CHAPITRE 5

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NdA : La fanfiction touche à sa fin ! Plus qu'un ou deux chapitres, ce qui signifie pour moi que j'ai fait là dans la niaiserie, parce que c'est vrai que ça aide à résoudre les problèmes :)
Désolée pour les temps d'attente, je révise mon brevet... (+ désolée pour les fautes d'orthographe, j'écris tout sur mon téléphone).
Bonne lecture ♥

ILYSM.

◆◇■◇◆

Newt se réveilla, au son strident de son réveil. Il se leva et se rendit immédiatement dans la salle de bain. La maison était silencieuse, calme, déserte. C'était toujours lui qui bousculait le silence qui hantait le pavillon. Ses grands-parents se couchaient presque aussi tôt qu'ils se levaient tard.
Ses pas feutrés glissaient sur le lino taupe tacheté de points gris métallique. Le couloir blanc, dénudé et froid était bien trop large, ce qui mettait Newt mal-à-l'aise : il traversait ce corridor dans un moment de faiblesse évident, dépossédé de la moindre trace d'énergie par un sommeil plein, sans trou. Il ne savait pas ce qu'il pouvait lui arriver, puisque tout était possible.
Arrivé dans la salle de bain dépourvue de fenêtre, il soupira avec soulagement. Puis il se déshabilla et s'avança jusqu'au bac à douche, avant de commencer à se laver. Il faisait partie de ces gens qui ne pensent à rien d'intelligent dans une douche. De ceux dont la seule préoccupation est d'écrire leur prénom dans la buée, de ceux qui fredonnent des chansons et inventent chaque jour des stratagèmes plus ingénieux les uns que les autres pour se frotter le dos sans se déboîter l'épaule...
Quand il sortit et posa ses pieds sur le tapis doux, ses pensées furent dirigées vers son choix vestimentaire du jour. Quelques instants fugaces avant d'opter pour un pantalon noir et une chemise blanche tirant vers un bleu pâle et léger.

Mais une fois que son esprit fut libéré de ces tracas futiles, toute la puissance de ses interrogations de la veille le saisit à nouveau. En d'autres mots, Thomas.

Thomas.

Il regarda sa montre en secouant nerveusement ses mèches blondes. Il lui restait dix minutes pour rejoindre l'arrêt de bus, mais le chauffeur était toujours en retard. Il essaya, avec une force mentale surprenante, de s'intéresser à la vie de ce modeste conducteur de bus. Il n'y arriva pas une seule seconde. Il se brossa les dents et passa ses mains dans ses cheveux avant de faire son sac et de partir à la rencontre du car tardif.
Les trois minutes qui le séparaient de l'arrêt lui parurent des heures, tant sa réflexion était intense et pourtant sans issue.

Thomas.

Il ne savait pas quoi penser. Il voulait juste stopper son cerveau avant qu'il n'atteigne le point de non-retour. Avant qu'il ne commence à s'imaginer, lui, avec Thomas, dans une diversité de situations et de lieux niais.

Et puis finalement, dans le bus, il se demanda comment agir face à Thomas. Il maudit intérieurement Chuck et son air angélique qui les avait tous rapprochés. Il maudit intérieurement Alby qui avait lié de bons liens avec Thomas, en tant que camarades de classe. Il maudit intérieurement Minho, ses sarcasmes addictifs, son humour irrésistible et sa personnalité indéniablement fragile et attachante. Enfin, il maudit intérieurement Teresa pour être sa meilleure amie.
Il repensa honteusement à tous les portraits déchirés la veille. Il se convainc qu'il s'agissait d'esquisses maladroites, qu'il aurait le temps de les refaire, de les magnifier.
Sur le chemin jusqu'au lycée, à l'air libre, il décida de faire comme si rien ne s'était passé. De réagir avec Thomas comme avec un ami banal. D'oublier la journée d'hier.

◆◇■◇◆

Thomas se réveilla avec ravissement. Il prit d'abord son petit-déjeuner, pour éviter sa mère et ses questions auxquelles il serait aujourd'hui spécialement obligé de mentir.
C'était copieux, mais cela ne dérangeait nullement Thomas. Il était habitué. Le ventre de n'importe qui aurait été noyé sous le chocolat chaud, le café, le jus d'orange et le lait froid. Celui de Thomas résistait mécaniquement, appréciant même cet afflux alimentaire. Quant à l'oesophage d'un être normalement constitué, il aurait implosé, obstrué par la quantité et la diversité astronomique de pains, de confitures, de viennoiseries, de yaourts et de fromages.
Thomas disait que son secret était une mastication efficace et appliquée, mais il n'en était rien : Thomas était un gros mangeur, depuis son enfance. Il dévorait de manière primitive tout ce qu'on lui présentait qui semblait vaguement comestible. L'anecdote préférée de son père était indéniablement la fois où Thomas, puni après quelque caprice que ce soit, s'était inspiré des vaches pour calmer son estomac vorace. Il avait mangé de l'herbe. Il n'avait même pas vomi, ou développé une petite réaction. Il avait digéré. Thomas digérait absolument tout.
Son petit-déjeuner achevé, il regagna sa chambre, saisit son téléphone pour lire ses derniers messages avant d'abandonner devant l'ennui qu'ils suscitaient.
Il fit son sac, son lit et ouvrit la porte vitrée qui menait à la terrasse, surplombant le sol où était creusée la piscine.
Il faisait froid. Inhabituellement froid pour le mois de septembre, mais Thomas se contenta d'un haussement d'épaules avant de penser dérèglement climatique, et état préoccupant de la planète.
Des pensées qui par leur nature-même de pensées, lui rappelèrent qu'il pouvait penser, et qui l'amenèrent en quelques dixièmes de seconde à penser à Newt.
La pensée n'est-elle pas caractéristique de l'humain ?

Blé et chocolatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant