« Le soleil peine à nous montrer le bout de son nez en ce jeudi dix-huit octobre. Il fait actuellement huit degrés et la pluie continue de tomber depuis cette nuit. Il est sept heures voici les infos du jour présentées par George.
Oui, bonjour Steven. Aujourd'hui marque le début de l'application de la nouvelle loi sur l'insécurité. Depuis les incidents du 2 mai dernier, il est désormais possible pour les agents de police locale de porter leurs armes sur eux et ce même lorsqu'ils ne sont pas en service. Cette mesure devrait éviter les incidents qui s'étaient produits lors de la terrible agression du policier Martin Erston. Une manifestation s'opposant à cette loi devrait avoir lieu dans la journée dans plusieurs villes du pays. Côté local, les nouvelles sont toujours aussi terribles. En effet, certains quartiers de Viroz ont encore une fois été témoins d'un règlement de comptes entre gangs rivaux. Les autorités rapportent qu'il y a eu deux morts et trois blessés dont deux victimes collatérales du conflit entre ces deux groupes qui sont maintenant bien connus des services de police. L'enquête se poursuit pour trouver l'ensemble des suspects et les arrêter. Mauvaise nouvelle encore pour le quartier de Bellevue, près du parc, une autre personne agressée à l'arme blanche. Le suspect est toujours recherché. Cela fait la neuvième victime de ce mode opératoire autour du périmètre du parc des Lumineuses cette année. La famille de la victime est désemparée et veut porter plainte pour un manque de sécurité suite aux précédentes agress... »
Laura éteignit le poste de radio de la cuisine en terminant son café. Elle frissonna en posant sa tasse sur le plan de travail. « Ce qu'il fait froid », se dit-elle. Elle n'avait pas encore allumé le chauffage de son petit studio. Elle attendrait qu'il fasse vraiment trop froid pour le mettre en route. Elle se disait qu'elle ferait des économies comme cela. Son travail à la pharmacie ne lui était pas assez rentable pour qu'elle puisse se permettre ce genre de dépense. Mais tant que ça aidait son père c'était ce qui lui importait.
Elle se dirigea vers sa minuscule salle de bain pour se préparer. Après s'être lavée elle s'apprêta en coiffant soigneusement ses beaux cheveux roux. Ils étaient soyeux et luisants comme du feu. Elle maquilla ses beaux yeux bleus de fards aux couleurs légères et finit par ses lèvres dessinées et rosées. C'était une jeune femme de vingt-trois ans qui restait coquette malgré sa situation précaire. Elle aimait prendre soin d'elle, cela lui rappelait sa mère qui était très soignée sur son apparence et ce même durant sa maladie. Laura enfila un pull en laine rose saumon, une jupe côtelée marron, des collants et des bottes marrons. Après s'être emmitouflée d'une écharpe et d'un manteau elle partit de chez elle. Lorsqu'elle mit un pas dehors elle vit la pluie et se souvint qu'elle n'avait pas prit son parapluie. « Quelle idiote » s'injuria-t-elle. Elle dit demi-tour pour prendre son parapluie vert pâle puis se remit en route.
Elle ne vivait pas loin de la pharmacie de son père, à deux rues près. Elle avait préféré prendre son indépendance et son propre chez elle. Les souvenirs de sa mère dans son ancien lieu de vie la faisaient trop souffrir. Son père, lui, était resté puisqu'il s'agissait de l'appartement au-dessus de la pharmacie. Ainsi, elle se rendait tous les matins à la pharmacie de son père pour l'ouverture et assurer l'accueil des clients. Les journées5 se ressemblaient quasiment toutes.
Après être sortie de chez elle, elle traversa la rue sans s'arrêter, sans faire attention aux gens qu'elle croisait sur son chemin. Elle faisait ses déplacements rapidement avec efficacité. Il ne valait mieux pas trop traîner dans les rues de Viroz à certaines heures. De manière générale vous ne risquiez pas des agressions à chaque coin de rue mais le quartier où habitait et travaillait Laura n'était pas des plus fameux. Les rues bitumées vieillissaient mal et les édifices devenaient délabrés avec le temps. Le quartier était sinistre, dans des tons de gris et les seules couleurs que l'on pouvait voir apparaître étaient celles des publicités ou des tags sur les murs et abribus. Les gens que vous croisiez ne souriaient pas, comme si tout le monde se méfiait de tout le monde. Alors tous s'ignoraient et chacun vaquait à ses propres affaires.
Les pas de Laura résonnaient dans la rue encore calme à cette heure-là. Il commençait à y avoir de l'agitation mais tout le quartier n'était pas complètement réveillé. Même si la ville n'était jamais toute endormie, il y avait certains endroits plus tranquilles que d'autres. La pluie ne cessait de tomber en cette période automnale qui n'était pas pour ravir Laura. Elle préférait le printemps, sa saison préférée. Avec l'arrivée des fleurs, les premiers bourgeons et toute la vie qui revient. C'était la période où elle se sentait la plus épanouie.
Elle arriva près du bâtiment de la pharmacie. Elle se situait dans un quartier assez tranquille même s'il pouvait arriver parfois que quelques drames s'y passent. L'endroit n'était pas des plus esthétiques de la ville et les bâtiments commençaient à mal vieillir, ce qui était le cas pour une majorité des quartiers de Viroz. Si vous vouliez voir de beaux bâtiments bien entretenus et des rues propres à en briller il fallait vous rendre en plein centre de la ville. C'était là que les touristes se rendaient et où se trouvaient tous les plus fortunés. Le luxe, la richesse, l'extravagance, tout était concentré en ce seul endroit et la sécurité y était aussi plus renforcée.
Laura entra par la porte de l'arrière boutique et referma derrière elle. On n'était jamais trop sûr à Viroz. Elle remarqua que la lumière du bureau de son père était allumée. « Il est déjà à la tâche » se dit-elle. Elle inspira un bon coup puis expira. Elle prépara son plus doux sourire et se dirigea vers le bureau, prête à affronter une nouvelle journée à la pharmacie.
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Impuissante
Romance⏸️ Histoire en pause car je n'ai plus l'inspiration pour la continuer. J'ai des idées pour la suite mais je ne suis plus trop dans le mood de l'écrire je préfère me focaliser sur mon autre histoire « Apprends-moi à m'aimer ». Telle une rose, Laura e...