La courageuse et intrépide prétendante

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Qu'est-ce qui pourrait être pire que de naître en 1879 ? Peut-être bien être une femme en 1898 ! À moins que ce ne fusse d'être une sorcière à cette même époque ? Non, plutôt d'être une sorcière née de parents sans pouvoir magique... oui, c'était ça le pire et c'était ce que devait vivre au quotidien Hermione Granger.

À cette époque troublée, les damoiselles n'avaient pas grands avantages dans la société, pourvue ou non de magie. Elles se devaient d'être mariées et de vivre au bon vouloir de leur époux, en priant pour qu'ils soient suffisamment gentils pour leur donner accès à des droits qui semblaient pourtant fondamentaux à la jeune femme progressiste qu'elle était. Hélas, avec ses cheveux châtains indomptables, ses yeux marrons d'une banalité sans nom et ses dents de devant trop longues, la jeune sang impur n'avait pas grand-chose pour plaire, surtout pas son statut social de base. Quand bien même ses parents avaient de bonnes positions dans la société non magique, être médecin et infirmière ne leur donnaient pas de plus-values aux yeux des sorciers.

Heureusement, son intellect lui avait apporté quelques points de plus pour espérer améliorer sa situation. Comme tous les enfants sorciers de son époque étant nés au Royaume-Uni, elle avait eu la chance de pouvoir intégrer l'école de sorcellerie de Poudlard, où elle avait su se montrer digne de ses pouvoirs. Son intelligence et sa soif d'apprentissage lui avaient alors permis de rapidement mettre en avant ses capacités et ainsi de la propulser au rang de major de promotion, durant chacune de ses sept années d'études. Mieux encore, elle avait réussi à s'entourer d'amis précieux qui, en plus d'avoir aidé à son intégration, avait toujours cru en elle et l'avaient aidée à plus d'une occasion à se défendre face à ses détracteurs.

Harry Potter, fils de sorciers, n'avait pas eu la chance de connaître ses parents. Son père, un Lord puissant, avait fait l'erreur d'épouser une femme de la même condition sanguine qu'Hermione. Moins de deux années après ce mariage, alors que leur fils avait à peine un an, ils se sont fait froidement assassiner par un groupuscule de suprématistes sang-pur. Heureusement, dans ce malheur, Harry avait survécu grâce à l'intervention de son parrain, Lord Black, arrivé juste un peu trop tard pour sauver ses meilleurs amis. Le statut du jeune Lord Potter, survivant d'une attaque sanglante, l'avait propulsé sur le devant de la scène, faisant de lui le symbole de l'inégalité entre sang-pur et sang de bourbe. Cette sombre affaire avait engendré un début de modification des mœurs.

Hélas pour le jeune Lord Potter, la célébrité ne faisait pas tout et le malheur s'acharna sur lui. En 1889, alors qu'il n'avait pas encore 10 ans, son parrain fut arrêté et jeté en prison pour le meurtre de sa fiancée. Bien que Lord Black n'eut de cesse de clamer son innocence, il fut envoyé à Azkaban, la prison sorcière la plus sordide de l'histoire de l'humanité. Harry, bien que persuadé que son parrain n'avait rien à voir dans ce meurtre, fut dès lors obligé d'aller vivre chez les derniers membres de sa famille encore en vie, la sœur de sa mère et son époux, des moldus racistes envers les sorciers, effrayés vis-à-vis de la nature magique de leur neveu, ce qui n'aidait pas vraiment à redorer le blason des non magiques.

Ronald Weasley, lui, était un sang-pur de longue lignée et son statut n'était entaché que par la pauvreté de sa famille. Pourtant, malgré leur manque de moyens flagrant, les Weasley étaient une famille respectable et respectée par la communauté magique. Il y avait de quoi, que ce fussent pour leur gentillesse ou par leurs combats pour une société plus moderne, ils étaient le modèle de beaucoup de famille modeste et plus encore d'Hermione, elle-même. L'argent ne faisait pas tout et Arthur et Molly le prouvaient chaque jour !

1890Où les histoires vivent. Découvrez maintenant