Sonate au clair de lune

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Devant la coiffeuse, Emily faisait une tresse à la jeune Lady qui retint un bâillement. La veille, elle avait travaillé dur en cherchant les traces d'un groupe de braconniers qui sévissait dans le nord de l'Angleterre. Elle n'avait pas été loin de réussir à les arrêter, avec ses collègues, mais ils s'étaient enfuis peu avant, laissant derrière eux une partie de leurs trouvailles. À croire que quelqu'un les avait prévenus de leur arrivée. Enfin, au moins avaient-ils put sauver bon nombre de créatures.

Pattenrond sauta sur les genoux de sa maîtresse qui lui caressa le dos en souriant. Hermione avait choisi ce nom en le voyant dormir en boule, ses pattes sous son ventre, ressemblant alors à un gros ballon rond sur pattes.

- Madame, ne risque-t-il pas de mettre des poils sur votre tenue de soirée ? demanda Emily qui n'avait pas grand amour pour le félin qui avait tendance à salir tout ce qu'elle nettoyait.

- Je lancerai un sort de nettoyage, ne vous en faites pas.

- Très bien Madame... J'ai fini votre coupe, désirez-vous du maquillage ?

Hermione réfléchit en s'observant :

- Hum, je crois qu'il va falloir en effet... j'ai une mine affreuse...

- Vous étiez malade il y a moins de deux semaines et vous avez repris le travail Madame. Vous êtes seulement un peu fatiguée !

- Ce n'est pas faux...

Ce rajoutait à cela qu'elle sortait tout juste de sa mauvaise période du mois qui, comme souvent, l'avait mise sur les rotules. Mais aujourd'hui, elle allait mieux et elle pourrait profiter de la réception organisée par sa belle-mère, la dernière soirée mondaine qu'elle organisait cette année et, même, de ce siècle. Une fois fin prête, Hermione sortit enfin de sa chambre, non sans avoir nettoyé sa robe d'un simple geste de la main. Elle s'était grandement améliorée en magie manuelle, même si elle n'était clairement pas du niveau de son mari, ni même de Mahdi.

- Severus n'est pas là ? Vous savez où il est ?

- Monsieur est au grenier, répondit Trala qui ravivait le feu de cheminée du salon.

- Oh, d'accord, merci.

Sans plus attendre, elle monta, ce qui étonna apparemment l'elfe. Jamais elle n'avait mis les pieds au dernier étage de la maison du centre, ne s'intéressant pas au bazar qu'avait dû y être entreposé depuis des années. En revanche, elle s'intéressait à son époux ! C'était surprenant, mais depuis qu'elle avait parlé avec sa mère, et surtout depuis Noël, elle avait accepté le fait de ressentir quelque chose pour son mari, ne fusse que les prémices de sentiments. De plus, elle n'oubliait pas son objectif de le convaincre de la laisser rentrer avec lui avant son départ, prévu pour le début d'année...

Pour l'heure, rien n'y faisait. Il était buté, il refusait catégoriquement de la laisser rentrer, et ce, malgré tous les arguments qu'elle avait pu lui donner. Il continuait, pour une obscure raison, de la penser en danger sur l'île, comme si son agresseur allait revenir une seconde fois au manoir ! Les défenses du lieu avaient pourtant été augmentées, et ce, dès le lendemain de l'affaire, par Mahdi, Ann et tous les autres employés.

Enfin, elle ne désespérait pas, d'autant qu'elle savait maintenant que son mari n'entretenait pas de relation avec une autre femme. Il n'avait donc aucun intérêt à la rejeter à vie de la sorte, elle était optimiste, d'autant qu'elle se savait suffisamment intelligente et intéressante pour lui donner envie qu'elle reste à ses côtés !

Elle ne voulait et savait qu'elle ne pouvait pas prendre la place de Polaris dans le cœur de son mari, mais elle avait au moins ça pour elle qu'il la trouvait divertissante, elle le savait. Peu importait qu'il ne l'aimât jamais, du moment qu'elle pouvait se sentir utile à ses côtés...

1890Où les histoires vivent. Découvrez maintenant