♤CHAPITRE II ♤

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- C'est quoi ce délire ?

Je me suis retrouvée dans la pièce que je ne voulais absolument pas voir... la chambre de ma mère. Tout est exactement comme dans mes souvenirs... chaque objet était à sa place, ça faisait 13 ans que papa et moi étions partis... comment ça se fait qu'elle ait gardé cette chambre intacte alors qu'elle y dormait, c'est comme figé dans le temps. Enfin bref, je ne vois pas l'intérêt de rester ici, je sors puis me dirige cette fois-ci vers ma chambre. J'y entre et me jette directement sur le lit, il est plus doux que le divan.

- Quel merde ! Qu'est-ce que je fais là ? Papa... pourquoi t'es parti si tôt ? T'aurais pu t'occuper de ça... pourquoi tu m'as laissée toute seule ?"

- Mais je suis là ma puce.

- PAPA !?

- Oui Malaïkha... Tu m'as tellement manqué.

- À moi aussi papa... Tu m'as terriblement manqué..." lui dis-je en lui sautant dessus avant de le serrer fort contre moi.

Il fit de même. Au fur et à mesure que les minutes étaient entrain de passer, son étreinte devenait de plus en plus forte, commençant alors à m'étouffer...

- Papa... Je commence à étouffer là !

- Pourquoi es-tu revenue ici ? Je te l'avais pourtant interdit !

- Papa ! je ne respire plus, arrête !

- Je t'avais pourtant dis de ne pas t'approcher d'elle !

- Papa arrête !

- Elle est folle et tu le sais ! Ta maman est très malade ! Je ne veux pas que tu attrapes son mal Malaïkha !

- Papa... Je t'en... prie ! Dis-je faiblement.

- Au final tu es comme elle ! Quel père horrible j'ai été ! Je n'ai pas su te protéger et maintenant ils viennent te chercher !

Je sentais mes os craquer et ma conscience partir petit à petit.

- Au secours... papa... s'il te... plaît

- Malaïkha !

- Papa... arrête !

- Malaïkha ! Réveille-toi je t'en prie !

Cette voix ? Noélie ? J'ouvris les yeux et vis le visage terrifié de Noélie qui criait mon nom.

- Malaïkha tu vas ??? Réponds-moi s'il te plaît !

- Ça va... pourquoi tu paniques ?

- Pourquoi ? Tu... Tu étais entrain de t'étouffer Malaïkha ! Comment tu peux me dire de ne pas paniquer ?!

Le ton commençait à hausser.

- J'avais sûrement le nez bouché ou un truc comme ça, j'ai fait de la paralysie et voilà.

- Tu minimises toujours tout ! Je t'ai dis d'aller voir ce thérapeute ! Tu n'y es pas allée et voilà maintenant !

- C'est toi qui prends toujours tout trop à cœur ! Je t'ai dis que je n'avais pas besoin d'une thérapie mais madame veut toujours jouer les mères poules !

- Je m'inquiète pour toi Malaïkha ! Je sais que tu as traversé des trucs difficiles et je sais aussi que tu penses pouvoir tout gérer toute seule, mais tu ne peux pas !

- Si je peux !

- Non et ce n'est pas grave parce que je suis là, je peux t'aider à gérer tout ça.

- Non, je n'ai pas besoin de toi ! Je n'ai besoin de personne ! Je vais parfaitement bien !

- Mais Malaïkha...

- Écoute... Je sais que j'ai été un véritable boulet toutes ces années, mais ne te sens pas obligée de faire tout ça, ok ? Et puis merde ! Je n'ai pas besoin d'une mère ok ? Je n'en ai jamais eu besoin !

La porte entrouverte s'ouvrit alors en grand, c'était Paula.

- Hum... désolée de vous interrompre pendant cette discussion si instructive, mais le dîner est prêt.

Noélie essuya les quelques larmes qu'elle avait sur les joues avant de sortir en trombe de la chambre. Je sortis à mon tour. Arrivée en bas des escaliers, je me retournai vers Paula.

- Écoutez... Poela c'est ça ?

- C'est Paula.

- Bref, je tenais à m'excuser pour la petite scène en haut, Noélie a tendance à tout dramatiser et je sais que ça peut être chiant.

- Ne vous en faite pas mademoiselle, je comprends.

- Génial ! Bon je vais aller me balader du coup

- Vous ne mangez pas ? Nous avons fait de la soupe de noisettes, c'est la saison.

- Vous avez dit de la soupe de noisettes ?

Qui pourrait dire non à une bonne soupe de noisettes ? Pas moi en tout cas !

Noélie était toujours en colère contre moi on dirait... Depuis le début du dîner, elle ne me regarde même pas dans les yeux.

Je veux dire, c'est moi qui devrait être en colère pas elle ! J'ai bien essayé de lui faire la causette mais elle n'a répondu à aucune de mes questions. Quel sale caractère.

- Merci Polline ! La soupe de noisettes était juste divine !

- C'est Paula mademoiselle et merci beaucoup.

Je me lève et sors par la porte de la cuisine, elle avait une véranda magnifique et donné directement vers la forêt réputé pour ses champignons très goûtus. Je pris alors place sur une des marches du petit escaliers de celle-ci commençant alors à observer la forêt.

Une douce brise vint alors me caresser le visage, c'était si agréable.

- Mademoiselle ? Puis-je m'asseoir à côté de vous ?

- Ah Miss P, vous venez de gâcher mon seul moment de calme et de sérénité mais bien sûr, asseyez vous.

- Merci, j'ai cru comprendre qu'il y avait eu algarade entre votre amie et vous.

- Alga-quoi ? Vous pourriez articuler ?

- Dispute mademoiselle.

- Ah pourquoi vous utilisez un vocabulaire vieux comme le monde ? On est en 2024 je vous signale ! Et pour Noélie n'y prêtait pas trop attention.

- Oh veuillez m'excuser. Vous savez... Je ne sais si je devrais vous le dire mais... j'ai discuté un peu avec elle. Elle m'a expliqué ce qui sait passé.

- Pardon ?

- Oui... elle s'inquiète beaucoup pour vous vous savez ? Elle ne veut que votre bien et j'imagine que c'est dure pour vous aussi.

- Non mais de quoi vous vous mêlez ? Avec le peu de respect que je vous dois Polar, vous devriez arrêter de vous melez de ce qui ne vous regarde pas !

- Je dis juste que je comprends ce que vous ressentez, un père surprotecteur qui plus est n'est plus, une mère malade qui s'est volatilisé du jour au lendemain c'est dure à gérer pour une enfant...

- J'ai 22 ans Pillar ! 22 piges !!! Je ne suis plus une gamine ! Je ne passe pas mon temps à pleurer ou à me morfondre ok ? Je suis forte ! Et je n'ai pas besoin d'une pote qui balance mes secrets à la première putain d'inconnu qui passe !

- Je ne voulais pas vous blesser mademoiselle ! S'il vous plaît calmez vous.

- Non je ne me calme pas ! Vous n'arrêtez pas de me prendre pour une gamine qui ne sait pas ce qu'elle fait ! Je n'en ai mare de votre pitié ! Je me tire d'ici !

À ce moment précis je ne savais pas pourquoi je mettais mise en colère, tout ce que je voulais c'était être seule ! Je me suis alors levé et j'ai commencé à me diriger vers la forêt, là bas au moins il y avait de la tranquillité et personne pour me juger.

Échos de Disparition : Malaïkha et les Mondes SecretsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant