Accalmie bienvenue, ou presque.

224 19 36
                                    


Il faisait noir dehors par cette nuit sans lune du mois de mai. Dans la douceur de sa couette, Hermione lisait tranquillement à la lueur de sa lampe à huile, se délectant des aventures des filles March. Tout était silencieux dans le manoir et cela changeait de l'agitation quotidienne que la lionne devait supporter au ministère ces dernières semaines. Son département était toujours aux aguets, sur l'île comme partout au Royaume-Uni, les braconniers semblaient de plus en plus éparpillés. C'était plutôt une bonne nouvelle au demeurant, s'ils étaient moins organisés, c'était grâce aux équipes de son département qui leur courraient après depuis des mois. Le seul souci, c'était donc qu'il y avait trop d'effervescence.

Un cliquetis métallique retentit soudainement, suivit par d'autres à intervalles réguliers, faisant relever le nez de la lionne loin de son bouquin. Puis le pas claudiquant de la personne à qui appartenait la bruyante canne s'ensuivit et Hermione sourit bêtement. Quand elle entendit la porte de la chambre de Severus s'ouvrir, elle reporta son attention sur son livre sans pour autant pouvoir lire la moindre ligne, et ce, jusqu'à ce que l'on toque doucement à la porte 'interdite'.

- Entrez.

- Est-ce une heure convenable pour lire Milady ?

- Je crains fort de ne pas avoir fait attention à ladite heure, répondit-elle en souriant sans le regarder. Peut-être étais-je trop distraite par la joie de lire le dernier ouvrage de ma propre sélection !

- Cela sonne presque comme de l'orgueil Milady.

- Voyons, je ne suis pas comme ça. Seulement, il fallait bien que je me réjouisse de quelque chose alors même que la semaine fut morose.

Il était maintenant juste à côté du lit et lui prit le livre des mains pour le poser sur la table de nuit. Elle tourna enfin la tête vers lui et le vit arborer un large sourire :

- Cette morosité a-t-elle un lien avec mon absence ?

- Et c'est moi l'orgueilleuse ? se moqua-t-elle.

- Oh, j'ai mal interprété votre insomnie alors... vous m'en voyez désolé Milady, je vais de ce pas vous laisser à votre lecture.

Il s'inclina en arborant toujours son sourire joyeux. Profitant de sa posture, Hermione passa une main derrière sa tête et se redressa pour lui voler un baiser. Elle ne voulait plus jouer :

- Tu m'as affreusement manqué Severus !

- J'ai bien peur que tu ne m'aies manqué plus encore, dit-il en s'asseyant au bord de lit.

- Et pourquoi cela ? demanda-t-elle en se décalant pour qu'il puisse s'allonger à ses côtés.

- Parce que je t'aime plus ! répondit-il en s'exécutant.

- C'est moi qui t'aime le plus, s'indigna la lionne.

Hermione poussa la couette loin d'elle et se tourna afin de se mettre à cheval sur son mari :

- Hum... je suis presque certain que tu te trompes, dit-il en lui attrapant les hanches.

- Presque ?

Severus se redressa pour embrasser sa femme et lui murmura à l'oreille :

- Tu n'as qu'à essayer de me faire changer d'avis ! À moins que ce ne soit moi qui te convaincs le premier.

C'était une proposition alléchante et elle ne tarda pas à lui répondre au creux de l'oreille :

- Je suis certaine d'y arriver avant.

1890Où les histoires vivent. Découvrez maintenant