Flammes Froides (Version Longue)

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Le vent t'a mené jusqu'à ma porte
J'ai ouvert ta lettre, dans le froid
Passant toute la journée à me trouver naïve comme une proie
Jusqu'à ce que cette émotion devienne trop forte

J'ai passé la nuit à t'écrire dans l'obscurité
Quand tu me répondais, je sentais mon coeur m'animer
J'ai compris que quelqu'un pouvait m'aimer
Alors tes lettres devenaient pour mon coeur une sécurité

C'est sur ce banc que nous nous sommes embrassés
Et c'est sous la neige que nous nous sommes réchauffés
Nous étions fusionnels mais pourtant nous étions embarrassés
Je me suis blottie jusqu'à ce que mon coeur commence à surchauffer

Les flammes ont continué de brûler
Je me trouvais sur ton lit, dans tes bras
Ce moment était si calme que je pouvais entendre ton sang circuler
Notre promesse sacrée était que nous arrêterons de nous aimer quand le monde tombera

Et nous avons continué sur ce chemin
Quand je dormais à tes côtés, je pouvais sentir ce parfum
Invisible et inodore, pourtant, quand je sentais cette odeur, le temps prenait fin
Notre union fleurissait tel le printemps après l'hiver, nous nous tenions la main

Le brouillard dans mes rêves commençait à partir
Je remarquais quelques incohérences sans y prêter attention
Et j'ai préféré rester dans ce rêve qui m'attire
Dormant paisiblement, couverte de ton parfum, je voyais en toi la perfection

Or, je me suis réveillée et je t'ai trouvé changé
Nous avons marché jusqu'à cette place
J'avais l'impression de ne plus pouvoir te faire face
Je me suis forcée à rester dans mes illusions, je les ai prolongé

Je voulais que ces rêves deviennent réalité
Alors j'ai essayé de voir des flocons dans les cendres
Je me sentais apaisée, prétendant ne pas voir que ce chemin était une fatalité
J'y ai pris plaisir mais pendant ce temps, j'ai laissé la glace se fendre

Tu m'as emmené à la fête foraine pour me faire vivre des sensations 
Mais les manèges semblaient fades et je ne ressentais rien
Quand nous avons joué au casino j'ai essayé de recréer ce lien
Tu me disais que tu nous avions gagné or je me sentais perdante dans cette relation

Pensant que si quelqu'un m'aimait j'aurais confiance en moi
Croyant que l'amour était la clé de l'acceptation de soi
Restant dans ces illusions, perdant le sens des choses
Sortant de ces affreuses saisons pour chercher les saisons moroses

Mais après la floraison, le monde revient à l'automne
J'ai essayé de me remémorer ces moments
Mais les flammes brulaient depuis trop longtemps
Et le poids de mon coeur a commencé à se compter en tonnes

Quand je prenais le train pour te voir, je sentais en moi ce noeud
Mais j'ai continué, j'ai lutté pour t'aimer
Puis le vent est devenu violent malgré nos voeux
Malgré mes efforts, je détestais savoir que tu continuais de m'aimer

Tu aimais me donner les mouvements
Mais j'avais besoin des mots
Tu aimais que je te parle de mes sentiments
Je détestais t'en parler car je les pensais anormaux

Je me suis forcée à aimer mes illusions
Ce n'est qu'après des mois que j'ai fait face au miroir
Et j'ai pleuré en voyant ce reflet qui n'était pas le jour mais le soir
Alors j'ai préféré perdre du sang pour m'accrocher à cette perfection

J'ai voulu me faire passer pour une grande
J'ai voulu avoir des expériences
J'ai voulu connaître ce bonheur qui semblait immense
Mais j'étais si naïve que j'ai cru devoir répondre à toutes tes demandes

Nous nous sommes perdus avant les premiers jours ensoleillés
Tu as brisé ta promesse après tout mes efforts
Tu as commencé à me parler comme si j'étais acquise malgré tes torts
Et ce jour là fut le dernier pour l'ombre qui me rongeait, la neige m'a émerveillé

Mais le vent a soufflé trop fort sur les flammes
Et ce reflet s'est brisé, capturant mon coeur à jamais dans ce miroir
Quand les feuilles se détachaient, j'ai voulu me raccrocher à l'espoir
Fracassant la mélodie, ces sentiments se sont heurtés à ma lame

J'ai ressenti ce choc, je suis restée dans le déni
J'ai survécu à cette rage, j'ai craqué, puis pleuré quand je voyais tomber les feuilles
J'ai subis dans le silence, puis j'ai accepté et ai reconstruis un nid
Car l'amour est un deuil

La neige est revenue, éteignant ces flammes devenues trop fortes
L'obscurité est revenue, réduisant au néant cette seule source de lumière
Les arbres ont commencé à s'éteindre, et j'ai gravé sur une pierre :
« Car aucune flamme n'est froide, si tu n'éteins pas le feu, la neige t'aidera jusqu'à ce que tu en sortes »

lauraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant