♤ CHAPITRE I ♤

3 0 0
                                    

- Malaïkha...

- Qui êtes-vous ?!

- Malaïkha...

- Qu'est-ce que vous me voulez ?!

- Rejoins-moi...

- Non !

- Rejoins nous...

- Non ! Laissez-moi tranquille !

- Malaïkha...

- Putain ! Laissez-moi !!

- Malaïkha !

- Non ! Lâchez-moi !

- Malaïkha ! On est arrivés !

- Oh Noélie, c'est toi ?

- Encore tes visions ?

- Ces putains de rêves éveillés... c'est sûrement dû au stress, haha.

- Ça a repris ? Quand ? Tu as vu le thérapeute que je t'avais conseillé ?

- Pas important. Gare-toi s'il te plaît...

- D'accord...

Noélie se gare, descend et ouvre le coffre pour en sortir les bagages. Je descends à mon tour et contemple la gigantesque bâtisse qu'est le Garden Manor.

Ça faisait des heures qu'on roulait sans s'arrêter après s'être perdu deux fois. Nous sommes enfin arrivées au manoir de ma famille. Celui que mon père avait laissé à ma mère après leur divorce.

Après toutes ces années... me voilà de retour.

Le manoir était un vieux bâtiment recouvert de plantes grimpantes, leur donnant un aspect délabré et beau à la fois. Il y avait une grande clôture qui délimitait la propriété, évitant ainsi le vol de terrain, etc. Le portail était recouvert de rouille et toujours ouvert. Sur le chemin menant à l'entrée de la maison, il y avait de petits graviers pas très agréables à piétiner.

Ce qui faisait que le Garden Manor porte son nom, vous l'aurez deviné, c'est son gigantesque jardin, le genre de jardin qu'on retrouve dans les cours royales, ceux des contes pour gamines stupides qui croient encore au prince charmant... vous voyez le genre.

- C'est vous, mademoiselle Malaïkha ?

Je me retourne pour faire face à une jeune femme, sûrement dans la trentaine, assez ronde, brune avec des fossettes. Elle avait les yeux Hazel et les cheveux courts. Elle portait une robe rouge avec des bottes en cuir noir et une veste par-dessus de la même couleur.

Elle faisait à peine ma taille, c'est la première fois que je voyais quelqu'un en dessous d'un mètre soixante.

- Oui, vous êtes ?

- Oh, excusez mon manque de savoir-vivre, me dit-elle. Je m'appelle Paula, Paula Miller.

- Malaïkha ! Qu'est-ce que je t'ai dit sur ton langage ? Ne vous excusez pas voyons, dit Noélie, c'est elle qui manque de savoir-vivre. Enchantée Paula, je m'appelle Noélie.

- Ravie de faire votre connaissance, vous avez du retard... on s'inquiétait beaucoup, mais Dieu merci vous êtes arrivées saines et sauves.

- Oui, ce n'était pas facile à trouver, ha-ha, dit Noélie.

- Et les habitants n'ont pas aidé, dis-je. À chaque fois qu'on demandait la direction pour se rendre au manoir, soit ils nous ignoraient, soit ils nous indiquaient le mauvais chemin... des connards.

Noélie me pinça à l'avant-bras et je lâchai un "aïe".

Paula se mit à rire, ses fossettes se marquèrent, c'était mignon ? Je crois ?

- Bien, maintenant laissez-moi vous aider à faire rentrer toutes vos affaires.

- Merci beaucoup Paula, dit Noélie.

- Je vous en prie, c'est mon rôle. Vous comptez rester combien de temps ? Dit Paula en prenant la première valise.

- Ne vous inquiétez pas, on ne compte pas rester, rétorquai-je.

- Euh, ce qu'essaie de dire Malaïkha est que nous resterons le temps qu'il faudra pour régler le problème.

- J'avais compris, ne vous inquiétez pas, répondit Paula avec un sourire.

On avançait et on arriva devant la porte d'entrée. Paula tourna la poignée et entra, suivie de nous deux. Le hall était grand et luxueux, elle nous fit signe de prendre place dans le petit salon qui était la première pièce à gauche du hall, tandis qu'elle montait à l'étage pour déposer nos affaires, c'est ce que nous fûmes. Le divan était horriblement dur, je me levai pour aller explorer la maison à la place, laissant Noélie seule au salon. Elle était tellement épuisée qu'elle s'était endormie sur le divan. Je me dirigeai vers une pièce qui semblait être la cuisine et d'où venaient des voix.

- Ouais, je les ai vues. La rousse a l'air plutôt polie mais hypocrite, ça se voit, elle prend les gens de haut, hahaha.

- Et la noire ?

- Bof, elle est plutôt grossière. Je l'ai entendue parler à Paula comme si c'était une merde en plus elle n'a pas porté une seule des valises.

- Elle l'a prise pour son esclave ou quoi ?

- Les rôles s'inversent ? Hahaha.

Génial, il ne manquait plus que ça... des racistes.

- Dites, vous êtes de vraies petites commères toutes les deux et c'est moi qu'on traite de personne grossière ?

Elles avaient sursauté et baissé la tête instantanément.

- Vous savez quoi ? Allez vous faire foutre ! Je tournai les talons mais l'une d'elle me saisit par le bras.

- S'il vous plaît, ne dites rien à Paula !

- Me dire quoi ? Dit Paula en avançant.

- Vous lui dites ou je le fais les filles ? Répondis-je.

- Inutile, j'ai tout entendu, je suis désolée mademoiselle cela ne se reproduira plus, je ne peux pas tolérer un tel comportement, les filles dans la salle ronde ! Maintenant !

Elles exécutèrent et me lancèrent un regard noir avant de partir. Chelou.

- Je suis désolée encore une fois pour cela, je ne les pensais pas comme ça.

- Pas grave, j'ai l'habitude des critiques ! Dites-moi, vous avez des bières

- Oh et bien non mais je peux vous en chercher si vous voulez.

- Ouais je veux bien, où est ma chambre ?

- Au premier niveau, troisième chambre à droite. Le dîner sera servi dans une trentaine de minutes donc

- Merci, je serai là, je crève la dalle.

Je me retourne et me dirige vers les escaliers, je monte et arrive dans la chambre. Je tourne la poignée et entre, elle avait dit premier étage, troisième chambre à gauche non ?

Échos de Disparition : Malaïkha et les Mondes SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant