GOLDEN YOUTH 《ELITE》(En cours)

PROLOGUE.

CHRISTINA avait déjà bien trop abusé de l'alcool ce soir-là. Mais c'était plus que nécessaire pour supporter tout les regards lubriques de ces professionnels du football qui pullulaient au Goya Theater Multiespacio de Madrid où elle se trouvait.

Evidamment son père lui avait dit de mettre cette robe couleur noire et argent sans manches avec un décolleté plongeant; évidemment, il lui avait dit que c'était pour qu'elle soit la plus belle ce soir-là, mais il avait bien omis de lui dire que ça ferait bien plaisir aux autres joueurs du Atlético Madrid.

Ça, elle l'avait bien deviné toute seule. Christina connaissait ce genre de soirée, elle savait faire face, et elle connaissait la façon dont ces hommes se comportaient en présence de jeunes et jolies jeunes femmes; mais elle avait eu confiance de venir à cause de la présence de son père.

Quand on portait le nom de famille d'Esteban Guimenez, on pouvait entrer partout, et les gens vous respectaient. Surtout, les gens étaient curieux: Esteban Guimenez a une fille? Mais il est si jeune!

C'était également ce qui arrivait quand votre père décidait de faire un enfant à seize ans tout juste. Et ce n'était pas une erreur, non, Esteban avait tout prévu pour gâter sa fille unique: Il gagnait déjà tellement par année qu'il aurait largement eu l'argent pour lui offrir sa propre maison. A la place, il avait acheter une magnifique villa dans la baie de Madrid, et lui avait trouvé une place toute payée dans le lycée le plus prestigieux du pays; Las Encinas.

Quand à la mère de Christina, celle-ci était restée une éternelle adolescente. Mannequin international adulée, elle profitait de sa "jeunesse" maintenant que sa fille était en mesure de se prendre en main toute seule. D'ailleurs, ce soir, Tiana Guimenez était en pleine discussion animée avec d'autres femmes de footballeurs qui semblaient toutes sorties d'un magazine de mode.

Christina les trouvait incroyablement superficielles, comptant sa mère dans le lot, mais elle savait que ce monde fonctionnait comme ça; ce n'était que des apparences, on montrait au voisin à quel point le salaire de notre mari nous rapportait, ou à quel point nos deux salaires combinés nous rapportaient.

Sitôt qu'elle eut terminé sa flute de champagne et qu'elle se détournait du bar, la jeune fille s'aperçu sans surprise que deux hommes lui souriaient, et s'étaient installés près du bar. Elle savait qu'ils allaient lui parler; c'était inévitable.

- Bonsoir, finit par lui lancer l'un d'eux en glissant une main dans la poche de son pantalon à plusieurs milliers d'euros. "Tu es la fille ou la femme de quelqu'un, ce soir?" Il avait dit ça sur le ton de l'humour, mais Christina sentit une envie irresistible de lui envoyer une flute de champagne sur son joli costume; à la place, elle lui sourit de toutes ses dents:

- Ah, non, je ne suis la femme de personne. Mon père, c'est Guimenez.

- Ah, le meilleur buteur de la saison, c'est ton père? Quel privilège j'ai, alors, de parler à la fille du prodige!"

C'était ce que Christina entendait à peu près à toutes les soirées mondaines de ce genre à lesquelles elle se rendait.

Quel privilège j'ai de parler à la fille du meilleur buteur de cette année! Wahou, alors l'un des joueurs les mieux payés d'Espagne, c'est ton père?

A chaque fois, elle affichait ce sourire crispé, mais devait jouer le jeu, à la gloire de son père.

- C'est sûr, dit-elle avant de se détourner, mais l'homme lança alors que son acolyte le rejoignait:

- Si on m'avait dit qu'elle était aussi jolie, je me serais mieux habillé!"

Cette fois, c'en était trop pour Christina, qui se détourna sans un sourire pour se diriger plus loin.