vattel m'a même prescrit des anti-dépresseurs en me diagnostiquant une dépression qui avait trop longtemps été ignorée.

Maintenant deux semaines que je suis ici et prends ce traitement, et je sens déjà les effets retomber, et mes pensées suicidaires refaire surface. Je n'en parle pas beaucoup de ces sombres pensées mais il m'est souvent arrivée de remettre en cause ma place dans ce monde. Est-ce que ça en vaut la peine de souffrir autant ? D'autant se battre contre une maladie qui m'a condamnée ?  Je n'en ai plus la force. 

C'est trop épuisant pour moi de sourire aux gens autour de moi, et leur offrir ce qu'ils veulent, c'est-à-dire m'entendre dire que ça va bien et que je suis en pleine forme. Alors qu'au fond, c'est tout le contraire : mon état se dégrade peu à peu  et je ne sais pas encore combien de temps je vais réussir à tenir.

En marchant dans les couloirs de l'établissement public, à la recherche d'une occupation, mon regard tombe sur le chariot où trônent tous les médicaments qui sont distribués aux patients. Remarquant qu'il n'y a personne dans le couloir, je me sers sans réfléchir d'une boite entière d'antidouleurs et me dépêche de retourner dans ma chambre.

Une fois dans la salle de bain, je dévisage la boite de médicaments en hésitant à l'ouvrir et me servir. Au moment où j'allais l'ouvrir, mon téléphone sonne et je vois la tête de Lando s'afficher. Je décroche et l'écoute m'annoncer une bonne nouvelle :

"Dans deux jours je viens te chercher et tu emménages avec moi !"

Devant mon manque d'enthousiasme, il me demande ce qui ne va pas. Je ne me retiens pas, et lui avoue ce que j'allais faire.

"Idriss, j'aurais aimé ne pas avoir cette conversation avec toi au téléphone, mais je pense qu'il est temps qu'on en parle. Comme tu as pu le remarquer, ça n'allait pas fort ces derniers temps, et mon addiction est revenue. Ce que je veux te dire, c'est que j'ai, moi aussi, connu la dépression, les idées suicidaires... Mais ce qui m'a sorti de là, c'est la F1. J'y ai rencontre Carlos, et ce que je peux t'affirmer, c'est que c'est sans doute la meilleure chose qui me soit arrivé. Il m'a montré à quel point la vie vaut la peine d'être vécue et, malgré ma récente rechute, je peux t'assurer que je me sens enfin heureux, et ce, en partie grâce à lui.
Bien entendu, après cette discussion, je me doute que ta dépression et tes troubles du comportement alimentaire  ne vont pas disparaitre comme par magie, mais je veux que tu comprennes que je vais tout faire pour être l'épaule sur laquelle t'appuyer, comme l'a été Carlos pour moi.
Je comprends que ce soit dur pour toi d'en parler, mais je te demande de dire à ta psychiatre ce que tu as tenté de faire, car je pense sincèrement qu'elle peut t'aider, ou en tout cas, s'assurer que tu ne fasses pas de connerie. OK ?"

A la fin de son monologue, mes joues sont striées de larmes jusque là contenues. Je le remercie et il me promet de me rappeler ce soir avant de dormir.

Quand je raccroche, la première chose que je fais est d'aller voir le Dr Vatel. Je lui avoue tout, comme  me l'a conseillé Lando et même si c'est vraiment dur, une fois le rendez-vous terminé, je me sens mieux.

Ce soir-là, quand Lando m'appelle, il me chante des chansons pour m'aider à m'endormir, et je dois avouer que ce fut bien drôle de le voir improviser des airs, mais que surtout, ça m'a bien aidée.

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Deux jours plus tard, en faisant ma valise, je suis prise d'une forte crise d'angoisse. Je n'arrive plus à respirer, je vois flou,...: l'impression de mourir quoi. Je n'ai même pas la force d'appuyer sur le bouton qui appelle les infirmières.

Heureusement, tel un ange tombé du ciel, Lando débarque dans ma chambre et m'enlace par derrière en me murmurant que ça va aller et qu'il est, et sera toujours là.

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Et voilà le chapitre qui aurait dû être publié il y a bien longtemps... Sorry for that.

A partir de maintenant je vais vraiment essayer de tenir le rythme d'1 par semaine. On verra  bien si ce sera une promesse tenue !

Bonne lecture, et n'hésitez pas à voter et à écrire en commentaire ce que vous en pensez !

A la semaine prochaine !

your15girl

Ne me lâche pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant